mercredi 12 décembre 2012

INTERVIEW EXCLUSIF DEPARDIEU

Depardieu va partir en Belgique. J'ai voulu en savoir plus mais l'homme était encore visiblement trop bourré !!



Fabiano : Alors Depardieu, on s’exile en Belgique ?

Depardieu : Vous aussi vous me branchez là-dessus ! Je vois que l’affaire domine ici ! Ah, oui, hein, hum ! J’avais bien imaginé la Chine mais franchement écouter le cri du cormoran le soir au-dessus de jonques, et ceci tous les matins du monde, non merci, bien ! Ça m’aurait grignoté les Valseuses menu, menu, hein ! Hum !

Fabiano : Donc vous quittez la France ?
 
Depardieu : Hein, hum, hi, hi, hi, non ! Pas totalement ! Pas si méchant que ça ! Je pars sans arme, ni haine, ni violence ! Avec mon pays ce n’est pas « je t’aime moi non plus ! » ! La France restera comme une maîtresse ! Je lui dirai encore : je vous aime ! Elle restera la femme d’à côté ! Hi, hi, hein, hum…En fait je ferai souvent des aller-retour ! Une rue du départ et en utilisant le camion ou le dernier métro je pourrai à tout moment établir entre Rive droite, rive gauche une jonction, un pont entre deux rives ! Merci la vie de m’écarter de l’instinct de mort ! De prendre les clefs de bagnole et de faire vibrer le moteur : RRRrrr !!

 
Fabiano : Quand même vous fuyez le pays, non ?

Depardieu : Non ! Hum, hein ! Hi, hi ! Et je hais les acteurs qui jouent les fugitifs ! Les chiens ! Ils ne se rendent pas compte qu’ils exercent le plus beau métier du monde ! Moi et la France je préfère qu’on reste amis ! Même si, affligée par ma concurrence déloyale elle viendra souvent me poser la question : « combien tu m’aimes ? » Je lui répondrai alors comme au rendez-vous de la mort joyeuse qu’elle reste au fond de moi comme la femme gauchère qui restera in fine la dernière femme ! Oui, hein, celle qui a toujours su me donner un peu de soleil dans l’eau froide ! Je saurai toujours lui dire : I want to go home ! Ou encore Hello Good bye ! Et si jamais un jour je l’oublie dites-lui que je l’aime !! Car comme on m’a toujours dit : aime ton père et ta Patrie !

Fabiano : Comment allez-vous vous installer ?

Depardieu : Une pure formalité ! Je vais me faire aider par des amis, René la Canne, hein, et puis Vincent, François, Paul et les autres…ah les Gaspards ! J’aurai aussi un soutien de mon Oncle d’Amérique et de sa femme Elisa ! Il y aura aussi Rosy la bourrasque et puis Loulou et qui encore, hein ? Heu, Michou d’Auber et encore Boudu et son épouse Nathalie, ah la môme !

Fabiano : Oui, bon, je ne vous demande pas la liste des gens qui vont vous aider à déménager ! Je voulais savoir si vous vendrez votre résidence en France ?

Depardieu : Pas du tout ! Hein, hi, hi, hi ! Je ne céderai que le placard où je ne rangeais que le sucre et aussi le buffet froid et sans esthétisme ! Je léguerai à Emmaüs une vieille tenue de soirée que m’avait pourtant refilé mon père, ce héros ! Quoi encore ? Hein ? Ah oui, je liquiderai ma collection de San Antonio, tous mes Astérix et Obélix et divers œuvres littéraires genre Hamlet, Germinal, Le Colonel Chabert, Le Hussard sur le toit, Sous le soleil de Satan ou encore Cyrano de Bergerac !

Fabiano : Ah ! Vous vous séparez de vos livres ?

Depardieu : Sans remords ! Je ne vais pas vous dire « préparez vos mouchoirs » ! En fait, je n’ai plus le temps de lire dès que je décuve ! Hein, hi, hi ,hi…L’alcoolisme c’est comme la scoumoune ! Hi, hi, hi, hi ! Quand je termine la bouteille je lui dis « rude journée pour la reine ! » Je n’ai plus le choix des armes ! L’alcool me tient ! C’est le tueur de la Providence qui me rend assimilable à la chèvre perdue  dans un rêve de singe en regardant la lune dans le caniveau ! Parfois j’ai peur de déraper, de me retrouver avec les compères du 36 Quai des Orfèvres ! Oui, la Police ! Je n’aimerais pas me retrouver en face d’un inspecteur la bavure à Fort Saganne ! Drôle d’endroit pour une rencontre !

Fabiano :Une telle addiction pour l’alcool ?

Depardieu : Oui, je bois aussi la nuit et la nuit tous les chats sont gris ! Enfin plutôt noirs, si vous voyez ce que je veux dire ! Hi, hi, hi ! Dans ma tête c’est le grand embouteillage : la machine, hélas pour moi, me procure la tête en friche ! L’alcool c’est le visiteur de tous les jours ! L’autre jour j’ai déliré ! Je voyais 102 dalmatiens débouler dans une cité de fantômes, a city of ghosts !!  Ah, j’ai bien déliré !! Hi, hi, hi, hein !??

Fabiano : Mais pourquoi buvez-vous ?

Depardieu : Hein, je ne sais pas, hein ! Peut-être que je me dis « Gérard, la vie est trop belle pour toi ! Alors je me scie les branches de l’arbre en buvant du coco Vodka ! Quand je dis « Tais toi ! » à ma bouteille elle devient comme la femme mousquetaire belliqueuse qui vous signe comme pour rire sept morts sur ordonnance ! Et les anges gardiens m’abandonnent ! A moins que ce ne soit la marque des anges ce laissez-faire qui fait de  moi l’homme qui rit !

Fabiano : Vous pensez pouvoir guérir un jour ?

Depardieu : Peut-être ! Il me faudrait des mots d’amour ! Seul l’amour décroche les étoiles ! Il me rendrait léger comme un baiser papillon !! Avec l’amour je n’aurais plus besoin de jouer Le Tartuffe avec une femme ou deux ! Ou me protéger comme l’homme au masque de fer  qui signe le pacte du silence avec une potiche ou une grenouille d’hiver ou la femme du Gange, hi, hi, hi, hein ! Oui, en amour j’attends le grand soir, le bouquet final ! En attendant je bois la blanche tout en désespérant de voir les temps qui changent en cette nouvelle France ! Pour guérir il me faudrait des vacances sur ordonnances mais loin, hein, sur Uranus par exemple, avec des cœurs inconnus qui me feraient oublier que j’ai joué Danton, ce monstre qui n’avait rien d’un Belamy ! Des femmes qui oublieraient mon haleine de mammuth, m’accompagneraient dans un bon voyage au cœur du Bimboland et avec qui je danserais le disco comme quand j’étais chanteur !

Fabiano : Vous avez été chanteur ?

Depardieu : Non, je déconne, hein, hi, hi ! Olé ! Même si à l’origine j’aurais aimé faire carrière avec un micro ! Je n’ai rien oublié de mes cours de chants avec Barbara !

Fabiano : Vous craignez des représailles fiscales ?

Depardieu : Hé, ho, hein ! On n’est plus au temps de Vidocq, en 1900 ! Il n’est pas marqué Wanted sur mon front, hein, hi, hi, hi !! J’ai désormais deux pays et l’agent secret du fisc n’a pas à savoir si je cuisine à la Vatel ou si je me lance dans le viager ! Si je garde dans un coffre des chefs d’œuvre de Camille Claudel alors qu’ils seraient mieux dans un musée. Je n’ai pas à dire si je camoufle un diamant 13 ! Si on attend mon retour en France comme la belle attend le retour de Martin Guerre c’est raté !! Je fais ce que je veux et si ça me chante de me promener avec deux hommes dans la ville de Néchin  ou de boire une bière au bar Occo, libre je suis ! La Belgique c’est comme une nouvelle Babylon ! J’y jouerai au turf, prendrai mon pied avec les boulistes du coin ! Je connais déjà leurs femmes et leur taille XXL : Dina, Violanta, Mirka ! Elles m’appellent déjà « le garçu » ! Ou le « bogus » ! Ça doit vouloir dire « beau gosse » !


Fabiano : Hum, oui, sûrement si vous le dites ! Bien, on va peut-être arrêter là !?

Depardieu : Pas trop tôt, j’ai le gosier en feu à force de parler ! T’as pas un bon whisky ?
 
Fabiano : Non ! Mais une bonne gueuze oui !
 
Depardieu : Ah ! Ok, faudra que je m’y habitue !!

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