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mercredi 18 novembre 2009

HOMMAGE A ROBERT ENKE


Robert Enke, 32 ans, devait garder les cages allemandes lors de la prochaine coupe du Monde en Afrique du Sud. Il ne sera pas du voyage... Il a mis fin à ses jours après une longue période de dépression dont la génèse peut, sans doute, s'appeler "mort d'une enfant". Ca me fait penser au film "Ca n'arrive qu'aux autres" de Nadine Trintignant : on y voit un couple heureux qui subit de plein fouet la mort de son enfant, la petite Camille. Du jour au lendemain le couple se referme sur lui, s'enferme dans la douleur...

Je pense aussi à un autre film, celui de Wim Wenders. On y voit un gardien de but qui, après avoir encaissé un but, disparaît dans Vienne et entame une errance qui le mènera au crime.

Enke est un peu la synthèse de ces deux films. Il souffre en silence de la mort de sa fille et tombe dans une errance dépressive, dont le parcours n'est connu que de lui même, dans son mutisme qu'il cache sous le vernis de la prestance professionnelle... Il finira meurtrier de lui-même.


Il ne brillera plus dans la Bundesliga
Dans la cage d’Hanovre où brillait son aura
Il est mort d’un suicide si loin de Télécom
Déprimé, dépressif ou à bout c’est tout comme…

Robert Enke, le goal, le portier germanique
Devait garder les buts de l’Allemagne, en Afrique…
On le pleure à présent chez Angela Merkel
Il souffrait d’une vie implacable et cruelle.

Une vie que la gloire ne pouvait restaurer
Depuis la mort tragique de sa fille adorée.
Nulle ferveur de la foule et nul trophée brandi
Ne pouvaient colorer son cœur endolori.

Car l’homo footballus est de chair et de sang
Son argent et sa gloire ne gomment pas l’écran
Des grisailles tenaces que les deuils nourrissent
Il se meurt, il se meurt dans les jours qui dévissent.

L’angoisse du gardien d’ but au moment du péno
Est un film allemand de Wenders, un mélo
Où l’on voit un gardien dans l’errance tomber
Et finir assassin d’une caissière de ciné.

Enke se tua, lui, phase auto violente
Hanté pas les démons de la peur insolente
Sapé par la phobie de l’échec innommable
On le croyait Titan, il était perméable…

Enke se tua, lui, ancré dans ses silences
Qu’il dissimulait bien dans ses gestes d’aisance
Dans ses arrêts sublimes, ses anticipations
Mais sur l’herbe poussaient des fleurs de dépression…