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samedi 5 avril 2014

LA BARBE !!



De tous temps qu’amont ou aval s’imposent à nous, de tous temps, disais-je, les hommes ont trouvé rasoir de se raser ! C’était souvent la barbe eu égard au manque d’outils adaptés au système pileux ! Le silex contondant qui tondait les poils du mammouth, super marchait mais il était d’une utilité affligeante dès qu’il s’agissait de se raser à la lueur d’un braséro ; plusieurs tours de bras : zéro ! Les poils restaient sur le menton et rendaient l’homme malade. Oui, l’homme pâle et au lit tiquait de ne pouvoir être présentable dans la grotte de la squaw, heu de la femme aimée sauf si on est le six août.

Longtemps le collier grattant  titilla le mâle qui souhaitait tant voir sa barbe à raz mais conservait, trop « deg »,  le noir souci d’une pilosité, poil aux idées !

Il faudra attendre des années pour que les lames redonnent de l’âme aux barbus. C’est en Arabie qu’on lisse lame, une lame encore en ferraille tandis que l’âme en Coran ferraille contre les croisés !

Plus tard, un barbier de Séville va, sur un beau marché, présenter un nouveau type de lame tranchante ! Mais nul ne fit gare au danger et le sang comme un coulis coula ! Nul n’était à la noce car souvent pour éviter l’hémorragie on fit garrot !

Vers le XVIIIème siècle, disons en 1904 un certain Gillette (normalement Gilles mais surnommé ainsi pour ses penchants, enfin, bref…) inventa, selon le principe du fil à couper le beurre, une lame fiable : lame Eric (en hommage à sa femme). C’était une arme à double tranchant qu’on utilisa dans les tranchées quelque temps plus tard mais si mal qu’en définitive  les soldats préférèrent rester poilus le temps d’un bail honnête !    

La mode des barbus persista et dans les rues barbes fleurissaient avec diversité.
Quelle barbe est-ce, se questionnait la jeune ingénue, aux faux airs de Barbie,  en évoquant l’amant de son ami ?

Oui, les hommes se singularisaient par des tailles différentes mais une fois barbe ôtée, sûr, les temps de discrédit s’annonçaient. Les femmes aimaient les barbus à tel point que les foires s’embaumaient d’odeurs de barbes à papa dont on avait l’estomac barbouillé.

Les instituteurs, hussards de la République, aimaient les colliers !

Les barbes envahirent le monde : les Mollahs la mirent sans l’humeur amère ! Malheur même à l’homme qui au mas omet de la laisser pousser ! Imberbe erre dans le désert !
Des chrétiens, au nom de St Barbe, patronne de pompiers,  laissent pousser les poils à grande échelle !


En fait, la barbe constitue une excellente excuse à ne plus se raser ! Si on cherche un moyen de s’enfermer dans un camp des raseurs fainéants anonymes : barbe l’est ! Et derrière sa touffe de poils on  peut rire de l’imberbe !

RÉGINE DESFORGES, LA ROUSSE REBELLE


L'auteure de La Bicyclette Bleue vient de nous quitter, ce jeudi, à l’âge de 78 ans.

Régine Desforges, la rouquine indomptable, dans la vague contestataire de 1968, aura fait parler d’elle comme éditrice (sous le nom d’Irène) d’une nouvelle érotique de Louis Aragon, Le con d’Irène. Pied de nez à la censure qui lui rend bien !

Mais cette femme de gauche a des ressources ! Le cœur vissé dans la décolonisation et l’âme ouverte à la libération des peuples elle usera de sa plus belle plume pour écrire une fresque historique de 10 tomes « La bicyclette bleue ».

Pour écrire cette saga, elle avait rencontré, selon Le point, "des personnalités comme le général Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu, ou les compagnons d'armes de Che Guevara. "Un jour, un ancien ministre de De Gaulle m'a dit : Pour une femme, vous ne dites pas de conneries sur la guerre", relatera-t-elle avec fierté !

A l'écran, l’héroïne cycliste, la rousse Léa, sera incarnée par Laetitia Casta. Les scènes sont mesurées mais autant que les démélés  judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteure d’ »autant en emporte le vent » qui ne parvinrent pas à convaincre la justice que la Française avait plagié l’Américaine !

Cette œuvre de longue haleine ne pourrait occulter la profusion de quelque 40 livres, certains très érotiques, et qui auront titillé les penseurs de son époque si soucieux du maintien des bonnes mœurs.


Repose en paix jolie rebelle ! 



Qui t’inspira La Rousse, est-ce un petit Robert
Aux parfums érotiques en nos brumes d’hiver ?
Qui t’inspira Régine dans tes flammes ardentes
Au-delà des censeurs et des âmes pensantes ?

Un bleu de bicyclette aux mystérieux rayons
Une chaîne rebelle aux maillons d’aiguillon
Un mai soixante-huit dans ton cœur bien ancré
Une plume étincelle pour des mots en brasier.

Qui t’inspira La Rousse dans tes publications ?
Les grèves hissent un esprit supposé d’Aragon
C’est déjà qu’on dit reine la beauté de ta prose
Et s’aiguisent en querelle tes épines de rose !

Une empreinte de Sade en tes contes pervers
Et déjà la morale bannit ton univers
Sulfureuses effluves en justice blâmées
Sur ton cou d’outre-mœurs  un collier de procès.

Qui t’inspira La Rousse que rien ne vînt blêmir ?
Une colère sourde et le goût d’en finir
De cette hypocrisie aux regards pudibonds
Par des mots sur les maux d’un trop chaste horizon.