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samedi 23 mai 2015

COUGAR-BABY LOVE !



Comment le mot  « cougar » était-il passé dans des méandres sémantiques pour désigner une femme mûre à la recherche de jeunesse ?

Mon enfance m’avait bercé d’imageries d’animaux. Je me souviens : ce petit poster du cougar dans télé 7 jours. C’était un félin, l’équivalent du Puma.

Comment le mot « cougar » m’avait-t-il fait passer d’une photo de prédateur sud-américain à cette femme  qu’on me présenta, un jour, et qui partagea une nuit de ma vie quand bien même elle eût pu être ma mère.

Je revenais d’Oslo et m’étais fait l’idée d’y retourner un jour tant la Norvège et ses omelettes m’avaient inspiré.  J’avais 22 ans et le cœur aventurier.  Les expériences à l’étranger m’avaient dopé la maturité.

Avant tu riais, fait Line, ma sœur qui n’hésitera peut-être jamais à me tancer,  tu es devenu plus sérieux.

Oui, elle n’avait pas tort et je cherchais ma voix dans ce décor de vaux câliné (dansent des cordes vocales innées), cajolé par le soleil généreux.

De Lyon à l’Yonne j’avais traîné mes vieilles Puma dans un cursus universitaire improbable. Je foulais à mes dépens terre (Amédée, panthère ?) d’une France sans travail où j’avais droit au chat pitre du rejet l’opération « sert-Val » de Pôle Emploi n’ayant pas trouvé ressources à mon cerveau.

C’est alors qu’elle vint avec son beau  châssis à moi, ce corps beau qu’elle entretenait par des produits en tigresse et anti-graisse…  La cinquantaine sous cheveux fauve et ce regard persan qui mit Olé dans mon cœur juvénile quelque peu hidalgo (et mis haut).

Elle rayonnait en sortant de sa Jaguar rue Giraudoux et s’en vint rugir au doux plaisir de me voir. Moi qui passais par-là, par hasard,  par ce temps maussade que le nuage gris fait.

Oui, elle me sourit et d’un seul coup, gare, Cupidon frappa !

Le soir même j’étais chez elle ! C’était un joli pavillon de banlieue auquel on accédait par un perron encadré de deux sphynx  en albâtre qui n’étaient pas sans rappeler mes anciens chats teignes à qui je flanquais des marrons !

C’était l’automne, cette période où le soleil gai part. Il faut relancer le bel âtre (que je n’étais pas) :

-         Il n’y a qu’une solution pour éradiquer cette froidure anti-Grèce : feu l’est !

Ah cette chaleur du feu de bois ! Rien de tel pour se réchauffer le corps et l’âme à l’Aria de Bach, entrecoupé de Chats Sauvages ! Nous parlâmes de nos vies, contes et comptes.

J’ai eu un mari, m’avoue-t-elle. Un certain Léo. Un jour Léo part sans laisser d’adresse et sans un sou pour t’acheter  ta robe (tachetée, ta robe ?)

-         Il ne m’a laissé que la Jaguar mais je vais m’en débarrasser caracal souvent ! Enfin, je veux dire que mon garagiste me connaît bien.

Je lui avais raconté ma vie d’incertitude et elle m’avait rassuré en alléguant que nul écart n’a scié définitivement une destinée tout en me versant du thé dans un petit grès.

Nous avions sombré au jeu du « des félins-défais l’autre » à nous donner toutes griffes dehors sous du satin blanc d’une unique nuit en commun. Se lécha-t-on ? (ce laid chaton ?)

Je l’avais quittée au matin angora sous pie, heu encore assoupi. Je savais qu’on ne se reverrait plus.

J’essuyais une petite larme de crocodile, saurien qui n’a rien à faire dans cette histoire caïman vouée aux félins (fait l’autre).


Il fallait bien trouver une chute !

                                                     Lucien Chat-bande-elle-masse.                   

PALMYRE TREMBLE EN SES RUINES



L’Etat islamique (EI) élargit de jour en jour sa zone d’influence. Le groupe djihadiste s’est emparé jeudi 21 mai de la ville de Palmyre en Syrie. La chute de cette vieille cité au passé millénaire suscite bien des craintes ! Les fous d’Allah ne vont-ils pas détruire des ruines inestimables classées au Patrimoine de l’humanité ?

Mais, bien plus que les vestiges ne doit-on pas redouter une terrible tuerie et le massacre des habitants d’une cité dont l’ancien nom, c’est mythique, est Tadmor (tas d’morts). Un nom particulièrement sinistre de résonance carcérale. Tardmor, soit Palmyre, possède en effet une prison dans laquelle le régime Assad enferme ses détracteurs politiques depuis des décennies.

En mettant dans son escarcelle la sinistre demeure, l’Etat islamique ôte un outil de répression à Bachar El Assad et transforme davantage ce dernier en ultime recours contre l’invasion de Daech et les risques de plus en plus aigus de l’instauration d’un Califat !

Car, en dépit des frappes aériennes de la coalition conduite par les USA, les combattants au drapeau noir ont réussi en quelques jours à consolider hégémonie sur une vaste zone à cheval sur la Syrie et l’Irak, soit environ 300 000 km2, dont la moitié du territoire syrien.

En Syrie, outre la région de Palmyre, Daech contrôle désormais la majeure partie des provinces de Deir Ezzor et Raqa (nord). Sa présence se consolide  dans les provinces de Hassaké (nord-est), d’Alep (nord), de Homs et de Hama (centre).


Le Calife autoproclamé, Abou Bakr al-Baghdadi, peut se frotter les mains. Il est en passe de réussir son pari et se rend déjà maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers du pays. Son petit commerce florissant lui fait envisager l’avenir en rose pour la plus grande noirceur des Syriens et Irakiens qui, en masse, deviendront les prochains passagers des rafiots de fortune qu’affrètent des passeurs mafieux et qui se perdent dans les flots de la mer Méditerranée.


Palmyre tremble en ses ruines de fierté millénaire
Les démons de Daech de son decumanus
Pourraient bien, d’ici peu, en furieux cumulus
Foudroyer les géants d’âme gréco-romaine

Sous le tumulte sourd des canons rougissants
Le vieux temple de Bel tremble sur ses colonnes
Chapiteaux corinthiens qu’un espoir abandonne
Affrontent vents de sable entremêlé de sang.

Palmyre bien davantage au cœur de ses enfants
Sent grandir la menace d’une grande hécatombe
L’épuration cruelle et des bouquets de tombes
Comme une vallée des morts en notre fin des temps

Sont-ils moins importants que les grands tétrapyles
Ces milliers d’habitants que les soldats syriens
En battant en retraite aux premiers crocs des chiens
Ont abandonné là, en leurs demeures fragiles ?

Au nom du Califat la noirceur terroriste
De son voile assassin ôte à nos cœurs perdus
Tout autant vieilles pierres d’un passé révolu
Que les longs trémolos de nos chœurs humanistes.

Daech aveuglément épure les fondements
Des civilisations : l’ancienne comme la neuve
Vestiges profanés ou larmes d’une veuve
Il naît dans son enfer aucun discernement.

Et Bachar de rêver d’esprit de reconquête
En érigeant posture d’unique bouclier
Contre l’envahisseur au sunnisme zélé
Après lui le chaos fruit de mille défaites.

Comme un plongeon pérenne dans une obscurité
Loin de celle qu’on prise en ces salles cannoises
Le temps  d’un festival en paillettes bourgeoises
Tapis rouge et diamants pris de mondanités.