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lundi 5 mars 2018

LA REFORME DE LA SNCF ATTIRE SERAIL






La réforme de la SNCF est à nouveau sur les rails. Notre Président, Mr Macron, la souhaite ardemment, sans prendre des chemins de traverse et veut débat, l’astre surgissant (des ballasts ressurgissant). Oui, Jupiter veut que la société des chemins de fer cesse de creuser son déficit devenu habit sale (on parle de quelque 2,6 milliards d’euros par an) pour porter un vêtement neuf qui chemine haut, dans le paradis des gares de robes, aux beaux attraits. Oui, changeons de costume car loques, ô, motivent hâve à peur…

Mais comment réformer ce pachyderme qui masse tôt de honte les usagers, confus d’être en retard, désolés de continuellement alpaguer le chef de gare pour demander un remboursement pour trajet perturbé ?

Alain Juppé, en son temps, avait voulu dégraisser le mammouth et s’était attiré la foudre sous la forme de sympathiques grèves ! Alors gare !

Édouard Philippe, le premier ministre, songe, une fois de plus à la bonne vieille technique des ordonnances : le TGV des réformes. Il faut aller vite. Les syndicats crient déjà au passage en force qui va envenimer, tel un serpent : cette morsure, ordonnance !

Oui, le gouvernement veut aller vite en se basant sur le rapport Spin-Etat (Tour d’Etat), du nom de son rédacteur, Mr Spinetta, qui s’y connaît en chemin de fer pour avoir été le PDG d’Air-France KLM entre 1997 et 2008.

Que prévoit donc ce rapport ?

En premier lieu il préconise l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, conformément aux directives européennes. Aussi, pour faire face à une concurrence privée, il y aurait lieu de d’aiguiller les deux établissements publics SNCF Mobilités et SNCF Réseau (respectivement chargés des trains et des infrastructures) vers le statut de sociétés anonymes ! On pourrait donc les actionner, actionnaires sans être réactionnaires.

En second lieu, il est stipulé la fermeture de nombreuses petites lignes non rentables. C’est là que les choses se compliquent. Car on ne peut dire : tu meurs ma ligne quand sert encore, de temps en temps, la correspondance. Supprimer des petites lignes revient à désertifier davantage certaines contrées ou à remplacer le train par des voitures, symboles de l’individualisme polluant. Édouard Philippe ne s’y est pas trompé qui a bien précisé qu’il ne suivrait pas le rapport sur ce point. Oui, rassurez-vous, le train sifflera, Troyes, Foix !

En troisième lieu, il est prévu de s’attaquer au statut des cheminots. Là le chantier est immense et plusieurs points sont évoqués. 

Évitons d’incriminer la prime au charbon, à l’image de Marine le Pen, car cet avantage n’existe plus depuis 40 ans, depuis que les locomotives se meuvent à l’électricité et il serait bon, qu’elle aussi, se mette au courant. Peut-être devrait-elle relire les mémoires que son vieux vient de faire publier. Il évoque peut-être la suppression du coke et le passage à la petite fée électrique. Mais sûrement que les réminiscences de l'âgé gênent. Enfin, revenons à notre thématique.

D’autres avantages persistent. 

L’âge légal de départ à la retraite est compris entre 55 et 57 ans pour les agents de la SNCF alors qu’il est de 62 ans pour les salariés du privé. Les conducteurs de train peuvent même rejoindre plus vite la mer de corail en ne disant merde qu’aux rails dès l’âge de 50 ans ! Il faut avouer que cette situation coûte et crée des jaloux (et non pas croûte et quai déjà loup…). Et que dire de l’emploi à vie qui échoit aux rois du train ! C’est le paradis au plus haut d’essieux !

Par ailleurs, les anciens de la SNCF voient leur retraite à taux plein calculée sur la base de 75% de leur salaire des six derniers mois de leur carrière. Il n’en est pas de même pour les salariés du privé pour lesquels on retient les 25 meilleures années ! Une situation qui déraille et peut irriter dans bien des cas tes nerfs !

Enfin, les employés de la SNCF roulent à l’œil, en se disant « vaguons à nos avantages » tandis que les membres de leur famille (conjoint, enfants) ne paient que 10% du billet. 

On pourrait s’accommoder de telles prérogatives si elles étaient le fruit d’un financement interne à la noble entreprise. Il n’en est rien.     

La SNCF ne finance pas ces commodités par le truchement des recettes sur billets de TGV ou de TER. Pour permettre au groupe public d’équilibrer ses comptes, l’État doit lui verser chaque année une subvention de 3,3 milliards d’euros.

Le contribuable est donc mis à contribution, comme son nom l’indique. Utilisateur désabusé ou pas, le citoyen obéré (mais pas forcément basque) participe au financement de ce bien commun qu’est la SNCF ! Encore une injustice qui suscite l’humeur par voie de billets qu’on pose tant.

Il faudra réformer la SNCF mais le gouvernement, en optant pour les ordonnances, pourrait désordonner le calme plat syndical pour le rendre plus réactif ! Déjà, en filigrane, des réactions de mécontentement au creux des vagues on lit…

Elisabeth Borne, Ministre des Transports, ne veut pas les dépasser et voudra, sans se faire vache, minauder : gages à présenter, chaos à s’ôter  (sans ce fer, va cheminot, dégage, à présent t’es Ko, a sauté !)