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lundi 7 septembre 2009

SIM TIERS À PART PART AU CIMETIÈRE


Ainsi donc Sim est mort !

Sim est mort ?

Ca alors, je croyais qu’il était déjà mort !

On finit par ne plus savoir qui est passé de vie à trépas !

Il y a trop de gens connus et on finit par perdre leur trace !

Car avant de mourir physiquement il sont enterrés médiatiquement.
On ne parle plus d’eux car ils n’ont plus rien d’intéressant à dire ou à faire !

Aussi, pour peu qu’ils meurent pendant que vous êtes en vacances, au loin, à l’étranger, en train de vous dorer la pilule alors qu’ils agonisent …

Oui pour peu qu’à votre retour, vos voisins, qui n’ont pas les moyens de se payer des vacances, se disent pour se venger : tiens, on ne va pas leur dire que Jean Lefebvre est mort, et bien, dans ce cas là, vous pouvez vivre longtemps avec la certitude que le spécialiste des navets est toujours vivant mais en retraite, et que c’est mieux ainsi pour le cinéma français !
Or Jean Lefebvre est mort ! Je vous le confirme. Et donc Sim le rejoint !!

Bon, il faut que je mette un peu d’ordre dans ma mémoire ! Ca commence à être poussiéreux tout ça !!

Donc, je résume. Si j’ai bonne mémoire sont morts : Elie Kakou, Coluche, Maurice Chevalier, René Coty, Pascal Sevran. Si, Pascal Sevran est mort ! Hé, ho, je m’en rappelle ! Un type qui meurt deux fois ça marque !!

Ne sont pas morts, enfin je pense : Johnny Hallyday, Chantal Goya, Philippe Bouvard, heu..qui encore.. ? Peter Falk !

Si, Peter Falk alias Colombo est encore de ce monde ! Certes, pas dans un état très brillant mais quand même ! Il vit et doit composer avec Alzheimer…Comme beaucoup, hélas !!

Il y a plein de gens plus ou moins importants et plus ou moins irremplaçables qui meurent chaque jour ! Les cimetières en sont remplis mais, eu égard à leur nombre, on ne peut pas tous les mémoriser !!

Donc Sim est mort !
Sim !!??

En voilà un qui aura su faire de ses défauts physiques la clé de sa réussite !!
Oui, avec la tronche qu’il avait il se trouva vite face à une alternative doublée d’une troisième perspective (soit 3 choix) :

- Intenter une action en justice contre ses géniteurs
- Transformer en force positive ce que d’aucuns auraient taxé de handicap !
- Se tirer une balle dans la tête

En raison de la forte probabilité d’essuyer un échec juridictionnel compte tenu de la non recevabilité de sa requête et de par la brutalité de la troisième solution, il opta pour la seconde possibilité.

Il devint « Sim », la tête la plus drôle du cinéma français. Inutile de faire des grimaces comme De Funès. Une simple apparition sur l’écran est les zygomatiques se déclenchaient automatiquement.

Sim allait faire de son visage disgracieux une marque de fabrique, un label de qualité humoristique, une estampille burlesque ! Une vrai revanche sur son enfance qui lui avait laissé des goûts amers de quolibets et de railleries au sein de cours de récréation.

Sim allait vivre de sa déformation, de sa tare physique congénitale.
Il allait donner l’exemple pour d’autres futurs artistes dont la non-conformité au standard physique aurait pu briser la carrière dans l’œuf !!

Ainsi Mimie Mathy transforma sa petite taille en gage de succès télévisuel !
Petrucciani fit de même en devenant un grand pianiste de Jazz.

Au fait, il est mort Petrucciani ? Oui... je crois bien !

Revenons à Sim, l’illustriSIME ! Ah Sim ! En quelque sorte tu fus le précurseur de la discrimination positive !

Mais oui, comment le dire autrement ?! Il s’agit bien d’une discrimination positive autogérée et autoproclamée !

Bravo l’artiste !!

Tu n’as pas eu besoin, comme Mickael Jackson, de te payer d’excentriques opérations chirurgicales pour modifier radicalement ce que Dame Nature t’avait offert ! Tu as d’abord accepté le cadeau empoisonné puis tu l’as sublimé !!

Reste que cette discrimination positive autodirigée, en dépit de la force de caractère de ceux qui la déploient, ne dépasse jamais un certain seuil de réussite sociale.

Sim, ton nom est attaché à trop de petits seconds rôles dans des génériques de films qui ressemblant davantage à des mouchoirs de désolation qu’à des chefs-d’œuvre indécrottables ! Dommage !

De même, la petite Mathy aura bien du mal à s’extirper du personnage télévisuel de Joséphine, l’ange gardien !!

Jusqu’à un certain angle le monde du spectacle peut ouvrir ses ailes aux « mal-fabriqués » de la vie ! Et encore ! Il applique un numérus clausus : on vient utiliser à fond la spécificité d’une tare, d’un handicap, d’une malformation mais, de grâce, on ne va pas en faire un élevage d’artistes présentant une anomalie jugée, à priori, rédhibitoire !

Donc quelqu’un devra te remplacer ! Un seul ! Mais qui ??