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mercredi 7 décembre 2016

GOTLIB S'EST ÉTEINT...GÉNIE !




Le 4 décembre, à l’âge de 82 ans, s’est éteint Marcel Gottlieb, Monsieur Gotlib, le roi du gag dessiné, de l’humour noir et absurde, au long de longues planches désormais devenues cultes.

La vie ne le prédestinait pas spécialement à vivre d’humour et d’offres rêches aux Dieux de la rigolade décapante. Né en 1934, d’une famille d’immigrés juifs, le petit Marcel aura connu l’horreur du nazisme. L’humour viendra exorciser les démons.

Un humour décliné par des personnages fous, dessinés de main de maître : Gai-Luron, Superdupont, Hamster Jovial et cette indécrottable petite coccinelle qui venait se nicher dans moult vignettes de la série Rubrique-à-brac, un agglomérat d’histoires désopilantes où s’invitaient parfois de sublimes caricatures (Brassens, Guy Lux, Serge Gainsbourg…)

Gotlib entama sa carrière de dessinateur chez Vaillant, en 1962. L’hebdomadaire deviendra le fameux Pif-Gadget, à ne pas mettre entre toutes les mains, notamment les anti-communistes. Il crée ses premiers héros : Nanar et Jujube, un jeune garçon et son renard apprivoisé (inspiration St Exupéry ?). Puis viendra un chien énigmatique : Gai-Luron.

Ce cabot neurasthénique va lancer la carrière de Gotlib. En 1965, le talentueux dessinateur frappe chez Pilote et se voit embaucher par Goscinny. La rubrique-à-brac naît en 1968, à l’heure où Cohn-Bendit lançait slogans et pavés sur la tranche des CRS.

La rubrique-à-brac, pour ce qui me concerne, restera une œuvre majeure au panthéon des planches humoristiques. Il faut prendre le temps de savourer les petits détails, apprécier les traits subtils qui forcent la caricature,  goûter aux calembours qui se glissent dans des bulles qui n’ont rien de d’essence papale !

En 1972, avec Claire Bretécher et Nikita Mandryka  il crée L’écho des Savanes.
Le 1er avril 1975, il lance son propre journal, Fluide glacial.

La gestion du journal le pompe physiquement.  L’homme se retire dans sa maison du Vésinet (Yvelines). Il ne touchera plus vraiment à ses crayons. Il fait une révérence de la plus grande élégance, en petit homme pudique qu’il est.


Marcel nous a quittés et c’est bien triste. 



Gai Luron ne retient plus ses larmes
La coccinelle a le cœur gros
Hamster Jovial lance une alarme :
Soyez en deuil, mes louveteaux !

Marcel s’en est allé rejoindre
Père Wolinski, maître Cabu
Mais il est mort sans se faire poindre
Par des kalachnikovs, à vue !

Pourtant dans ces caricatures
On retrouvait un Claude Allah
Mais il côtoyait Jéhovah

Le temps de décoder sa vanne
Les crayons s'étaient mis en panne
Puis la mort vint, dans l'imposture...


ELLE EST NUE MÈRE (les vertus du naturisme)



Maman ne craint pas la froidure
Et se veut nudiste notoire
Mon père en cette conjoncture
Fait stoïcisme méritoire.

Par ce beau pic de pollution
Elle déjeuna avec mon père
Au jardin d’acclimatation
Dans son bon droit : nue, mère opère !

AU JT VALLS A MIS L'TEMPS...




L’exercice demande beaucoup de moyens et n’est pas sans risques dès qu’il s’agit de comprendre ce qui se passe en Syrie. La procédure intellectuelle semble rédhibitoire dès qu’il faut tenter de comprendre puis d’expliquer les mécanismes des crises économiques qui nous échoient.

Alors, dans les rédactions des JT, on se frotte les mains à l’idée de rentrer de plus en plus précocement dans les « Présidentielles » nouvelle formule : organisation des primaires (en 3 volets si possible), interminables interviews pour connaître les états d’âme des perdants, pour sonder les intentions des vainqueurs !

L’homo politicus est un élément de choix pour le journaliste fatigué, à bout d’exploits, voire intellectuellement limité. Le politicien, touché dans son ego ou, à l’autre extrémité, remonté comme un ressort, daignera consacrer du temps à fréquenter les plateaux de télévision pour répondre avec docilité et fraîcheur consensuelle aux questions banales !

Ainsi, un JT peut-il accaparer la moitié de son temps à mettre sur un grill, politiquement correct, un individu issu du sérail politicien.

S’il reste quelque temps après cet exercice chronophage il sera toujours opportun de balancer à la « va comme je te pousse » des actualités mondiales, quelques morts en Irak, un séisme en Asie ou une famine dans quelconque contrée d’Afrique…

Manuel Valls n’échappe pas à cet impératif cathodique. Hier soir, sur France 2, il passa quelque temps à deviser avec Pujadas.

Pas de grande surprise dans le discours : l’homme se veut rassembleur de deux gauches qu’il a pourtant qualifiées d’ «irréconciliables», s’érige en pourfendeur des idées de Fillon, en appelle à la victoire de la gauche avec un Macron qui rentrerait dans le rang.

Une explication sans scoop, qui eût pu tenir en 3 minutes, top chrono !


Trois minutes, le temps d’une chanson triste pour évoquer les morts d’Alep…