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mardi 30 juin 2020

L'AVENIR DÉPEND DES MYSTÈRES (des pandémies s'terrent)...




Il y avait bien longtemps que je n'avais pas invité mon ami le Professeur Hitérole. Ce fut un bonheur de le retrouver, chez moi, pour parler de cette longue période de confinement puis de déconfinement.




Fabiano : Bonjour Professeur, heureux de vous revoir après une telle période de confinement. Comment allez-vous ?

Prof Hitérole : Très bien ! J’avance encore masqué en cette ville de Toulon où, désormais je réside. J’utilise des masques à rade, petites créations textiles venant tout droit de l’atelier de ma chère épouse.

Fabiano : Ah oui ! La fameuse production locale dont le produit sain gère la pénurie d’Etat !

Prof Hitérole : Oui, ma femme pique et pique et collègues rament dans leur télétravail. Oui, ma douce et tendre vient d’achever son 20ème masque et, de par sa couture amortit les coups durs ! Ah, cette fameuse pénurie de masques qu’on a masquée par des « les masques ne sont pas obligatoires sauf pour les personnels de santé » ou par des « de toutes façons vous ne sauriez pas les utiliser » ! On a cherché à cacher quelque incurie basée sur une politique libéraliste qui remonte à quelques années. Marisol Touraine, en plein Hollandisme flamboyant a pratiqué une gestion de stocks limitant les coûts.

Fabiano : C’est-à-dire ?

Prof Hitérole : C’est-à-dire que, pour éviter de se faire railler comme Mamie Rose (Christine Bachelot) à l’époque du H1n1, on ne commande pas trop de produits. A l’époque il s’agissait de vaccins qu’on commandait par de vagues « si non… ». Oui, celle qui n’était pas encore une grosse tête voulait un fond de rue quiet et argumentait ses achats amples étatiques (emplette à tic) par des « si non on va manquer de tout ! ». Résultat : on s’est retrouvé avec des tonnes de vaccins qui ne servirent à rien. Désormais, afin d’éviter de se retrouver avec des stocks inutiles et coûteux, on fixe un stock minimum et on opte pour un système de pré-commandes, prêt à dégainer en cas de pandémie.  On a agi ainsi pour les masques ! De « stocker pour être sûr d'avoir en cas de crise, car c'est vital » se substitue la logique « être sûr de ne pas trop stocker car c'est essentiel de ne pas dépenser plus qu'il ne faut ».
Fabiano : D’où une pénurie et cette panique étatique qui finit par décréter la réquisition de tous les masques de l’hexagone.
Prof Hitérole : Oui, et comme les masques viennent lentement, que la Chine met un temps pour nous les exporter, on place les gens en confinement. On les oblige à rester chez eux, par principe de précaution. Ils ne peuvent sortir qu’une heure avec un ausweis. 
Fabiano : Drôle de période de croissance interrompue !
Prof Hitérole : Oui, avec ses bons aspects ! Pas d’avions dans les airs, les rues abandonnées par les véhicules polluants, le silence qui s’installe, les animaux qui se réapproprient des espaces jadis souillés par notre productivisme outrancier. Autant de belles réalités qui font les choux gras des écologistes. Les dernières municipales l’attestent : une vague verte a déferlé alors que notre ancien système a des fers laids. Mais, le mauvais point demeure les sombres prévisions pour l’avenir : un chômage qui va croître à la suite de fermetures de société, des plans sociaux, comme à Air-France ! J’en ai les bras qui tombent et l’épaule en ploie !
Fabiano : On ne va pas s’en remettre ?
Prof Hitérole : Seuls, non ! La France, déjà bien endettée, a continué à emprunter pour financer le chômage partiel. Elle continue à procéder ainsi ces temps d’été même si l’activité est par ciel plus clément. Une reprise s’amorce, on relocalise des productions, par exemple l’industrie du paracétamol : on veut gagner en souveraineté pour ce genre de produits stratégiques et de première nécessité, vitaux en cas de pandémie.
Fabiano : C’est l’aspect giclant (l’Aspégic lent) d’un interventionnisme d’Etat mais qui cache bien des incuries, non ?
Prof Hitérole : Oui, et j’en reviens à mon propos. La France ne peut s’en sortir qu’avec l’Europe ! C’est pourquoi, par visio qu’on fait rance, on s’est entretenu à couteaux tirés, entre partenaires européens. Il existe quatre frugaux, les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède qui veulent bien que l’Europe se relance mais pas à coup de subventions, à fonds « perdu ». Ils préconisent donc un système de prêts ! Mais le bonheur est dans le prêt que pour ceux qui peuvent rembourser. L’Espagne et l’Italie sont loin d’un prêt vert car la période des vaches maigres s’instaure. On ne peut augmenter la charge d’une dette pour des pays déjà bien plombés par un passif notoire ! Il y a aussi des pays, comme la Hongrie, la Pologne ou encore la Slovaquie très réfractaires à l’idée que Mme Merkel et Mr Macron puissent bénéficier, en priorité, des aides européennes. Ils jugent qu’il est encore trop tôt pour décider qui sont les principales victimes de la pandémie !
Fabiano : En fait, on se jalouse dans cette basse-cour et la sonorisation harmonique ne connaît pour l’instant qu’écho vide !
Prof Hitérole : Bien vu, Fabiano ! Et c’est dommage car l’Europe a une belle carte à jouer dans ce nouveau monde où la guerre froide entre la Chine et les USA s’avère de jour en jour ! Se relancer pour éviter la dépendance avec Pékin et contourner les obstacles douaniers de Trump serait profitable à tous !
Fabiano : On peut vraiment parler de guerre froide entre la Chine et les USA ?
Prof Hitérole : Non, l’expression est galvaudée même si l’antinomie des sons de cloches sonne le glas-glas ! Les deux super puissances se jaugent économiquement et l’idéologie n’a que peu de place dans la rivalité. Le capitalisme a gagné ; la Chine est devenue le grand fournisseur de la planète. Ses ateliers tissent ainsi nos fils (cette hâte liée tisse un sinophile ?). C’est son hégémonisme économique qui rend Trump malade, jusqu’à proposer de l’eau de javel à boire sans modération pour éradiquer le covid-19 !
Fabiano : A propos de ce virus, les USA n’accusent-ils pas la Chine d’avoir manipulé l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ?
Prof Hitérole : C’est ce qu’on dit. Trump, qui pourtant ne s’est pas privé de limiter son aide à l’OMS, accuse cette agence onusienne d’avoir laissé faire la Chine, de ne pas l’avoir suffisamment contrainte à communiquer des informations sur cette pandémie née à Wuhan. Ce n’est que le 30 janvier que l’OMS décrétera que l’épidémie constitue « une urgence de santé publique de portée internationale » alors que l’épidémie affichait déjà un bilan de plus de 8.100 morts, avec des cas de transmissions entre humains apparus en dehors de Chine, y compris aux USA ! Trump, très en colère, a rompu ses relations avec l’OMS !
Fabiano : Un peu d’eau et messe pourrait-il redonner l’esprit saint au Shérif de Washington ?
Prof Hitérole : Ah, ah, ah (rires). Je ne pense pas que Mr Trump se dirigera vers un statut de grenouille de bénitier et, qu’en terme de coulpe, battra sienne ! Il durcit son discours pour montrer sa force ! C’est pour lui un gage de réussite à sa réélection en novembre 2020.
Fabiano : Sauf si le virus passe par là !
Prof Hitérole : Oui, mais le pire n’est jamais sûr ! Hihihi (rires) ! Bon, sur le coup on devient mauvaises langues ! Et si on passait à table ?
Fabiano : Ça c’est une idée ! Que pensez-vous d’un pangolin farci aux amendes !
Prof Hitérole : Ah, ah, ah, dans ce cas dans la contre-danse le menu est !

mercredi 24 juin 2020

ATHÉE RIT POUR NE PAS PLEURER



Il avait ras le pompon de ces plaisanteries qui lui tombaient dessus comme les gouttes de pluie sur Brest où l’homme à la barre, barra en sifflotant une chanson de Prévert.

Oui, il en avait ras le pompon de ces calembours douteux qui l’assénaient depuis qu’il avait avoué son athéisme.

Ils faisaient feu de tout bois : catholiques invétérés, orthodoxes indélicats, séfarades saouls foireux, et même sunnites à sornettes.

La vanne qui revenait le plus souvent portait sur ses pupilles, ce qui le blessait doublement car il l’était de la Nation.

-  - Tu as de drôles de pupilles, dis, l’athée, se moquait régulièrement son collègue de travail, un pourtant pas gâté pour l’héritage visuel tout handicapé qu’il était d’un double foyer, ce qui se confirmait dans l’addiction à la bigamie.

-         Ta gueule, lui lâchait-il, las de cette boutade !

Il allait trouver la paix en se promenant dans les prés, un petit tour athée qui était loin de l’être. Il conservait sur lui un porte-bonheur venant d’une pâture, joli grigri qui s’en trouvait, dès lors, trèfle athée, comme par mimétisme.

Oui, il ne croyait en aucun Dieu, car athée ! Il pratiquait l’art martial en guise de religion et, même athée, aimait mater son principal adversaire, athée lui aussi ! Il l’envoyait souvent au tapis et le pauvre s’entendait dire par l’entraîneur :

-       -   Tu te prends pas mal de chocs haut, l’athée !

Alors, prenant la défense de son valeureux challenger, il lançait à ce moniteur zélé :

-   - Moi aussi je suis athée ! Je suis de son coté et vous ne verrez pas d’inconvénients à ce que l’athée râle !

L’entraîneur ne comprenait rien à la subtilité de ce langage eu égard au niveau d’études qui rasait les pâquerettes austères assez !

Son brillant vaincu, Salim, venait du sud, et, de son côté subissait souvent :
-         Tu es métèque, l’athée ?

Oui, il aimait s’éclater sur un tatami, comme une ivresse ! Cette soif c’est l’athée qui l’a ! Qu’il soit d’ailleurs ou d’ici !

Les deux rivaux, devenus amis, ne voulaient pas jouer les candides athées et ne postulaient pas pour situation de naïveté pérenne. Ils savaient pertinemment, par une simple intuition, que dans les chaumières de bonne foi religieuse, on cassait du sucre sur les vilains de l’athéisme. L’athée laid pâtit !

Ils n’en avaient cure de ces buveurs de vin de messe qui rendent affreux l’athée et refusaient de répondre aux abordages des lazzi, ce qu’eût pu faire le pire athée.

Non, pas le moindre écart de conduite !

-   - Si l’écart happe athées, c’est mauvais, disait-il à Salim ! Il vaut mieux retrouver sa bergerie de moutons sages !

Oui, sois doucereux l’athée, d’où se relater des bons moments empreints de positif en évoquant des souvenirs de voyage où les lieux pouvaient bien avoir hérité de leur essence : ô Rhodes athée, et les steppes athées qui laissent t’épater !

Tous deux avaient beaucoup voyagé, pour oublier cette ville qu’ils eussent aimée moins religieuse ! Pourquoi ne pas connaître Mende athée ?

Ils étaient assez lucides pour mesurer qu’aucun lieu n'est en forme athée ! 

Même la ville qui porte ce nom ne peut prétendre à croire en l’athéisme, foi de Bourguignon !

Mais, une fois encore, ils n’en avaient cure ! Ils se le disaient tout en sirotant, dans une tasse à thé, une tisane, heureux d’être ensemble, assis sur la terrasse en blanc, pour l’athée rassemblant !