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mardi 22 mars 2016

BRUGES S'ENDORMIT LA VEILLE...



L’ennemi public n°1, Salah Abdeslam, a été capturé, le 18 mars, à Molenbeek (Près de Bruxelles) où il vivait comme un rat traqué depuis quatre mois.

Le présumé organisateur des attentats du 13 novembre, à Paris, se retrouve dans une prison sous haute surveillance, à Bruges. Touché au genou par une balle policière, il attend son transfèrement vers cette France qu’il a tant meurtrie.

Salah se couche, en ce lundi soir, dans ce ventre carcéral qui ne saura lui ôter un sourire. Un petit sourire du coin des lèvres, dans le silence de sa retraite pénitentiaire, au nez et à la barbe de ses matons.

Un petit sourire discret, comme une délectation anticipée.

Demain, il fera jour.

Demain sera mardi.

Et Bruxelles rejoindra le Paris du 13 novembre dans l’indicible dimension de l’horreur.



Derrière les murs blanchis d’une prison modèle
Salah revoit la vie de ses mois de cavale
Au sein de Molenbeek froide résidentielle
Traqué par les chasseurs de l’état fédéral

Dehors, sur les canaux que le printemps fleurit
Glisse nonchalamment une barque à touristes
Le beffroi carillonne dans le ciel qui sourit
Aux nuages blanchis de splendeur pacifiste

La cellule se repaît de froideur militaire
Sous le joug surveillant des caméras zélées
Éradiquant l’élan de tous vols suicidaires
Salah dans ce décor attend d’être jugé.

Dehors, Bruges la belle au cœur de la grand place
Fait claquer les calèches aux sabots des chevaux
Au pied du béguinage jonquilles se prélassent
Attendant l’hirondelle de futurs renouveaux.

La geôle assombrit son genou mortifère
Aux frontières de la nuit, sous la lune moqueuse
Des pas dans le couloir, crépuscule cellulaire
Les matons qui devisent des tragédies tueuses.

Dehors les réverbères marient de leur halo
Les façades de pierre et le lit du canal
La Venise du Nord s’assoupit dans ses eaux
Ignorant de demain son tragique abyssal.

Salah sait ; il attend le goût des représailles
L’arrogante Bruxelles en versera le prix
Explosive tuerie, corps criblées de grenailles
Vies à jamais ôtées au nom de la folie...