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lundi 29 août 2016

UN FILM INA TACHAN



Le court métrage de Richard Berry,  destiné à rejoindre immédiatement les archives de l’INA, n’est pas spécifiquement un chef d’œuvre. Tout au plus permet-il de découvrir Henri Tachan, cet auteur compositeur trop souvent resté dans l’ombre, et les charmes de la ville de Chambéry (cité qui a financé l’œuvre en dépit de la baisse des aides de l’Etat que subissent moult agglomérations de notre beau pays).

C’est aussi l’occasion de voir apparaître sur l’écran (et certainement pour la seule et dernière fois) Agnès Saal, l’ancienne directrice de l’INA et spécialiste des frais de taxi sans bourse délier.

L’histoire est d’un banal à pleurer mais, je le rappelle, le but est tâcher de faire aimer le répertoire à Tachan touchant et les beautés de la cité savoyarde.

Agnès (Agnès Saal) est virée de sa boîte pour faute grave. Elle se retrouve, par le plus curieux des hasards,  à faire une halte à Chambéry en compagnie de son chien, un doberman à poil dur immatriculé dans le Cantal. Au cours de cette courte pérégrination austère et misérable, elle rencontre un chanteur de rue (Henri Tachan) et en tombe amoureuse.

Mais le poète urbain n’en a que faire.  Il préfère les copains et puis, comme le révèle une de ses chansons au cours de la scène de la rencontre : « qui trop embrasse mal étreint ». De plus, il vient d’être repéré par un recruteur de talent et de surcroît arménien, André Richarberian (Richard Berry) qui a claqué la porte de The Voice pour n’y avoir trouvé qu’incompétence et aveuglement dans le jeunisme. 

Jules recherche le vieux briscard qui chante des « trucs qui n’font pas dans la merde » comme il aime à le redire. Et Henri est le profil idéal. Il l’emmène dans son studio d’enregistrement  et lui promet une carrière fulgurante en dépit de l’âge canonique atteint par le chanteur qui va peut-être, enfin, réussir sa vie, être aimé, avoir de l’argent, et surtout être intelligent.

Il est prêt à tout désormais car, in fine, on est tous des putes (titre d’une chanson qui se dévoile à vos oreilles à cet instant de l’œuvre).

Sauf que rien ne se passe comme prévu. Agnès, de plus en plus mythomane, s’en prend à André en vociférant qu’il lui pique son homme. L’Arménien a le sang chaud et le couteau facile. Sa réaction se fait en rite hachant tout self control. A ce moment-là du film on entend la chanson « les pousse-au-crime » de ce brave trouvère. Et vous imaginez la suite,  évidemment. La fin s’accroît de niveau laid au niveau très laid car André déguise tellement le meurtre qu’il fait d’Henri le coupable parfait.

La fin est bâclée. Henri, interpellé devant la fontaine aux éléphants,  se retrouve au violon (là encore, prétexte à une chanson) alors qu’André se fait mordre à mort par le molosse ayant quitté la Leysse et qui vient venger sa maîtresse.

La scène finale : le chien, frétillant de la queue,  suit le corbillard qui transporte André au cimetière. Histoire d’écouter une ultime pépite de Tachan : Les chiens qui suivent les Enterrements.


Une œuvre parsemée de murs de médiocrité même si, parfois et heureusement, la chanson fait thèse et les fend.