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samedi 4 octobre 2014

HONG KONG ET LE PETIT COIN DE PARAPLUIE


Hong Kong star, t’es pas né où tu voudrais, chantait la compagne du Berger à l’étoile filante.
Oui, Hong Kong t’es né en Asie et tu t’es fait relooké par la Chine alors que longtemps tu fus sous contrôle britannique,  jusqu’en juillet 1997.
1997 ! Et on t’avait promis que 20 ans plus tard tu aurais droit à des élections libres, au suffrage universel. Mais les promesses ne se marient pas bien avec la politique. Les autorités chinoises sont venues briser le bel engagement en adoptant le 31 août une loi limitant la liberté de candidature - contrôlée par Pékin - aux «Patriotes qui aiment la Chine». On dirait du Marine Le Pen à la sauce aigre douce !
Alors tu t’es révoltée, Hong Kong starlette estudiantine, en occupant les places fortes administratives pour faire plier l’Autorité Chinoise. La pluie t’a accompagnée et ta révolution s’est nommée parapluie !
Mais face à l’umbrella l’ombre est là ! Pékin ne veut pas céder car il veut s’aider. S’il  t’ouvre les portes de la démocratie c’est un risque de contagion qui guette l’Empire d’au-delà la muraille. A quoi auraient alors servi les répressions contre les Ouighours de la province du Xinjiang ?
Pékin laissera  partir facilement le pion qu’il a placé à ta tête, un certain Leung Chun-ying aux allures de fusible à l’obsolescence programmée ! Histoire de calmer le jeu. Il ouvrira peut-être des négociations mais elles s’enliseront dans les boues du Yang Tsé Kiang, fleuve aux communes, isthmes tout de rouge vêtus…
Alors la révolution courtoise faiblira et le plus fort sera satisfait d’avoir évité un nouveau Tiananmen qui, cette fois-ci, aurait répandu, comme une traînée de poudre, ses images délétères sur les réseaux sociaux !
Oui, la révolution de parapluies qui fut sans  balles, haine, pourra être classée comme affaire bénigne sauf…
Sauf si elle crée une trace indélébile dans la mémoire de Hong Kong, un virus de la revendication prêt à se réveiller quand le colosse aux pieds d’argile jouera moins de sa superbe…

Alors un petit coin de paradis reprendra son éclosion…

(A Brassens)

ll pleuvait fort sur la grand-route,
Guidant à la démocratie
Il en avait loué sans doute,
Le matin même à un ami ;
Courant alors à la rescousse,
De la liberté démunie.
Séchant le sang qui l’éclabousse,
D'un air très doux elle m'a dit « oui ».

Un p’tit coin d’ parapluie,
Contre un coin d’ paradis.
Elle avait quelque chose d'un ange,
Un p’tit coin d’ paradis,
A Hong Kong insoumis.
Je pensais au Xinjiang, pardi !

Révolution, il faut t’entendre
Désobéissance jolie
Les étudiants veulent s’étendre
Sur un Tiananmen fleuri !
En dépit d’un petit déluge,
Ils revendiquent sans conflit,
Le droit de voter, d’être juge
Suffrage universel, pardi !.

Un p’tit coin d’ parapluie,
Contre un coin d’ paradis.
Il flottait un curieux mélange,
D’ espérance transie
Et d’aigreurs enfouies.
Pour Leung Chun-ying,  du grand Parti !
Mais bêtement, après l’orage,
Après l’éclat des parapluies ;
Pékin érige des barrages
Pour étayer l’autocratie !
Il a fallu qu'elle me quitte,
La liberté, la tant chérie
Et je l'ai vue, toute petite,
Négocier en vain dans l’oubli…

Un p’tit coin d’ parapluie,
Contre un coin d’ paradis.
Elle avait quelque chose d'un ange,
La p’tite démocratie
Sous sa pluie d’utopies.
Mais elle nous reviendra, pardi !