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mardi 23 juin 2009

NÉDA OU QUAND UN PÈRE PERSAN PERD SA FILLE


Les funérailles de Neda Salehi Agha Soltan, 27 ans, devaient avoir lieu lundi 22 juin à la mosquée Niloufar de l’arrondissement Abbas Abad de Téhéran. Mais, le régime a contacté la mosquée, lundi matin à 9h00, heure locale, pour faire annuler le service. Les autres mosquées ont également été invitées à ne pas assumer de cérémonies funéraires !

La jeune fille a été tuée samedi par les forces répressives du régime à Téhéran dans les protestations contre le régime des mollahs. La terrible vidéo de sa mort diffusée sur Internet, avec son père à ses côtés criant désespérément « N’aie pas peur, Neda, n’aie pas peur » « Ne pars pas Neda, ne pars pas ! » a frappé les Iraniens à travers le monde.


Bien entendu, comme d'habitude, certains partisans du régime contesté (c'est un euphémisme) vont hurler à la manipulation médiatique. Pour eux, Néda est un mythe, totalement inventé par l'Occident pour stigmatiser l'Iran et son mode électoral...

Mais franchement, où se logerait l'éthique si on diffusait à longueur de journées de fausses images, des reportages détournés pour le simple mobile de gagner une cause ?


Qui aurait intérêt à diffuser l’horreur
Pour émouvoir le monde et lui vomir l’aigreur
De voir passer en boucle la mort d’une innocente
Une jeune iranienne qui bravait l’épouvante ?

Qui aurait intérêt à faire souffler le vent
De la fragile fronde qui survit en Iran
En greffant sur la toile la vile exécution
De Neda Soltani, frêle révolution ?

Qu’on ne dise pas que c’est la main de l’Occident
Qui manie le mensonge en média de Satan
Pour affecter d’opprobre Sieur Ahmadinejad
Et lui attribuer la plus vile estocade !

N’en déplaise aux censeurs, Mollah, Ayatollah
On n’attribuera pas l’agonie de Néda
Aux façonnages amers des truqueurs d’Occident
Qui falsifieraient faits selon leurs arguments !

La mort est trop immonde pour qu’on se serve d’elle
Dans le dessein félon de nourrir l’étincelle
Sur la mèche hasardeuse des bombes résistantes
De ce peuple assoiffé de justice éclatante.

Tu es morte en martyr, ton sang n’est pas mensonge
Déjà ton sacrifice dans la peine nous plonge.
La brisure de ta vie porte la signature
D’un régime en sursis qui renie ses ratures !