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jeudi 5 mars 2009

MARAT CONTRE L'ABBÉ NOIR


Né en 1743 à Boudry où il commence à manger des bouts d’riz (ce qui le constipe horriblement) il se promène souvent dans la ville proche : Neuchâtel.

Non ce n’est pas Neufchâtel-en-bray. Marat est d’origine suisse. Il s’agit de Neuchâtel en Helvétie, pour des lents ternes. Car Marat est mou et rarement Marat bout car la nervosité ne l’effleure pas. En tous cas, pas pour l’instant. L’avenir le changera !!

Il est instruit par son père qui est médecin et adepte de Calvin, qu’alevins et poissons ne distraient pas ! Son père n’est pas pécheur et encore moins pêcheur. Sa mère élève des moutons et les tond. Parfois, il l’aide : Marat tond.

En 1759 (deux cents ans avant ma naissance, c’est comme ça que je retiens la date ! C’est mnémotechnique !) il part suivre des études de médecine et les poursuit de son assiduité . Il fréquente alors des facultés diverses : Toulouse, Bordeaux et Paris. Puis, il va se fixer chez les Rosbif et fréquente surtout les dames. Il avouera : j’utilise beaucoup « She » ! Marat dit omettre « He ». Au moins, il n’est pas gay, soupire son père qui lui écrit régulièrement.

En Angleterre il exerce le noble métier de véto-toubib ! Une double casquette que Marat assume tant bien que mal en voulant to cure tout court.

Il vit aussi durant 2 ans, 3 mois, 25 jours, 3 heures et 18 minutes (n’oublions pas la précision suisse !) à Newcastle (Nouveau château, pour les ignares !) et rend des services assez appréciés pour se voir gratifier d’un diplôme de citoyen d’honneur !

Dans le même laps de temps, il écrit « The Chains of Slavery » en 1774, qui ne sera publié en France qu’en 1792 sous le titre « Les Chaînes de l’esclavage ». Il s’agit là d’un pamphlet incendiaire qui stigmatise « les noirs attentats des princes contre les peuples ». Il précise que ce n’est pas son nègre qui a rempli les pages blanches.

Il rentre en France en 1776 sur un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau, hisse et ho...
Il devient médecin des gardes du corps du comte d’Artois de 1777 à 1783 : un contrat à durée déterminée, synallagmatique, à titre onéreux et en double exemplaires. Il va confirmer sa réputation scientifique en tentant des expériences sur le feu, sur la lumière et même sur l’électricité tout en évitant de faire comme Claude François (heu, attendez, j’ai un doute ? Claude François, c’est la même époque ?) Il va aussi publier des mémoires sur les bulles de savon qu’il expérimente dans sa baignoire, son lieu de prédilection !

Mais l’Académie des sciences désapprouve les travaux de cet olibrius. Marat s’casse de l’univers scientifique et, aigri, devient révolutionnaire à temps complet.

Il se lance dans le journalisme et lance la gazette « L’ami du Peuple ».
Ainsi, ses idées politiques se diffusent, de moins en moins diffuses, et s’accentuent en véhémence à l’encontre des aristocrates de tous poils !

Il dénonce les riches du Tiers Etat qui passent leur temps à profiter des changements politiques et sociaux. Il aiguise sa plume pour fustiger les idoles de l’opinion publique telles que Necker ou La Fayette qui, selon lui, ne cherche qu’à amuser la galerie.

Il accuse la reine Marie-Antoinette, l’Autrichienne de comploter avec son « comité autrichien » :

- Rien n’est, en toi, net ! Lui lance-t-il un jour.

Dès la Brise de la Pastille (heu non, rectifiez ! C’est un contrepêt) le 14 juillet 1789, Marat adopte une position claire : selon lui, quelque 500 têtes coupées permettront de rompre avec le passé. En 1791, il appelle à l’interdiction de vote des prélats qui se prélassent dans ces jolis prés, là et las. Il bouffe du curé à tous les petits déjeuners et pisse dans l’évêché pourtant fermé de l’intérieur. Une vraie prouesse ! Il déteste l'abbé noir, les confesses, les fesses des cons...

En 1792, il avoue espérer « une dictature suprême » permettant d’instaurer l’authentique Révolution. Ses hôtes en tiquent : les positions extrémistes de ce Marat ne vont-elles pas conduire à des tueries ?

Ces craintes sont fondées. Un massacre aura lieu. Marat dit qu’alité, un noble reste un noble ! Un bon noble est un noble mort !

Elu à la Convention, il siége avec les Montagnards et tonne de sa voix ! Mais le pire est né quand ses collègues, se méfiant de lui, le repoussent. Il passe alors chez les Jacobins et rencontre Jacob 1, leur chef. Il lui pique sa place !! Marat casse ! Il devient de plus en plus hargneux (un teigne, oui !) et engage un âpre combat contre les Girondins avec son copain avocat d’Arras : un certain Robespierre. Danton se joint à eux pour former un tri-hommes-verrats- car ils agissent comme de vrais porcs.

Le combat contre les Girondins s’achève le 2 juin 1793, date à laquelle la Convention les élimine. Cet événement conduit à la formation d’un gouvernement à forte majorité jacobine.
Marat jubile ! Mais il ignore que, chez les Montagnards, on parle en premier de Corday ! Et Corday, Charlotte de son prénom, connaît Marat :

- Charlotte, elle connaît Marat. Et sait tout le prix de la guerre ! chantera, deux siècles et demi plus tard, Michel Sardou, véritable historien de l’épopée française (autre tube : le paquebot France, si les ricains n’étaient pas là, poil aux bras !)

Charlotte sait que, vers 15 H, Marat ne pense, déjà, qu’au bain. Il adore sa baignoire achetée dans une braderie du nord de la France. Charlotte a la fraise en main : ce sera du gâteau d’occire le monstre pendant qu’il est dans son bain. Elle ramène sa fraise contre son cœur puis se sent prise d’un revirement : un coup de fraise dans la gueule ne sera pas suffisant ! Elle finit par opter pour le surin, l’esprit serein.

Le 13 juillet 1793, Charlotte se rend chez Marat. Il est bien dans son bain et ça sent rudement bon les huiles essentielles venant des Colonies. Charlotte assène quelques coups, sciemment, avec application. Puis elle prend la fuite.

Dans son agonie, le politicien n’a que le temps d’inscrire sur le mur de la salle de bain, à la plume plongée dans son sang, une dénonciation qui fera mouche. Peu de temps après son forfait, Charlotte sera arrêtée.

La République fait de grandioses funérailles, il est inhumé dans le jardin du couvent des Cordeliers. Le nettoyage de la baignoire ne prendra que 2 minutes grâce au merveilleux savon créé par la victime.

La République fait graver sur sa tombe l’épitaphe: « Ici repose Marat, l’ami du peuple assassiné par les ennemis du peuple le 13 juillet 1793 ».

En 1794, un décret le rend « immortel » ! C’est dingue, les pouvoirs d’un décret !
Il est exhumé (c’est inhumain !) et placé au Panthéon. Mais, le 8 février 1795, la réaction thermidorienne fait voter un décret stipulant que les honneurs du Panthéon ne pourront être conférés à n’importe quel citoyen, que 10 ans minimum après sa mort. C’est de plus en plus dingue ce que des craies écrivent au tableau législatif !

De nouveau les restes de Marat sont exhumés (c’est pas un peu fini, ce bordel ??) et placés dans le cimetière contigu à Sainte Geneviève.

Logiquement ils doivent y être encore. Mais avec un personnage pareil, sait-on jamais ??
Pour moi, il reste un Che Guevara à la Française !
Car quelle belle leçon révolutionnaire, dans un pays royaliste que l'argent tint, Marat donna !!