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vendredi 13 avril 2012

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Les défenseurs de Louis XVI qui cherchent à réhabiliter le monarque injustement guillotiné se plaisent à rappeler que l’abolition du servage en France remonte à 1776.

Cette année là, le bon Louis XVI, après avoir ingurgité un sirop aux herbes hallucinogènes,  avait promulgué un édit condamnant fermement la possession d’esclaves sur le territoire français.

Et le 8 août 1779 un nouvel édit aurait aboli le servage royal !

Sire ôtait le servage mais le peuple n’en eut cure. Si rue peut s’enflammer elle le fait. 

En 1793 les révolutionnaires lui coupèrent la tête dans un grand élan d’athéisme !

Athée sert !!

ENTRE LES DEUX MEMOIRES BAIGNE LA MEDITERRANEE

Deux êtres exceptionnels viennent de disparaître à quelques heures de distance.

Raymond Aubrac nous a quittés le 10 avril 2012 à l’âge de 98 ans.

Le résistant, ami de Jean Moulin, aura connu la cruauté d’un Klaus Barbie mais aussi la foi prophétique d’un De Gaulle. Engagé dans l’armée des ombres avec sa femme Lucie il combattra l’aigle nazi jusqu’à la victoire puis perpétuera la mémoire de la résistance française en témoignant dans les écoles.

Il aura dû résister, également, aux accusations portées contre lui sur la base de déclarations émises par l’ancien SS sus-nommé selon lesquelles il aurait livré Jean Moulin à la Gestapo en indiquant le lieu de réunion en la maison de Calluire.

Une diffamation qui aura profondément blessé le couple Aubrac.

Mais le vieux ménage trouvera son œuvre de gloire avec l’adaptation sur grand écran de leur odyssée des années noires.

Le film « Lucie Aubrac » (1997) mettant en scène Carole Bouquet (Lucie) et Daniel Auteuil (Raymond) évoquera la rocambolesque évasion de Raymond Aubrac par l’instigation de sa femme, au nez et à la barbe de l’infâme boucher de Lyon.


Ben Bella est mort le lendemain à Alger. Ahmed Ben Bella est également une figure de la résistance, à sa façon, mais de l’autre côté de la Méditerranée. Lui aussi a combattu le nazisme en s’engageant dans l’armée française et a mouillé la chemise lors de la fameuse bataille du Monte Cassino (revoir le film « Indigènes »).

Mais surtout, il aura combattu « l’ennemi français », celui là même qu’il avait servi ! Car, Ben Bella est algérien et, marqué par les massacres de Sétif (mai 1945) il n’aura de cesse que l’ «occupant français » ne quitte son pays en prônant la décolonisation et la course vers l’indépendance. Responsable de l'organisation secrète qui préparait la lutte armée il sera arrêté par les Français en 1950. Mais il s’évadera (quel parallèle avec Raymond Aubrac) !

Après les accords d’ Evian (18 mars 1962 ; nous en fêtons le 50ème anniversaire !) Ben Bella prendra vite le pouvoir et inscrira son nom dans l’histoire de l’Algérie Indépendante en tant que premier président de la République.

Il sera, ironie du sort, détrôné militairement par son dauphin, un certain Boumediene en 1965…

Mais cet ami de Nasser finira sa vie comme « alter mondialiste » et très proche des utopistes révolutionnaires qui souhaitent la fin du capitalisme mondial.

L’ Algérie va se draper dans un deuil national. La France va pleurer le grand résistant et chaque parti cherchera à la récupérer…

Deux nonagénaires qui s’éteignent en laissant dans l’histoire une trace qu’on souhaite indélébile parce que le passé doit nourrir le présent


Un jour entre deux agonies
La mer sépare les endeuillés
Entre mémoires, contre l’oubli
Baigne la Méditerranée.

Les flots n’emportent pas la flamme
Des hauts faits de la résistance
L’histoire s’écrit dans chaque drame
En tout héros magnificence.

Pugnacité dans le combat
L’envahisseur en point de mire
Qu’il soit sinistre svastika
Ou colon fou de son empire.

Chasser l’intruse humiliation
Par son amour pour la Patrie
S’éloigner des compromissions
Qui font le lit des ennemis.

Sous le soleil des convictions
Désatomiser l’occupant
L’enfant des colonisations
Ou l’aigle nazi malfaisant.

Trouver la foi dans ses racines
Le regard bleu des lendemains
Qui justifie qu’on assassine
L’ombre salissant nos desseins.

Voies sanguinaires de Sétif
Ou dramaturgie de Calluire
Un même élan impératif
D’éradiquer qui veut détruire.

Juste combat, libération
Aspiration vers l’humanisme
Chaque blessure à la nation
Nourrit le cœur de l’héroïsme

Sous le soleil de l’Algérie
Ou dans le crachin lyonnais
La liberté en égérie
D’un combat pour l’humanité.

Les chemins d’émancipation
Guident souvent le feu des armes
Les morts subliment les passions
D’une vengeance au goût d’alarme.

Résistant ou bien terroriste ?
Tout dans le prisme se signale…
En chaque camp l’idéaliste
Aveuglément combat son mal.

Ahmed ébloui par Nasser
Raymond par Jean Moulin séduit
Et la fierté s’éprend d’Alger
Et tombe le drapeau nazi…

L’histoire érige ses héros
Qu’une mémoire immortalise
Pour un pinacle d’idéaux
Tout un panthéon s’humanise

Les jeunes apprendront l’odyssée
De leur combat si prophétique
La juste cause peut sculpter
Son noble corps pédagogique.

Quelques heures entre ces deux fins
La mer sépare les endeuillés
Sur ce passé en lendemains
Baigne la Méditerranée...