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samedi 17 juin 2017

DE SA LONGUE VIE KOHL DESSAISI !



Helmut Kohl vient de nous quitter. Le grand chancelier allemand vient de chanceler à l'âge de 87 ans. Hommage !


Le petit Helmut naît un 3 avril 1930 en Allemagne, le jour même où le Negus Tafari se fait nommer empereur d’Ethiopie sous le nom Hailé Sélassié 1°.

Hasard ? En tous cas c’est l’acier qui va constituer le moral d’Helmut tout au long d’une vie dont il ignore encore l’extraordinaire destinée.

Naître en 1930, en Allemagne, alors qu’émerge un parti dirigé par un peintre raté qui commence à faire fureur, n’a rien enthousiasmant !

Etre né quelque part, comme dirait Maxime… Le petit Kohl guette, en étant sur les dents, les moindres gestes d’Adolf. Aux maux des mots qu’il ne faut pas dire il est abonné Kohl. Il s’en souviendra toute sa vie.

La guerre éclate. Il y perd son frère aîné. Dans les dernières semaines du conflit il est enrôlé mais ne participe à aucun combat. Ça tombe bien, la guerre et ses antiennes Kohl honnit !

En 1946, la fleur aux dents, il adhère à la CDU (Union Chrétienne Démocrate) car il veut que sa foi, bien ancrée, tienne. Mais il n’oublie pas les études. Il obtient son Abitur (diplôme d’études secondaires) mais sans se prendre la biture il fête son entrée à l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main. Il y étudiera le droit et la manière d’assaisonner la saucisse. Puis, il poursuivra des études d’histoire et sciences politiques à l’université de Heidelberg.

En 1953, il débute en politique en entrant au comité directeur de la CDU mais comme cela ne nourrit pas son homme, il entame une carrière dans le privé. On aurait bien vu Kohl chic, dans les prêts, mais le secteur bancaire ne l’attire pas. Il se retrouve adjoint de direction dans une fonderie dans laquelle se fondent heurts.

Dès lors, il part  et devient  manager de l'union des industries chimiques de Ludwigshafen. Mais les vapeurs le font tousser. Il faut éviter de laisser  Kohl aux quintes ! Aussi, après un doctorat pour sa thèse « Développements politiques dans le Palatinat et reconstruction des partis politiques après 1945 », il se donne à fond dans la politique. A l’époque l’Allemagne fait des râles alors il faut agir. Pour lutter contre le mal il faut le mal : Kohl hâte et râle ! Désormais on verra toujours à chaud Kohl hâter ; l’homme, dans bien des cas chaos tait !

Il devient président de la section CDU de Ludwigshafen et, en 1960, il épouse Hannelore Renner, une amie de jeunesse. Ils auront deux garçons et aucun ne s’appellera Erik (évitons les railleries !).

Président du groupe parlementaire de la CDU en 1963, il est donc député et grimpe les échelons rapidement en prenant de jolies voies d’électeur dans ses filets : Kohl a beaux rets ! Il devient ministre-président de la Rhénanie-Palatinat ! C’est drôle mais cet Etat fédéré lui évoque  de la reine  Annie pâle à Tina, deux amours d’enfance…Mais chut, il ne faut pas en parler à Hannelore !

La CDU obtient de très bons scores dans cette Province. L’homme veut grimper, écrit : « décollons ! » ; Kohl ose, copie « décollons encore ! ». Le parti monte en même temps qu’Helmut (en même temps qu’elle mute). L’homme représente bientôt la  figure principale du mouvement. Comme le répétait, tel un perroquet, un de ses collègues : Kohl y brigua bonnet (Colibri gabonais ?)

C’est en 1982, avec chance liée, qu’il le devient. Et c’est grâce à lui, et à notre sphinx national, François Mitterrand, que l’Allemagne et la France se réconcilient.

Le 22 septembre 1984, au mémorial de Verdun,  Kohl célèbre  avec Tonton le souvenir des soldats français et allemands tombés durant la Première Guerre mondiale. L'image des deux hommes d'État, main dans la main fera le tour du monde et deviendra le symbole de la réconciliation franco-allemande. Comme disait le papa de Mazarine : avec Kohl on bossait la paix avec colombes : haussez la paie !

Bientôt, Helmut Kohl doit faire face aux soucis de la réunification des deux Allemagnes quand le mur tombe, crac boum huuu, en 1989 ! Au sommet du pouvoir, le Chancelier aura le ventre qui gargouille à solutionner moult problèmes : Kohl haut pâtit ! La récession frappe le pays et accélère la remise en cause du modèle d’économie de marché « sociale ». Le chômage augmente malgré des mesures « fort de café », qui font dire de lui « le père Kohl a tort » ! Oui, pour certains, Kohl n’a pas assez sublimé le travail. Il eût fallu, en matière d’inspiration mystique, que les mesures de Kohl du Luther eussent !

Helmut enregistre alors ses discours d’une voix plus triste et un certain nombre de revers électoraux ! En septembre 1998, après seize ans de gouvernement chrétien-démocrate, le SPD  de Gerhard Schröder remporte les élections législatives !

C’est le début de la fin pour Helmut. Il ne rôde plus dans le microcosme. Quand c’est Schröder sèche rôdeur ! C’est comme ça. Et pour bien noircir le tableau, le voilà en fauteuil roulant à la suite d’une fracture à la hanche. On est en 2009 et c’est ainsi que Kohl cause avec le russe Gorbatchev du 20ème anniversaire de la chute du mur.

En 2015, il est hospitalisé, à l'âge de 85 ans, en soins intensifs. Il repense alors, sur son lit de fortune, au scandale financier qui l’a rattrapé en 1999. Une sombre histoire de marks ôtés qui avaient pris racines dans les caisses noires de la CDU et l’avaient conduit à se taire : pèze tait, le Kohl erra ! Et cette histoire de blé taira gris Kohl !

Il revoit aussi cette première rencontre avec Angela, cette gamine ! Elle m’eût tant plu, snif, Helmut en pleure. Angela, pourquoi as-tu tué « ton père » [1] en dénonçant mes pratiques financières ? Nous nous étions tant aimés !

Une plaie non cicatrisée qui l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle, ce vendredi 16 juin 2017, à l’âge de 87 ans.

Pourtant, la gamine, devenue Madame Merkel, ne cesse de lui rendre hommage, en larmoyant sous son khôl. Elle a affirmé que Kohl avait «changé [sa] vie de manière décisive» notamment par le rôle qu’a joué l’ancien dirigeant dans la réunification du pays.

Il a été «une chance pour nous, Allemands», a également jugé la chancelière, qui a grandi dans la RDA communiste et entamé sa carrière politique lors la réunification allemande de 1990. En fait, elle lui doit tout.

Et de Macron au Pape François, en passant  par Poutine, le Monde entier rend hommage au père de la réunification allemande ! La nouvelle génération, un peu verte, découvre son nom : révéler Kohl aux geeks (rêvez l’écologique aussi !)

Des milliers d’hommages pour Kohl, en tas, telle est réalité !






[1] C’est par un simple article paru dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 22 décembre 1999, que la discrète Angela Merkel a « tué le père ». En y dénonçant les pratiques financières du président du CDU.