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lundi 2 septembre 2013

GATTAZ JETTE LA PIERRE...


Lors de l’université d’été du Medef (le syndicat des Patrons bronzés), Christophe de Margerie (PDG de Total) n’a pas cherché à jouer aux bisounours avec Pierre Gattaz, le chef de file et fils à papa (Yvan, le père, fut chef du CNFPT, l’ancien avatar du MEDEF). Reprenant le président du patronat sur ses déclarations sur l’ISF, le vendeur d’essence  a jugé notamment que «l’ISF, ce n’est pas un problème Medef».
Le fils d’Yvan, dans son discours d’ouverture, avait fait l’apologie d’une suppression de la taxe à 75% (trouvaille hollandaise) et une suppression de l’ISF.

Ne demandons pas des choses que l’on ne peut pas obtenir, a plaidé Christophe de Margerie, ne faisons pas non plus de surenchère. Allez Pierre, je vais te critiquer un peu en public. Non, l’ISF ne peut pas être supprimé, tu le sais bien, a-t-il lancé à Pierre Gattaz.

Bien sûr que Pierre Gattaz le sait ! Mais ça fait tellement plaisir de parler d’utopie ! Finalement les patrons sont de grands poètes ! Ils se repaient de mondes chimériques : de petites planètes défiscalisées où des renards rusés fructifieraient au mieux l’épargne qui, en beaux bouquets de roses, fleuriraient sous le regard bienveillant de serpents à sonnette d’alarme des risques d’inflation. Du St Exupéry économique, en quelque sorte !

Et Christophe de rajouter :

L’ISF, ce n’est pas un problème Medef, c’est un problème personnel (...). On va croire que la priorité des priorités des patrons, c’est de supprimer l’ISF. Non, la priorité, c’est de contribuer à la richesse de l’économie française.

Et dans ce domaine Christophe s’y entend : il contribue à la richesse de l’hexagone (parfois au détriment de l’écosystème de pays étranger) et…la marge rit !!

Le PDG de Total a fait l’étau tôt pour écraser les velléités politiciennes du nouveau chef du Medef ! Le parti ne doit pas faire de politique, bon sang ! Et Gattaz, en cassant du sucre sur le 75% et sur l’ISF fait du anti-Hollande du meilleur cru !

Pierre Gattaz ne s’est pas laissé démonter et a repris l’offensive :

Cet impôt est destructeur d’emplois parce qu’il explique pourquoi nous n’avons plus, en France, que 4.500 ETI (entreprises de taille intermédiaire, NDLR) par rapport à 12.500 en Allemagne !

Pour une fois qu’un patron n’évoque pas la perte de productivité par le différentiel du coût du travail lié aux charges patronales on ne va pas se plaindre !

De là à trouver une corrélation entre l’ISF et la mortalité des ETI, je cherche encore…


Mais enfin, si Gattaz le dit !!