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jeudi 4 octobre 2012

LA DIGNITE D'AURELIE




Pour un mauvais regard Kevin et Sofiane sont morts sous les coups meurtriers d’une bande de jeunes armés de couteaux. C’était à Echirolles, près de Grenoble, ce vendredi 23 septembre vers 21 H

Pour un regard mauvais deux jeunes étudiants sont morts sous les coups d’assassins qui n’étaient guère plus âgés qu’eux !

On pourrait désespérer de notre humanité ! La haine, le retour à l’état sauvage ! Les hordes de loup ! Et pourtant il y a eu ce témoignage ! Bouleversant ! D’une immense dignité !!

La mère de Kevin nous a plus qu’émus !

- J'ai perdu un enfant d'une mort absurde, il n'est pas parti à la guerre", dénonce cette femme.  Il n'y a plus de garde-fous, les codes de communication ont changé !

Et Aurélie Noubissi d’ajouter :

- Les assassins de mon fils ce sont des jeunes qui vivent dans le désœuvrement, l'oisiveté. La source du problème, on le sait, elle vient de Villeneuve !

La Villeneuve, quartier très sensible de Grenoble ! Comme tant de quartiers sensibles !  

Malgré la douleur, le deuil terrible, une flamme vive qui éclaire de son humanisme  la noirceur funèbre et meurtrière d’une société malade.

Dans votre douleur si digne, je vous ai trouvée très belle, Madame.


Un visage marqué de sanglots retenus
Le portrait de Kevin qu’entoure un cadre blanc
Devant l’inexpliqué  de sa voix les mots nus
Réitèrent  questions sur ces temps décadents.

 
Pas d’aura vengeresse, seule une imprécation
Dignement formulée au fil de ses paroles
Par Sofiane et son fils elle nourrit l’émotion
D’intelligence vive que la sagesse frôle.

 
Echirolles  déchirée sous l’éclat de l’horreur
Par la femme debout revisite ses plaies
Le silence en respect tient le démon vengeur
Flots de recueillement en écumes de paix.

 
Point de haine fardée de colères tranchantes
C’est le cœur d’une mère comme un cri douloureux
Un écho de bonté, une brise émouvante
Un onguent salutaire sur les bleus des banlieues.

 
C’est l’amour d’une mère qui se vide infini
Irriguant de son sang le ruisseau des mémoires
Pour que jamais la mort ne se change en oubli
Comme il s'écrit souvent dans les plis de l’Histoire...

 
C’est le cri d’une mère hérissé de questions
Sur cette humanité aux racines fragiles
Sur l’immense gâchis en ces quartiers-prisons
Où l’enfant sans repère se fait loup indocile !