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samedi 11 décembre 2010

UNE CHAISE VIDE


Une chaise vide a représenté Liu Xiaobo lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix ce 10 décembre !

Ce geste a, pour beaucoup, symbolisé la détention de l'intellectuel chinois, condamné en décembre 2009 à 11 ans de prison pour subversion après avoir réclamé des réformes démocratiques en Chine (déclaration de l'opposant Yang Jianli).

"Une chaise vide pour le lauréat rappellera au monde que Liu Xiaobo croupit en prison et que la situation des droits de l'homme en Chine mérite l'attention de la communauté internationale", a déclaré M. Yang, qui a lui-même purgé cinq ans de prison dans son pays et sert de lien entre le Comité Nobel et la dissidence chinoise.

Alors, la Chine s'est-elle montrée forte en obtenant de certains pays la non représentation à la cérémonie (la menace économique toujours là !) ou a-t-elle déjà émis un aveu de faiblesse en admettant le risque de voir surmédiatisée une telle cérémonie ?

En effet, une chaise vide sur l'estrade peut révéler la faiblesse et la peur. Elle évoque, à mon sens, l'image d'un gouvernement réactionnaire, bien incapable d'accepter des changements fondés sur les réalités de la vie et les aspirations de son peuple !!

Force ou peur ? A chacun de penser selon sa conscience !

Une chaise vide comme un long discours
Sur ce que le monde inflige au parcours
Qui devrait mener jusqu'à l'humanisme
Et couper les ponts de l'obscurantisme.

Une chaise vide comme un pladoyer
Pour la liberté de dire et penser
Un cri du silence, un trait dans la nuit
Touche d'insolence d'un astre qui luit.

Une absence lourde ainsi que les gongs
Qui portent en écrou portes des prisons
Un vide imposant en souffle insoumis
Pour donner l’espoir à l’espoir transi.

Un siège sans vie propice à la paix
Des fous et des loups qui l’ont érigé
Cette quiétude vous est éphémère
Craignez mes censeurs le monde en colère !

Un siège perdu dans ce grand silence
Qui mieux qu’orateurs clame vos offenses
Votre vaine force l’a rendu muet
Le temps d’un hiver mû d’iniquité.

Une chaise vide dont l’ombre émerveille.
Preuve du déclin de votre soleil.
Premières fissures en cette muraille
Dressée dans l’élan de riches batailles.

Une chaise vide comme l’anathème
D’un monde engourdi par de noirs emblèmes
L’argent, le marché, hauts dieux des finances
Déesses-monnaies, cupide croissance…

Une absence vive aux couleurs d’enfance
Un fragile écrin de pure innocence
L’absence éclairée d’une faible lune
Mais déjà la nuit ressent l'infortune…