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vendredi 8 décembre 2017

MARIANNE ET CETTE MORT, DURE AU CŒUR...



Le petit Jean-Philippe Smet (JPS) naît le 15 juin 1943 à Paris, un Paris occupé et qui n’a plus possibilité d’allumer le feu à cause du couvre ! Le père de Jean-Philippe est belge et s’appelle Léon. Début 1944, Léon abandonne sa femme et son fils, âgé de huit mois ! Johnny souffrira toute sa vie de cette absence paternelle.  Sa mère, Huguette, reprend un travail de mannequin de cabine et le confie à tante Hélène Mar, la femme de Jacob Mar. Ce dernier se fera arrêté car c’est la collaboration que poussa Mar à bout ! Aussi, Jean-Philippe se fera traiter « de fils de boche » ; ça ne fait pas plaisir ces insultes faites « hors allemand ! ».

De telles avanies vont forger le gaillard ! Le goût de la revanche va couler dans ses veines.  Avec sa tante et ses deux cousines Desta et Menen,  il mène une vie de nomade mais, comme il fait propre sur lui, on ne pourra pas déclarer que le sale teint banque ! On fait plutôt dans la grâce : les deux filles sont danseuses étoiles. Desta épouse un danseur américain dont le nom de scène est Lee Halliday. On voit Lee, super, poser à côté du gamin, sous l’objectif de Desta. L’homme le prend en affection. Désormais Jean-Philippe qui ne supportait plus de s’appeler SMET et s’émeutait (oui, c’est ce que je viens de dire SMET !) adoptera le nom d’Halliday.

Il n’a que 13 ans quand il monte sur scène pour la première fois. Cela se passe à Copenhague où l’attire une petite sirène. Il interprète La Ballade de Davy Crockett  avec une guitare mais sans rechigner ni capodastre.

C’est un premier succès qui en appelle d’autres. En 1957, il découvre the Kings Elvis, vedette dans le film « loving you ». C’est le coup de foudre !

-      Ah que, je serai Elvis, lance-t-il ! Je serai chanteur de rock’n’roll !

Qaund le rock s'écoule, c’est cool ! Deux, trois accords de guitare et roule ma poule ! Il lui tarde simplement d’être majeur pour ne plus jouer en mineur. En décembre 1959, il participe à l’émission Paris cocktail et se fait remarquer par le directeur artistique de Vogue. Le premier 45 tours va éclore. Jean Philippe invite ses cousines  curieuses  de voir sortir le disque et lance au presseur, en l’oppressant :

-      Il faudrait qu’elles vissent, presse-les ! Magne !

Dans sa précipitation l’homme presse mais se trompe sur l’orthographe du nom ! Halliday devient Hallyday ! Deux i grecs !

-    Bon, lance Jean-Philippe résigné, ce sera désormais ainsi que j’écrirais mon nom, oui, comme ça, pas de mille façons !

Il continue à chanter pour Vogue et pour les jeunes dont il devient l’idole adulé éludant Dalida ! Mais un petit arménien veille : il lui dit de retenir la nuit sombre qui noircit d’autres horizons.

-   Ne chante pas que pour les jeunes ! Tiens, je te refile une chanson pour modifier ton image !

Ainsi, Hallyday chantera-t-il de l’Aznavour ! Et le public devant ce chant-là, beau, aime ! Le rocker se dit alors qu’il faut tout explorer. Il chantera le blues, le swing, le twist et même les omonapotées, heu, les omanopotées...heu… enfin bon les da dou ron ron…

Il fréquente tous les yé-yé de la bande à Filipacchi (la fameuse émission Salut les Copains) et fait les paquets, paquets cadeaux pour une jolie Bulgare qui chante un peu yaourt et qui se demande s’il vit pas un peu pour elle. Oui, Johnny rencontre Sylvie Vartan et c’est le coup de foudre.

Ils se marient en 1965 et du couple naîtra le petit David ! Ils se sépareront en 1980 ! Entretemps Johnny aura croisé Philippe Labro, journaliste, écrivain, avec qui il partage l’amour des USA. L’homme de lettres lui écrira plusieurs chansons dont une qui compare Jésus Christ à un hippie ! Le Vatican censure et menace l’excommunication du chanteur ! Diable ! Mais la censure fait l’ascenseur : les ventes ne s’en portent que mieux.

Johnny croise également Michel Mallory qui lui écrira (entre autres) la musique que j’aime. Le blues man écrit la musique et ça lui fait mal à en crever. Il en pleure, mais il chante quand même tant qu’il croit en son corps, beau, blanc (croa, croa..)

Un corps qu’il a failli supprimer en 1966, un an après les noces ! Sylvie demande le divorce et le fisc lui cherche des poux dans la tête. Deux amis retrouveront le chanteur sur le sol de la salle de bains, les veines taillées, l’estomac rempli de barbituriques.

En 1979,  il sort l’album Hollywood enregistré à Los Angeles  et les anges semblent de nouveau lui sourire. Il fait la rencontre de Nathalie Baye lors d’un tournage d’un sketch pas terrible, mais bon, ça suffira. De leur union naîtra Laura qui, plus tard, aura de l’or à s’met dans la poche en empochant des cachets cinématographiques.

Nathalie se sépare du rocker en 1986 et Laura devient une chanson, parmi d’autres, dans le répertoire de la bête de scène (paroles et musique de Goldman, l’homme en or qui s’attache au taulier sans le plaquer).

En juin 1993, l’homme retient la nuit au Parc des Princes et se fait plaisir avec des duos : avec son fils David, avec Sardou ou encore le pote Eddy Mitchell.

En 1996, il épouse Laeticia  Boudou,  une ex mannequin qui ne porta jamais ni boubou ni doudou. Le mariage s’effectue civilement  devant monsieur le maire, un petit nerveux à talonnettes.

Les stades l’attirent ! Après le Parc des Princes un autre pari s’ingère main..tes fois dans son esprit : le Grand Stade ! Mais le 4 septembre 1998 il pleut comme une vache qui pisse et le show est reporté. Le lendemain Johnny, avec une météo plus favorable, fait son show. Un hélicoptère dépose l’idole sur le toit du stade. Tout pour se faire remarquer !

Mais à trop faire de disques le chanteur se tape une hernie discale et subit une opération en 2009.

En 2011,  il rebondit sur les planches en jouant la pièce de Tennessee Williams « Le Paradis sur Terre » au Théâtre Edouard VII puis il entame sa 181ème tournée qui le mène, une fois encore, au Stade de France pour trois concerts.

En septembre 2013, le chanteur s’apprête à partir en Asie pour devenir l’idole des jaunes. Mais le projet est annulé en raison des troubles survenus en Thaïlande et qui risquent d’allumer le feu !

En 2014, il retrouve ses potes Dutronc et Mitchell pour 6 représentations de vieilles canailles (à Bercy).

Mais,  en 2017, Johnny révèle subir un traitement en raison de cellules cancéreuses. La tumeur au poumon est le fruit d’une vie de tabagisme invétéré, agrémentée  de substances illicites et d’un rythme trépidant à brûler l’existence par les deux bouts (ainsi parlait Debout, un pote à lui).

Le cancer aura raison de cette force de la nature.

Johnny nous quitte ce 6 décembre et laisse orphelin tous ses fans, toutes générations confondues.


Un hommage populaire lui sera rendu samedi, le long des Champs Elysées. Car, il y a vraiment tout ce que vous voulez aux Champs Elysées comme lui aurait susurré un autre ami chanteur américanophile comme lui…