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samedi 2 janvier 2016

AU PROGRAMME POUR 2016



L’année 2016, pour peu que les vilains esprits de Daech nous laisse tranquilles, devrait être l’occasion de fêter, commémorer, faire travail de mémoire pour le plus grand bien de la Nation qui ne doit pas exclusivement se goinfrer d’Etat d’Urgence.

Dès le 8 janvier, les nostalgiques de Tonton pourront se recueillir sur sa tombe à Jarnac. Un discours de Jacques Lang est prévu qui nous remettra en mémoire la vie tumultueuse de Mitterrand, une existence ayant fini sa course le 8 janvier 1996, il y a donc 20 ans.  Jacques nous donnera rendez-vous pour le 26 octobre : il s’agira alors de fêter le centenaire de la naissance du sphinx ! Donc 2016 sera une année mitterrandienne et sas à roses !

Le 14 janvier, L’Aziza  pleurera pour la 30ème fois la mort de son regretté créateur.  Daniel Balavoine meurt le 14/01/1986 lors d’un Paris-Dakar, dans un accident d’hélicoptère. Il agissait en tant qu’ambassadeur de l’action humanitaire des Paris du Cœur. Depuis, tous les cris les SOS se demandent comment sauver l’amour car, hélas, si aimer est plus fort que d’être aimé,  la larme est moins forte que l’aile armée…

Le 15 janvier, le brave académicien Jean D’Ormesson, fera le panégyrique du génialissime journal pour lequel il rédige de somptueux billets : Le Figaro. Sur le beau marché de la Presse, le Figaro existe depuis le 15 janvier 1826, sous le règne de Charles X.  Oui, cela fait 190 ans que je journal défie garrots de la presse opposée à coup d’assauts tout en se disant « sers-je ? ».

Le 18 février, chez certains de nos amis  les Rosbifs, l’heure sera au recueillement pour honorer la mémoire de Marie Tudor née 500 ans auparavant. Celle qu’on nommera Marie 1° ou Marie la sanglante aura quand même brûlé vifs quelque 300 réformateurs qui l’empêchaient de rétablir un royaume empreint de catholicisme. La flamme du souvenir n’en sera que plus ténue !

Le 20 mars, en Tunisie, une foule chantera les 60 ans de l’indépendance du pays. Mais en se souvenant que ça a bardé au Bardo ! Aussi les menaces tirent sur Monastir un voile brumeux de crainte endémique. Et Hammamet à l’âme au mat car peu brillant est le tourisme. Sans bronzés sur les plages l’économie sans thunes hisse le drapeau de la morosité quand la mort ose idées...

Le 25 mars toute la Polynésie française honorera Jacquot le Corrézien pour avoir stopper les essais nucléaires dans le pacifique sud, il y a 20 ans. C’est un 25 mars 1996 que Chirac signe à Suva (Fidji) le traité de Rarotonga qui déclare « l’essai nucléaire sera plus que rare ; ôtons gars tout atome ». Il paraphe le document avec les USA et la Grande Bretagne ce deal soulevant l’enthousiasme d’îles du vent.

Le 17 mai à Honfleur (t’a voulu voir…et on a vu ronfleur..) les fans d’Erik Satie se regrouperont dans une pièce froide pour célébrer le 150ème anniversaire de sa naissance.  Certains, en habit de cheval, interpréteront à quatre mains des œuvres pour piano et trois morceaux en forme de poire qui feront l’objet d’une conférence. Un pasticheur, beurré hardi, terminera la cérémonie avec une œuvre parodique du maître et toujours en forme de poire : « comice-aria »

Le 15 juin les inconsolables du grand Raymond honoreront son non-sens dessus comme deux sous, en poche sous les yeux noyés de larme. Devos les a quittés il a 10 ans déjà, soi-disant ! En réalité le bougre vit toujours à travers les sketchs qu’on se réécoute en boucle à Troyes, comme à Sète, en flux et reflux qui font marée en dépit des ans bruns.

Le 19 juin on se souviendra de l’histoire d’un mec qui s’était planté en moto, 30 ans auparavant. La bande des enfoirés en profitera pour lancer un énième album, histoire de redorer son blason (le sien, pas celui de Coluche). Dans les restos du cœur, où se battent les bénévoles anonymes, loin des paillettes, on aura droit à un repas amélioré même si le cœur reste aux rations.

Le 2 juillet, on célèbrera le 200ème anniversaire du naufrage de la méduse au large des côtes de Mauritanie. A cette occasion, le célèbre tableau de Géricault nous médusera plus que jamais, au Louvres, par sa force expressive ! On en parlera beaucoup du radeau, tant !     

Le 25 août, les plus mordus du chiraquisme se souviendront qu’un 25/8/1976 (40 ans déjà) leur favori démissionnait et claquait la porte de Matignon à la calvitie de  Valérie Giscard d’Estaing (qui ne porte toujours pas le collier). Un beau jour de rébellion qui allait amorcer la fondation du RPR, père nourricier de l’UMP devenu depuis « les Républicains ». Chirac démissionnant d’amis sillonnant dans le sillage des missionnaires giscardiens : un bien beau pied de nez pour ce grand mangeur qui n’attendait que prendre les jambes à son cou pour étancher une faim politique qui lui confinait l’estomac dans les talons.

Le 22 octobre on pleurera la mort de Paul Cézanne décédé il y a 110 ans. France Gall chantera que l’artiste peint encore et qu’il éclaire le monde pour nos yeux qui ne voient rien.  Seize ânes descendant la Montagne St Victoire, porteront sur leur flanc les œuvres du maître qui prit d’Aix élan d’excellence.

Le 15 novembre on sortira les Kleenex et si tu as de beaux yeux ils seront embués ! On pleurera la mort de Jean Gabin, disparu 40 ans déjà. On organisera, en son souvenir, une traversée de Paris tandis qu’un drapeau noir flottera sur la marmite des souvenirs cinématographiques. Dans les stations de métro on lancera une mélodie en sous-sol à la gloire du Pacha à la gueule d’amour.

Quelques jours plus tard, le 27 novembre, on se souviendra d’Emile Verhaeren. Le poète s’est éteint il y a 100 ans à Rouen.  Cette homme de la Province d’Anvers, tout en vers,  aura rimé toute sa vie, en sang flamand pour s’enflammer dans le lyrisme jusqu’à brûler de flambeaux noirs les ailes rouges de la guerre.

Le 9 décembre, alors que la température frisera les 18° C à Lille (ma ville), on soufflera à distance, via les réseaux sociaux, les 100 bougies de Kirk Douglas ! Le dernier grand géant d’Hollywood, né à Amsterdam, retrouvera, à cette occasion, sa ville natale en ces beaux Pays-Bas qui auront vu naître aussi Van Gogh, ce peintre génial et tourmenté que Kirk sut si bien interpréter  sous la direction de Vincente Minnelli (1956). Comment ? Que me glisse-t-on à l’oreillette ? Que Kirk Douglas est bien né à Amsterdam (Il y a les Dieux, il y a les dames) mais Amsterdam dans l’Etat de New-York ! Donc aux USA ! Ah ben j’ai l’air malin maintenant ! Quelle idée aussi de nommer Amsterdam une ville américaine ?

Enfin, le 19 décembre, alors que l’année s’achèvera, les Français évoqueront, une émotion dans la voix, la fin de la bataille de Verdun (le 19/12/1916). Un centenaire parmi tant d’autres dans ces années de commémoration de la grande boucherie. Mais Verdun reste un symbole. Aucune autre bataille n’aura marqué autant la conscience nationale. Encore, tout dernièrement, l’homme rouge à la hotte magique y est passé, n’a pas trouvé ça beau tant ça faisait mal aux rennes.

Voilà. J’en oublie un peu mais c’est déjà beaucoup, disons bien plus que si je n’avais pas écrit ce billet.

Alors profitez bien de cette année !