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vendredi 30 mars 2018

MATCH OMIS MAIS MATHS SHOW ME !




Plus d’un mois après sa vilaine blessure au pied droit, obtenue gracieusement lors de PSG-OM, Neymar, le petit stratège du PSG, néanmoins brésilien, continue sa rééducation. Mais le moral n’y est pas toujours… 

Le cinquième métatarsien lui fait bien des misères et la rééducation risque de prendre du temps. Il voudrait tellement être en forme pour la Coupe du Monde qui se passera en Russie, même si Poutine n’est pas trop son type de gars.

Pour passer le temps, entre des séances de kiné, il se replonge dans les mathématiques car il pense déjà à sa retraite. Il voudrait être professeur d’algèbre footballistique et statistiques : calcul du temps moyen passé par un jouer à glander sur un terrain en attendant qu’on lui file le ballon, étude précise de l’évolution d’une sphère brossée de l’extérieur du pied, courbe de gosse pour calculer la probabilité de devenir riche et célèbre en démarrant sa vie dans une favela…

Autant de savants calculs mais qui nécessitent des prérequis. Une remise à niveau s’impose et Neymar se plie à des sympathiques révisions d’un niveau cours élémentaire.

Il se sent capable de tout apprendre. Car, bien que Brésilien, il ne considère pas la science mathématique comme un ogre qui stigmatise votre sottise pour ne pas savoir l’affronter.

Neymar ne veut pas entendre parler de maths ogres aux sots !


jeudi 29 mars 2018

ANTISEMITISME ET AMALGAMES





Mireille Knoll, 82 ans, vivait paisiblement dans son appartement parisien avec l’humilité que lui procurait une frugale pension. Elle vivait au deuxième étage d’un immeuble qui en compte dix, au plein cœur du XIème arrondissement et sa gentillesse était connue de tous.

On savait qu’elle avait porté l’étoile durant les sombres années de l’occupation et que c’est de justesse qu’elle avait échappé à la rafle du Vel d’Hiv, en 1942. Mireille était juive et c’est parce qu’elle était juive et donc présumée riche qu’on l’a retrouvée morte, lardée de coups de couteau,  son corps en partie carbonisé, ce sinistre vendredi 23 mars 2018.

Deux individus sont soupçonnés de ce crime dont un qui connaissait la victime pour lui avoir souvent rendu service, en qualité de voisin « attentionné ». Son complice présumé affiche un autre profil, celui du radicalisé. Il aurait crié « Allah Akbar » en commettant les faits.

Ainsi, Mireille a-t-elle été tuée pour sa religion et pour mille préjugés colportés sur le dos des enfants d’Israël. Son corps a été sacrifié sur l’autel de l’antisémitisme que ravivent de vieilles rancunes haineuses teintées de bêtises ineffables.

Mireille a été assassinée pour sa richesse présumée (les juifs ne sont-ils pas tous riches ?) et pour sa prétendue  haine des Arabes (les Juifs ne persécutent-ils pas les Palestiniens en les parquant dans de ghettos ou en colonisant leur territoire ?)

D’antisémitisme en antisionisme, les amalgames s’amoncellent sur le dos d’une communauté qui tremble à la simple idée d’oser porter la kippa ou de se rendre à la synagogue.

Ce mercredi 28 mars, une marche blanche a rendu hommage à la victime octogénaire.

Une longue foule a défilé dans Paris pour honorer la mémoire de Mireille et surtout pour clamer que la bête immonde ne devait plus rejaillir de l’ombre.

Mais la marche blanche se teinta de noir ! Jean-Luc Mélenchon, chef des Insoumis et Marine Le Pen, leader du FN, avaient cru bon participer à ce cortège citoyen et humaniste.

Ils ont été copieusement conspués et acculés au décrochage ! La manifestation qui se disait « pacifique » a dérapé pour se transformer en tribunal.

Les deux représentants politiques paient encore le poids des amalgames. Marine écope du carton rouge que son père aurait dû obtenir pour ses positions révisionnistes sur la Shoah. Mais Jean-Marie n'était pas là, occupé sans doute à dédicacer son livre de mémoires dans une quelconque librairie de France.

La fille a beau vouloir tuer le père, elle hérite d’une idéologie sulfureuse.

Quant à Mélenchon, on lui reproche sûrement ses petites phrases pro-palestiniennes. Il est victime de la terrible confusion. On peut être antisioniste, condamner l’hégémonie d’Israël voulue par Netanyahu, sans pour autant porter le fard infâme de l’antisémite !

Le fils de Mireille, Daniel Knoll, a d’ailleurs bien résumé l’ineptie d’une telle violence au cœur d’une manifestation qui se voulait humainement militante :

"Je pense qu’aujourd’hui toute la France aurait dû être unie. Peu importe de quel parti on vient, je m’en fous… Je pense qu’il y a des gens biens partout, dans toutes les religions, tous les partis, toutes les couleurs de peau. Et il y a des abrutis, et chez nous aussi il y a des abrutis. Je le reconnais et je ne leur donne pas raison. Tout le monde aurait dû défiler dans le calme !

La dignité de cet homme aurait dû éclairer tous les esprits chagrins.

De là où elle était, Mireille a dû pleurer de voir un tel spectacle !

C’est si loin de ce qu’elle concevait de la vie…



Son étoile éclairait l’épaisseur de la nuit
Quand elle fuyait hagarde les effrois du Vel d’Hiv
Elle revenait parfois sur ces peines transies
Dans la mémoire des jours aux blessures si vives.

Mireille vivait paisible en son appartement
Mais la flamme hébraïque attira les démons
Papillons de folie pris de noirs sentiments
Assassins maléfiques dénués de raison

Elle était la tendresse, une vie de douceur
Un soleil accroché au regard souriant
Les ténèbres ont fermé les yeux blancs du bonheur
Mireille fut emportée dans le vent violent

Les bourrasques balaient la sagesse des âmes
Dénaturent une marche qui se voulait grandeur
Soufflent dans les esprits des relents d’amalgame
La blancheur déambule dans la rue des noirceurs.

Daniel voit horrifié la tournure des passions
La mémoire de sa mère s’avilit dans la brume
Opaque au grand creuset des récupérations
Préjugés, suspicions, tout ainsi se résume...

Dans cette double peine fardée de dignité
L’orphelin psalmodie la sublime prière
Que se meure la bêtise, mère de l’indignité
Au nom de cet amour qui l’enfanta sur Terre…
 


mercredi 28 mars 2018

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L'EGERIE CHABROLIENNE S'EN EST ALLEE






La petite Colette Dacheville naît le 8 novembre 1932, à Versailles pour très vite apprendre auprès de Versaillais des vers saillants. La poésie l’inspire tout comme l’art dramatique !

 Aussi, très vite, après des études secondaires de seconde ère, elle s’inscrit à des cours de théâtre aux côtés de Charles Dullin, Tania Balachova et René Simon. Elle est vraiment douée fait feu de tous bois pour brûler les planches très tôt, ou sans (sans tréteaux). Sa recherche de perfection ne se dément jamais. Elle devient Stéphane Audran qui est l’anagramme de « âne dans pré haut » et on se demande à quoi ça rime !

En 1954 elle épouse Jean-Louis Trintignant lequel la laissera tomber alors qu’elle est si fragile, mais oui, être une femme libérée ce n’est pas si facile. L’acteur préfère les charmes de Brigitte Bardot, créée par Dieu et par l’entremise de Roger Vadim…

Elle apparaît à l’écran en 1957, dans « le Jeu de la nuit » de Daniel Costelle. Cause-t-elle de l’émotion ? Sans doute car elle est vraie, vivante. Nulle tentation de sombrer dans la mollesse car tout jeu de las nuit. Chabrol, un des pères de la nouvelle vague, est subjugué par cette jeune femme. Il lui demandera de tourner dans ses films, puis sa main. Elle devient donc une héroïne chabrolienne notamment dans « les cousins », en 1959. Ce film évoque férocement la petite bourgeoise de province, un thème très cher à Chabrol.

En 1960, elle tourne dans « les bonnes femmes » sous la caméra de celui qui est son mari. Elle incarne Ginette, vendeuse en magasin, et a comme partenaire, entre autres, Jane que joue Bernadette Laffont.

Dans « La femme infidèle », en 1969 (toujours de Chabrol) elle interprète une séductrice, Hélène Desvallées, infidèle et dont l’amant se fait trucider par le mari. En 1970, encore sous l’œil attentif de Chabrol, elle incarne Hélène David, enseignante, dans « le Boucher ». Elle joue l’amoureuse du boucher du village (Jean Yanne), un homme qui s’avèrera être un tueur en série.

En 1972, sous la direction de Buñuel, elle joue dans « le charme discret de la bourgeoisie ». Elle y incarne Alice Sénéchal, bourgeoise empêtrée dans ses méandres, entre codes policés de l’époque pompidolienne et déviances liés au trafic de stupéfiants. La beauté froide de l’actrice imprime ce film aux multiples messages.

Mais Chabrol demeure son mentor. Avec lui elle remporte, en 1979, le césar du Meilleur second rôle pour sa prestation dans « Violette Nozière », l’histoire d’une jeune fille (interprétée par Isabelle Huppert) qui tue père et mère pour échapper à des parents étouffants.

Hélas, en 1980, Stéphane Audran et Claude Chabrol divorcent. La carrière de l’actrice s’efface peu à peu devant celle d’Isabelle Huppert, nouvelle égérie des films de son ex mari. Il n’empêche, elle retrouve Claude dans « Le sang des autres » en 1982, « Poulet au vinaigre » en 1985, « Jours tranquilles à Clichy » en 1990 et « Betty », en 1992 ! 

Désormais Stéphane Audran obtient de petits rôles anecdotiques dans des comédies de Zidi ou de Mocky. Sa carrière s’essouffle un peu. Elle souffre de troubles psychosomatiques. Elle cherche refuge dans la médecine parallèle (notamment la chinoise) et la…gastronomie. 

Elle vient de nous quitter, en silence et comme par pudeur, en ce 27 mars 2018 tandis que tous les feux de l’actualité se braquaient sur le visage tristement héroïque du lieutenant-colonel Beltrame.

Elle nous laisse le souvenir d’une grande actrice, au charme teinté d’élégance et de compassion. Elle est, à tout jamais, associée au nom de Chabrol, son mari, avec qui elle aura tourné 24 films !

Une grande dame du septième art vient de nous quitter…



Colette voulut s’appeler Stéphane
Pour capter sur l’écran ses fans
D’un beau regard de bourgeoisie
Grâce élancée vers l’infini.

Stéphane à Chabrol se lia
Pour le bonheur du cinéma
Tendre biche ou femme infidèle
Elle devint sa douce aquarelle

Au clair des yeux du romantisme
Rousse élégance en jeu subtil
Du cœur saignant jusqu’aux idylles

Égérie de la nouvelle vague
Féminité, colliers et bagues
Incandescence et magnétisme...