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samedi 30 juin 2012

UN PACTE, IMPACT SUR LA CROISSANCE ?

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La soupe à la grimace et à l’austérité, non, vraiment, sans façon ! Si on pouvait mettre un peu de sel de croissance Mme Merkel ! Ca grimaçait de rictus déconfits, ça psalmodiait en geignant l’ode rédempteur d’un keynésianisme rose-velte, ça larmoyait de liquidités de plus en plus acides en raison de taux d’intérêt corrosifs. La chancelière a eu pitié d’eux !

- Ya, ich bin einverstanden (je suis d’accord) ! L’UE ne doit pas être le bureau des pleurs ! On va se concocter un petit pacte de croissance !

Et dans la nuit de jeudi à vendredi, au sommet de leur gloire commensale, les chefs d’Etat de l’UE réunis à Bruxelles se sont mis d’accord pour améliorer le financement de l'économie à hauteur de 120 milliards d'euros pour des mesures immédiates de croissance !

Cette jolie petite somme (250 fois le budget du Real Madrid) représente environ 1% du produit intérieur brut (PIB) de l'UE. C’est comme si chaque ressortissant de l’Union Européenne recevait quelque 260 € pour l’année. Ce n’est pas négligeable mais parallèlement des économistes pensent que cet effort sera insuffisant pour relancer des grands travaux (infrastructures routières, énergie renouvelable…)

Ne faisons pas la fine bouche pâtissière car sans la pugnacité d’un Flamby crémeux ce pacte de croissance n’aurait peut-être pas vu le jour sauf sous la pression de jeunes grecs ou espagnols en situation de cocotte-minute explosive.

Il est vrai que François Hollande  a toujours refusé de faire ratifier le traité de discipline budgétaire adopté en mars s'il n'était pas complété par un volet croissance.

- Pas d’austérité sans croissance, pas de croissance sans austérité, eût-il pu clamer.

Rasséréné sur les bonnes inclinations de la Chancelière notre Président a indiqué que le pacte budgétaire serait soumis au Parlement français en même temps que le pacte de croissance, la taxe sur les transactions financière (voir plus loin) et la supervision bancaire.

L'adoption formelle de ce pacte de croissance s’est pourtant fait attendre car l'Italie et l'Espagne freinaient des deux pieds (dont un botté) tant que des solutions d'urgence n’étaient pas adoptées pour faire baisser les taux d'intérêt prohibitifs que leur imposent les marchés pour se financer.

Finalement, Herman Van Rompuy, le Président européen, a annoncé dans une conférence de presse que les 17 allaient mettre en place un mécanisme d'ici fin 2012 permettant de de recapitaliser les banques (les pauvres, elles crient famine !) directement via des fonds de secours et d'assouplir les conditions pour qu'ils achètent de la dette souveraine sur les marchés, accédant à une demande de l'Espagne et de l'Italie ! 

- Quand ce sera prêt (ouh, le jeu de mots !), le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques, a déclaré  Van Rompuy en terminant une glace nappée de Chantilly.


La zone euro se dit également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés (l’ennemi selon le candidat Hollande), a ajouté Herman Van Rompuy en entamant sa liqueur de framboise, ce qui signifie que le FESF (Fonds Européen de Stabilisation Financière) et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.


-  Si l’Espagne veut de l’oseille elle pourra émettre des obligations d’Etat et hop, le FESF les lui achètera ! L’Espagne devra simplement se comporter en bon petit débiteur désireux de bien rembourser ses dettes par l’application de bonnes conduites budgétaires ! Du genre : suppression de fonctionnaires, gel des salaires, mise sous tutelle de grands clubs de foot déficitaires (non, ça c’est une utopie !)

Un accord a été également signé sur une "coopération renforcée de créer une taxe sur les transactions financières". La fameuse taxe Tobin reprend du poil de la bête  et il faudrait que neuf pays adoptent, volontairement, cette taxe pour qu'elle soit mise en place. On avance, on avance !

Enfin, après des années de blocus idéologique, l'Union européenne est parvenue vendredi à un accord sur la création d'un brevet unique européen. Ce BUE devrait permettre de réduire fortement le coût des inventions, au prix d'une division administrative entre Londres, Paris et Munich. On vient enfin d’instituer un système de brevet protégeant en une seule fois une invention dans tous les pays membres. On avance, on avance, mais vers où ?