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samedi 8 octobre 2016

LA FOLLE EVASION D'ARIA




Ce jour-là Aria en a plus qu’assez de traîner dans les cases étroites d’une bande dessinée médiévale que le fantastique n’arrive  plus à enluminer. Elle se sent bien à l’étroit dans cet univers que lui impose, depuis des lustres, Michel Weyland, son père génétique.



Elle quitte cadres et bulles sans le moindre préavis, au débotté, dès potron minet, et se retrouve dans le XXIème siècle sans la moindre transition.

Comment atterrit-elle dans une cuisine de collectivité ? Cela reste un mystère !

Toujours est-il qu’elle se retrouve affectée à la plonge ! On confie à l’Aria deux bacs en raies majeures,  approximativement colmatées par de la résine génétiquement modifiée.


Au début le sourire lui vient : la vaisselle lui permet de gagner un peu sa vie même si parfois elle lui semble sale, Aria. Le principal du collège n’est pas un tendre et la conspue souvent pour sa lenteur. Comment peut-il avoir l’intention,  en voulant tancer,  d’aider  le CDI ?

Car Aria a décroché un CDI mais, à la longue, elle s’étiole dans ce travail ingrat et d’un gras gris. Un matin, elle ne revient pas et erre  le long d’un lac, l’âme vide. Elle regrette finalement ses longues chevauchées moyenâgeuses.

L’eau lui semble polluée et stagnante. Des moustiques volent à la surface. La jeune femme ressent le retour de peurs ancestrales : les maladies contagieuses colportées par les funestes diptères. Cela te fait mal, Aria !



-         Le plus clair de nos terres semble sale, note Aria. Qu’ont fait les hommes depuis l’époque des chevaliers ? On dirait qu’ils ont tout dégueulassé !

La faim la tenaille. Elle achète au marché du bourg le plus proche un kilo de poires. Elle aime les comices Aria, celles qui lui donnent la peau lisse. Hélas, le reste de sa journée s’épuise dans des spasmes abdominaux, des tremblements intestinaux et de longues délivrances nauséabondes, dans les fourrés, à l’abri de regards indiscrets. Ça n’arrête pas de fuser : tout en Aria naît spasmodique (tout en Arianespace modique ?)

Alors l’obligation d’agir actionne Aria ! C’est capital ! On ne peut pas dire pourtant que la haie s’aère, elle !

Je vais contre la pollution, les dangers des pesticides, porter la guerre sainte, lâche Aria !

Une révolte secrète Aria. Une nouvelle Aria, écolo convaincue.

Elle frappe à la porte des verts EELV. Les agitateurs d’idées environnementales sont en pleine discussion autour de la future primaire !

Bonjour, je suis Aria ! Je voudrais faire quelque chose pour la planète !

Ça se voit ! Rien qu’à ton accoutrement rustique très « développement durable ». Qu’est-ce qui te motive ?

La protection de notre planète ! C’est notre mère ! On lui doit beaucoup !

Je sens comme l’aveu « dettes », Aria ! Soit la bienvenue par minous qui ouvrons toujours les bras à qui fait l’idée (acquis félidé ?). On a besoin de quelqu’un au standard ! Mais il faudrait quand même un autre vêtement, pour des raisons…heu, médiatico-politiciennes !

Et c’est ainsi qu’Aria se retrouve à gérer des appels téléphoniques, principalement des numéros verts.



Cette expérience ne dure pas longtemps. Dès le 3ème jour, alors qu’elle répond à une jeune fille désireuse d’adhérer au mouvement, elle entend des rires sournois !

Pourquoi riez-vous ainsi ?

Hi, hi, hi, c’est ton accent et ta façon de parler ! On dirait que tu sors du moyen-âge !

La jeune fille
A ri avec ses parents cools
Aria vexée part en couilles : Vous me faites …(censuré) tous !

Elle claque le combiné qui manque se briser ! Elle quitte les lieux sur le champ, ôtant ces cils du flot de mails et texto en attente.

Elle veut rejoindre le monde étrange qu’elle a quitté.

Weyland, en père débonnaire, accueille sa fille prodigue ! On dirait de l'évangile !

La jeune femme demande pardon mais le père lui dit :

Il faut que s’envole honte Aria ! Je suis trop content que tu reviennes bosser chez nous ! L’inspiration me manquait !


Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !