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mardi 30 août 2016

LES FARC QUI SE DISENT : QUITTONS LA GUERRE, DÉCOLLONS BIEN !

Des combattants des FARC. Quel avenir après le cessez-le-feu historique ?


Les hostilités ont officiellement rendu les armes la nuit dernière. La Colombie peut tourner une nouvelle page de son histoire : un conflit qui remonte aux années 60 vient de mourir. Les Farc (Forces armées révolutionnaires des Colombie) par la voix de leur chef, Rodrigo Londono, ont ordonné à leurs combattants de cesser le feu.

C'est la fin de 52 ans de conflit quand les guérilleros ont pris les armes pour défendre les paysans avant de s'allier aux narcotrafiquants beaucoup plus lucratifs.

La guérilla qui s’est aussi spécialisée dans les prises d’otages (n’est-ce pas Ingrid Betancourt ?) compte encore 20.000 hommes et contrôle de larges territoires.

La guérilla compterait encore 10 000 combattants et contrôlerait des régions entières.

Alors, que vont devenir ces hommes désormais démobilisés ? Comment le gouvernement colombien gérera-t-il leur réinsertion dans la vie civile ?

L’accord prévoit, dans un premier temps, la création de 23 zones de sécurité et de 8 camps, lieux d’accueil pour guérilleros sans objectifs et sous le contrôle de l’ONU. L’armement récupéré sera détruit.

Dans un second temps, il est prévu un programme d’aide à la santé et à l’éducation pour aider les anciens combattants à monter des projets économiques.

Sur le papier tout semble beau. Mais certains récalcitrants pourraient ne pas rendre les armes et rejoindre d’autres mouvements révolutionnaires, comme celui de l’Armée de Libération Nationale (Ejército de Liberación Nacional, ELN).

Car les rixes politiques demeurent une calamité en Colombie. Le pays reste empêtré dans les inégalités sociales qu’une réforme agraire tarde à dissiper. 

Aussi, les raisons d’en vouloir au gouvernement en place demeurent vives.
Réhabiliter les guérilleros ne sera pas une sinécure dans les régions où ils auront marqué de leur sauvagerie la mémoire collective. En Colombie, comme ailleurs, la vengeance et la loi du Talion s’enracinent aisément dans le terreau social.

Par ailleurs, nombre d’anciens rebelles pourraient avoir un mal intense à se débarrasser de leurs habitudes de narcotrafiquants. La culture de la coca a augmenté de 40% entre 2014 et 2015 et, en 2013, le pays accusait un taux de chômage de 9,7 % ! L’ancien combattant qui ne trouve pas de travail stable pourrait bien revenir à ses premières amours.


Aussi, pour toutes ses raisons, le chemin vers la paix pourrait se faire colombe-hyène !



La guerre vient de mourir et son enterrement
Fait tonner les clochers des hameaux colombiens
Autour de son cercueil des ombres d’armement
Tremblent sous le soleil et les chants éoliens.

Cinquante ans de combat dedans la sépulture
Sur le bois funéraire on a jeté l’œillet
Le rameau d’olivier, les années de blessures
En implorant le Ciel qu’il s’inonde de Paix

Mais dans l’air étouffant une brise furtive
Emporte dans ses fils quelques rouges pétales
Un pavot tournoyant, danses figuratives
Fantôme indélébile aux hardiesses vénales.

La guerre vient de mourir mais au cœur des obsèques
Les mouchoirs lacrymaux ont des tâches de sang
Plus tenaces qu’amour dans la voix de l’évêque
Plus vivaces qu’un jour de grands recueillements.

On rebouche le trou dans l’éclat des prières
L’inhumain inhumé repose désormais
Révélant dans sa mort l’indicible bannière
Du futur incertain dans ce rêve germé.

Guérie des guérillas Bogota s’interroge
Sur le chemin promis aux armes déposées
La mémoire vengeresse en diabolique horloge
Pourrait battre le temps d’échos désenchantés.

lundi 29 août 2016

UN FILM INA TACHAN



Le court métrage de Richard Berry,  destiné à rejoindre immédiatement les archives de l’INA, n’est pas spécifiquement un chef d’œuvre. Tout au plus permet-il de découvrir Henri Tachan, cet auteur compositeur trop souvent resté dans l’ombre, et les charmes de la ville de Chambéry (cité qui a financé l’œuvre en dépit de la baisse des aides de l’Etat que subissent moult agglomérations de notre beau pays).

C’est aussi l’occasion de voir apparaître sur l’écran (et certainement pour la seule et dernière fois) Agnès Saal, l’ancienne directrice de l’INA et spécialiste des frais de taxi sans bourse délier.

L’histoire est d’un banal à pleurer mais, je le rappelle, le but est tâcher de faire aimer le répertoire à Tachan touchant et les beautés de la cité savoyarde.

Agnès (Agnès Saal) est virée de sa boîte pour faute grave. Elle se retrouve, par le plus curieux des hasards,  à faire une halte à Chambéry en compagnie de son chien, un doberman à poil dur immatriculé dans le Cantal. Au cours de cette courte pérégrination austère et misérable, elle rencontre un chanteur de rue (Henri Tachan) et en tombe amoureuse.

Mais le poète urbain n’en a que faire.  Il préfère les copains et puis, comme le révèle une de ses chansons au cours de la scène de la rencontre : « qui trop embrasse mal étreint ». De plus, il vient d’être repéré par un recruteur de talent et de surcroît arménien, André Richarberian (Richard Berry) qui a claqué la porte de The Voice pour n’y avoir trouvé qu’incompétence et aveuglement dans le jeunisme. 

Jules recherche le vieux briscard qui chante des « trucs qui n’font pas dans la merde » comme il aime à le redire. Et Henri est le profil idéal. Il l’emmène dans son studio d’enregistrement  et lui promet une carrière fulgurante en dépit de l’âge canonique atteint par le chanteur qui va peut-être, enfin, réussir sa vie, être aimé, avoir de l’argent, et surtout être intelligent.

Il est prêt à tout désormais car, in fine, on est tous des putes (titre d’une chanson qui se dévoile à vos oreilles à cet instant de l’œuvre).

Sauf que rien ne se passe comme prévu. Agnès, de plus en plus mythomane, s’en prend à André en vociférant qu’il lui pique son homme. L’Arménien a le sang chaud et le couteau facile. Sa réaction se fait en rite hachant tout self control. A ce moment-là du film on entend la chanson « les pousse-au-crime » de ce brave trouvère. Et vous imaginez la suite,  évidemment. La fin s’accroît de niveau laid au niveau très laid car André déguise tellement le meurtre qu’il fait d’Henri le coupable parfait.

La fin est bâclée. Henri, interpellé devant la fontaine aux éléphants,  se retrouve au violon (là encore, prétexte à une chanson) alors qu’André se fait mordre à mort par le molosse ayant quitté la Leysse et qui vient venger sa maîtresse.

La scène finale : le chien, frétillant de la queue,  suit le corbillard qui transporte André au cimetière. Histoire d’écouter une ultime pépite de Tachan : Les chiens qui suivent les Enterrements.


Une œuvre parsemée de murs de médiocrité même si, parfois et heureusement, la chanson fait thèse et les fend.

dimanche 28 août 2016

JO DE RIO : NOS MÉDAILLÉS PAS TOUS NOMMÉS D'AILLEURS...


Les JO de Rio se sont tus et c’est l’heure des bilans. A chaque fois on se penche sur OAB, non pas l'Observatoire Agricole de la Biodiversité encore que l’Olympisme s’habille aux diversités…des sports, mais sur Or, Argent, Bronze, les trois métaux sur lequel je m’étale, en cette chronique.

En nombre de médailles, la France fait mieux qu'aux JO de Londres de 2012, et bat aussi son record de Pékin en 2008. Cependant le record de médailles d'or n’est pas battu car, en ce domaine, l’Atlanta (JO de 1996) est toujours revendiqué avec ses 15 sésames brillants de mille éclats.

La délégation tricolore termine 7ème de ces JO brésiliens, avec au total dix médailles d'or, dix-huit en argent et quatorze en bronze.

Mais les breloques n’ont pas le même goût pour tous !

De l’argent qui ne fait pas l’or, gens !

Ils pensaient conserver l’or glané lors de compétitions précédentes mais se retrouvent par un désaveu large hantés.

Florent Manaudou, termine second sur 50 m nage libre et perd l’or qu’il avait gagné à Londres. Cela provoque quelques vagues sur cet homme paisible car cette fois,  dans son éclat d’argent, flot rend mannes au doux.

Renaud Lavillenie pensait conserver l’or à la perche (ne pas confondre avec Laura, la perche, une amie à moi qui me toise de 20 cm). Un or qu’il avait glané à Londres à 5m97. Hélas, sous les sifflets du public local, Renaud se dit que celle foule là, vile, est nid de perturbations psychologiques. Ça le déstabilise. Il échoue à la seconde place en laissant l’or à un local, Thiago Braz da Silva.



Les "Experts" du Handball, doubles champions olympiques en titre, chuteront eux-aussi. En finale, ils se heurtent à des Danois féroces et qui ne manquent pas de flair pour planter les crocs qui damnent, marquent, dans les buts de l’inusable portier français qui doit, in fine, laisser l’or aux meilleurs.

-      Gagner en cavalant t’importe, lancera lors d’un en-cas Valentin Porte, le n° 28 des experts. On est second ; on n’est plus les heureux élus. Nous sommes plutôt l’élu qu’a ballot (Hé, Luc Abalo !)      

De l’or encore

Il y a ceux qui gardent leur médaille d’or.

Teddy Rinner, le poids lourd du judo, conserve l’or qu’il avait reçu à Londres. Il remporte la finale face au Japonais Hisayoshi Harasawa par accumulation de deux pénalités au terme d'un match serré de comiques hautains Kumikata (saisies de kimono).

De l’or pour la première fois

L’émotion vient de la boxe française. Un couple en or nous a été donné, alleluia ! Estelle Mossely, dans les poids légers (-60 kg) a battu la chinoise Junhua qui n’était pas leste, elle. Son compagnon dans la vie, un certain Tony Yoka, a, quant à lui, décroché l’or dans la catégorie poids-lourds pour atteindre l’essieu. Il a dominé le britannique Joseph Joyce au terme de trois rounds bien disputés en tous poings, art aux gants.



Le couple, qui vaut son pesant d’or, s’est retrouvé à l’issue du match de Tony pour une effusion de joie, d’amour et d’émotion comme scarring (cicatrisation) de c’qu’est ring. Une image de couple assez joli cœur dans un contexte de coups placés vainqueurs.

Les grosses déceptions

Les footballeuses françaises affichaient de grosses ambitions et un maillot bleu revêtant leur jolie forme. Mais à Rio, les bleuettes s’arrêteront en quart de finale, battues par le Canada (1-0). Les protégées de Philippe Bergeroo n’atteindront pas la cime, se lamente Le Sommer, l’attaquante française, dans ses larmes qui rendent flou.



L'aventure s'est aussi arrêtée en quarts de finale pour nos Basketteurs aux pas niais. L’Espagne a balayé les équipiers de Parker (92-67) qui jouait là son dernier match international les Bleus ; tellement il se sent las, Tony.

On attendait aussi et beaucoup des volleyeurs français, après leur victoire en ligue mondiale en 2015 et leur titre de champions d'Europe. Hélas, les bleus en eurent dès les phases de poule à vous briser les coqs. Malgré le talent d’ Earvin Ngapeth, les bleus n’iront pas en quart de finale, iront se reposer prématurément en disant adieu à l’or anti-lit (à Laurent Tillie ?)

Les grandes premières

Pour Mélina Robert-Michon, les cinquièmes JO auront été les bons ! La lanceuse de disque s’est offert une bien belle médaille d’argent, vraiment inespérée tant elle n’imaginait pas avec les disques or dense !


Christophe Lemaître visait le 100m et le 200 m. L’homme de culot, heu, de Culoz visait gros : Lemaître aux deux paris s’aère, hâte et paie..d’efforts pour y arriver.
Et le sacre arrive enfin. Christophe  n’en revient  toujours pas : il a décroché le bronze sur le 200 m qu’a dominé, sans dos miné, le Jamaïquain Usan Bolt (tous derrière et lui devant). 


"C'est un nouveau moi qui arrive. Une résurrection", a commenté le Français qui courait après les médailles sans jamais les rattraper.

Les handballeuses françaises ont, pour la première fois de leur histoire, obtenu une médaille. De l’argent ! Battues contre la Russie (19-22) en finale, elles n’auront pas su traverser l’acre aber des protégées de Trefilov, très filou.

Mais cet argent était inespéré car les filles de Krumbholz n’étaient pas favorites. Je terminerai par Emilie Andéol qui décrocha l’or sublime en judo, dans la catégorie des plus de 78kg et pour sa première participation à des JO

« Je pensais au podium, franchement. Mais là, avoir la médaille d’or en mains, c’est un truc de malade », a déclaré la nouvelle championne.

Hé oui, un truc de malade qui peut avoir lieu tous les 4 ans pour peu que l’on soit porté par un bon souffle vivant d’Eole (vive Andéol) !

Je me dois de finir ce billet sous peine de le rendre ennuyeux. Bien d’autres médaillé(e)s ne furent pas cités sous ma plume et je tiens à leur adresser mes excuses les plus plates.

C’était le prix à payer pour m’octroyer la médaille de bronze de la concision (et donc celle de la subjectivité) !

samedi 27 août 2016

DIVERTISSEMENT XVI

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Le Conseil d'Etat saisi par la Ligue des Droits de l'Homme (accessoirement de la Femme aussi) et le Comité contre l'Islamophobie en France (CCIF) s'est prononcé, hier vendredi 26 août 2016, contre l'arrêté "antiburkini" de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). Dans cette commune, le port de ce si seyant vêtement nautique n'est donc plus interdit, en attendant que la décision du CE fasse jurisprudence au grand dam des maires escagassés par ces signes ostentatoires de religion islamique.

Une belle occasion pour parler du burkini mais aussi de la burqa ou de la bure qui nie toute relation avec le religieux dans un cadre festif.

Dans ce grand délire syllabique s'est invité le Libor (London InterBank Offered Rate), ce sympathique taux d'intérêt moyen auquel un panel de banques s'accordent des prêts et qui baisse à vue d'oeil ! Va-t-on finir par bénéficier de taux négatifs ?

Quelques clins d'oeil cinématographiques et géographiques complètent ce parcours d'allitérations pondu sous la canicule.




dimanche 21 août 2016

DINIZ ET LA MARCHE MAUDITE


Yohann Diniz a vécu un véritable cauchemar sur le 50 km marche ce vendredi aux JO 2016. Alors qu'il était en tête, l'athlète français a été freiné par des problèmes gastriques avant de s'écrouler puis de repartir.

Yohann Diniz n’est pas un novice en marche et n’a pas attendu Macron (le fameux slogan « en marche ») pour ne pas faire l’économie de ses pieds.

Natif d’une ville proche de Reims, il commence très tôt à marcher et se fait l’arrêt niais car, en lui, un courage tisse sa toile, en lui l’épeire naît.

Pas étonnant qu’il devienne le roi de la marche en détenant, le 15 août 2014, sous la sainte protection de la Vierge, le record du monde de la discipline sur 50 km :  3 h 32 min 33 s, lors des championnats d’Europe de Zurich. Il devient ainsi Champion d’Europe d’un sport curieusement pas très marchand (contrairement au football).

Diniz, avec son pas qui s’tend, hisse l’âme à badiner (Islamabad y naît ?) avec la souffrance. La douleur est son amie, il l’apprivoise.

Et il le faut car la scoumoune lui colle aux baskets pour chaque Olympiade. En 2008, la marche de Pékin échine et Yohann abandonne. En 2012, à Londres, il termine 8ème (toujours aux 50 km) après une défaillance et une chute au 36ème km.

Arrivent les JO de Rio. Yohann croit enfin en son étoile car, dès le début, sa marche est liesse. Il prend la poudre d’escampette et deux minutes d’avance sur ses poursuivants. Alors qu’il pense faire cavalier seul il ressent un problème de selles et redoute des bris d’abattu. Il doit même se soulager en pleine course. Un phénomène rare qui restera dans les annales et, en tous états de causes, le fait de déféquer est d’effet con. Bref, celui qui croyait décrocher l’or vient de se couler un bronze.

Continuera-t-il ? C’est un test impitoyable (cet intestin pitoyable !) ; mais oui, il repart avec courage et ses tripes ! Il pense aux anciens du Tour de France qui avaient aussi des problèmes de boyaux. Ils finissaient par s’en sortir. Il y croit. Puis se remet à douter :

Quand devrai-je abandonner ? Qu’en dira-t-on ?

Mais les « quand-qu’en » vont s’estomper (cesse ton pet !) à la force mentale car l’âme ôte deux [kan] et tripes le somment à ferrailler (triple saut m’a fait railler,  mais là n’est pas le sujet de l’histoire)  même si le moral qui semble les fleurets n'est guère épée.

Las, quelques minutes plus tard, à la mi-course, il doit s’arrêter sur le bord de la route. Le lièvre est devenu lent quand le boyau qui se tord tue ! Diniz, en fait, cale et médit arrêts !

Il devient à son tour poursuivant. On le croit retapé, au propre, après avoir été si brouillon. Mais là encore, tout n’est que feu de paille et naît que peu de failles dans l’entreprise de démolition des boyaux qui agacent, triquent.

 Diniz s’écroule encore.

Il jaunit à l’idée qu’il est abandonné  ! Pourtant il se relève en dépit d’une chaleur brésilienne qui s’en bat les rayons solaires.

Héroïque, disent certains. Complètement inconscient, lancent les autres.

Au bout de son courage, décrochant la médaille d’or de la bravitude comme dirait l’autre, Yohann finit par terminer cette course maudite à la 8ème place et à 5mn45 du vainqueur.

Il a quatre ans désormais pour se refaire une santé et prendre sa revanche lors des JO de Tokyo, en 2020.

Il restera de son odyssée l’effroyable parcours jusqu’au bout de la nuit, lance sa femme Céline Bré.


Et quand Céline braie !

samedi 20 août 2016

FAIX QU'ARABE HAUSSE




Plus d’un siècle après la première participation de l’Égypte aux Jeux Olympiques, soit près de 4500 ans après la pyramide de Khéops, la jeune Sara Ahmed a inscrit son nom dans les annales du pays en remportant une médaille de bronze historique en haltérophilie, dans la catégorie féminine des 69 kg et des poussières de sable.

La jeune fille de 18 ans est parvenue à soulever, à l’issue d’un effort pharaonique, 112 kg à l’arraché  puis 143 kg à l’épaulé-jeté soit plus de 315 livres égyptiennes payées en liquide qui désaltère.

Ce formidable effort lui a permis de gagner la troisième place derrière la Chinoise Yanmei Xiang (l’ai-je bien prononcé ?) et la Kazahke Zhazira Zhapparkul.

Sara porte et ça rapporte…du bronze et du beau moqueur pour le journaliste cairote qui n’en a cure car elles sont cuites (les cairotes, heu les carottes) depuis la destitution de Morsi et l’arrivée au pouvoir des militaires !


Avec l’enlèvement d’opposants organisé par le président Abdel Fattah al-Sissi, la démocratie égyptienne ne fait pas le poids !

OMRAN ET LE MASSACRE D'ALEP




C’était en 2006, un article d’un certain  Hanan Kassab-Hassan http://www.babelmed.net/viaggi/211-syria/2016-alep-capitale-culturelle-islamique-pour-le-monde-arabe.html évoquait la richesse culturelle de la ville d’Alep, la capitale culturelle islamique pour le monde Arabe, plantée fièrement au cœur de la Syrie.

Alep, la ville des festivals, des chants séculaires, des souks et des caravansérails, brillait alors de ses mille feux.

Alep, qu’ont-ils fait de toi ?

Dix ans se sont écoulés dans les méandres vertigineusement meurtriers d’un conflit local qui puisait, à l’origine, une issue salvatrice dans la mouvance des printemps arabes.

Les insurgés pensaient réellement détrôner Bachar-Al-Assad puisque les Tunisiens avaient bien chassé Ben Ali et que les Egyptiens s’étaient débarrassés de Moubarak.

Mais la terre de Syrie  s’est enfoncée dans les abîmes d’une guerre sans fin. Le maître de Damas a riposté de ses armes épouvantables et l’Occident n’a pas bronché. La Russie de Poutine a soutenu le tyran qui garantit l’équilibre géostratégique de la région et reste, à ses yeux,  le seul garde-fou contre la menace terroriste de Daech qui s’est invitée au banquet martial depuis trois ans.

Dans l’effroyable drame qui frappe encore les ruines de la ville martyr ne demeurent que des lambeaux de résistance au cœur des quartiers orientaux. Ils sont désormais encerclés par les troupes syriennes aidées d’alliés russes et iraniens. La chute est imminente, pensent les observateurs militaires. Si elle s’avère, ce sont des milliers d’âmes sans toit, sans abri et sans espoir qui chercheront asile vers la Turquie voisine.

Or le sultan Erdogan, depuis un coup d’état militaire qui a cherché à l’évincer, n’a plus guère envie d’héberger la misère du monde. Il a bien trop à faire dans la purge qu’il instaure en son pays. Il risque fort d’enterrer l’accord conclu avec l’Union Européenne : gestion des réfugiés contre processus d’adhésion de la Turquie à l’UE et levée du régime des visas pour les citoyens turcs.

Oui, Erdogan pourrait ne plus vouloir jouer les bons samaritains. Le peuple d’Alep n’aurait d’autre recours que de frapper aux portes d’une Europe déjà fortement étranglée par les flux de réfugiés.

Dans ce drame attisé de bombes russes, l’image d’un enfant victime du chaos, petit fantôme sorti des ruines, a bouleversé le monde entier.

Comme le petit Eylan, ange échoué sur une plage turque, Omran, 5 ans, le visage ensanglanté, apporte un tableau tragique à l’iconographie d’une guerre aveugle dont les enfants sont les innocentes victimes.

Eylan comme Omran, en émouvant le monde entier, nous replongent dans l’affection compassionnelle, quand bien même l’instrumentalisation de leur petit corps meurtri n’est pas sans poser quelques questions de déontologie journalistique.

Eylan comme Omran, icônes de l’enfance martyrisée, nous rappellent les terribles agissements de notre humanité et le sombre avenir des populations exsangues, misérables cohortes sur les chemins de l’exil.




A quoi pense l’enfant ressorti de l’enfer ?
Sous les grises poussières des damnés de la guerre
Vers où se portent en vain ses pauvres yeux hagards
Quand le sang sur sa joue peint le sinistre fard ?

 
Omran sorti vivant de l’antre du chaos
Une incrédulité supplée à ses sanglots
Dessous les oripeaux un petit cœur qui bat
Comme un chant éploré sous le noir des combats.


A quoi pense l’enfant, loin des jeux de Rio
Des médailles glanées sous des cieux estivaux ?
La mort enterre encore tous ses contes de fée.

 
Omran n’a que cinq ans, l’avenir sous la braise
Aux pommes des menottes quelques lignes mauvaises
Dessinent le destin des enfants condamnés.

 

dimanche 14 août 2016

SAMPIERO, SANS COLONS, BINE SON JARDIN CORSE

Statue du Condottiere à Bastelica (photo de l'auteur)

Neuvième voyage en Corse et toujours le même dépaysement. Cette année nous découvrîmes Bastelica, sur les hauteurs, à quelques encablures d'Ajaccio. La ville d'un héros Corse du 16ème siècle dont je vous conte l'histoire : Sampiero Corso.

Sampiero Corso, (en corse Samperu Corsu) serait né à Bastelicaccia (en Corse)  le 23 mai 1498.

Enfant il ne tient pas en place : le corps sue des courts sauts de Corse sous l’effet du diable au corps. Sa mère sait déjà qu’il sera un guerrier quand son père lui enseigne à son insu l’air. Quel air, me direz-vous ?

L’air des combattants du maquis, en air en lamineur qui se veut anti sud (donc contre les Sardes) mais anti Nord aussi (principalement contre Gênes qui occupe le pays).

Il apprend le combat et obtient le BCG (Brevet de Condottiere Général) dès l’âge de 14 ans en présentant son mémoire « La Corse fera des vagues si Nation ». Oui, il veut une Corse libre, libéré du joug des Génoises voire des génoises même si, ce ne sera pas du gâteau !

Vous me direz encore ? Qu’est-ce qu’un condottiere ?

Et bien ce n’est ni plus ni moins (voire vice-versa) qu’un mercenaire. C’est un homme d’arme qui monnaie ses services contre argent lequel est le nerf de la guerre.

-      Il n’est guère amer ce nerf (il naît guerres à mercenaires), déclarera-t-il souvent en plaçant ses économies là où les taux sont à 33,1/3 et faits condottiere, heu fécondent au tiers de leur valeur.

Sampiero commence sa carrière à Florence, en Italie et entre au service de Jean des Bandes Noires (Ludovico de Medici) lui-même fidèle serviteur de son cousin Jean de Médicis et futur pape Léon X (et les on-dit étaient, à l’époque, peu flatteurs pour ce dernier).

Un an après Marignan, donc en 1516, Sampiero s’en va-t- en guerre, mi ronchon, mi raton, mire hautaine, contre le duché d’Urbino où des gens à la dure binaient pour le compte de la famille italienne Della Rovere. En gagnant, Sampiero permet à Laurent de Médicis de s’emparer du petit bout de terrain qui distribue à ses gars lopins.

Mais Léon X, à bout de longs pas pâles, se meurt en 1522 et il est remplacé par Adrien VI (de Ad : à (latin) et rien : qui ne mène à rien). A ce moment-là, Ludovico perd et un cousin et son principal soutien. Il décide alors de servir la France et embarque Sampiero dans l’aventure.

Le condottiere participe alors à la bataille de la bicoque (27/04/1522) où François 1° se prend une veste en pied de poule (d’où l’habit coq) face aux troupes espagnols de Charles Quint . Les piquiers suisses, au service de la France sont en berne.  Sampiero, triste, voit les méfaits des armes à feu espagnoles tout en observant lugubrement l’arc que buses dessinent dans le ciel, au-dessus des cadavres d’amis.

Mais, promis, juré, il va se refaire une santé pour cent ans bien sentis. A partir de 1535, il se rapproche  du banc du jeu laid, heu du Jean du Bellay, un cardinal accessoirement ambassadeur de France à Rome. Il se bat alors pour la France aux côtés de Bayard, le fameux « sans peur et sans reproche ».

Et Bayard presse, au quotidien, son roi de tout faire pour que Sampiero soit un primé. Ainsi fut fait. Le Corse reçoit le grade de colonel, en 1547 ! Quel effet bœuf ce grade vaut !

En 1545, il épouse la plus jolie des filles nobles de l’île : Vannina d’Ornano. La dulcinée est belle et accorte (même si elle n’y est pas née)

-      Vannina, rappelle-toi, est d’Eve ; elle en a le charme, lui lance son meilleur ami.

La fille n’a pas 15 ans mais qu’importe : la belle figure de proue s’tient comme une jeune fille en fleur sur le vaisseau lubrique de l’homme quadragénaire. Le mariage, à cette époque est très marchant sur flots rances du mercantilisme. On épouse d’abord une richesse et l’expression « mon trésor » prend alors toute sa vérité.

Il n'empêche, l'homme aide sa femme aux tâches ménagères et, de sueur, lave aisselles en chantonnant : Vannina, rappelle-toi que je n'essuie rien sans toi...

François 1° meurt en 1547 d’une agonie qui vient subrepticémiquement , si je puis dire. Son deuxième fils, Henri II, lui succède. A cette époque, un des objectifs de la France en Méditerranée est de prendre le contrôle stratégique de l’île de beauté et les bateaux d’embêtants battants  bouter ! Il s’agit là de vaisseaux génois qui provoquent  saccages et noise (sac à génoise ?) selon Sampiero. Oui, il faut bouter les occupants car l’insulaire trouve Gênes, ici, vil !

Les Génois, fi donc, des femmelettes : l’ironie du roi s’étend, rit d’eux. C'est la raison pour laquelle sa Majesté décide d’apporter son aide à Sampiero pour une première expédition en Corse. Le Condottiere rumine sa revanche : l’ennemi, par la prison, l’a méprisé, lui laissant le cœur un quart serré. Le Génois a même commis le crime suprême de brûler la maison familiale de Bastelica comme on le ferait d’une vulgaire paillote. Cette offense n’appelle nulle miséricorde et il le jure : l’ennemi va en baver là ! 

Mais la France manque de navires pour viser la cible et se voit déjà la mire ôter ! Espagnols et Germaniques n’ont nul intérêt à débarrasser l’île de l’occupant génois. Alors, même si c’est insultant on se tourne vers le croissant  ottoman !

Et oui, la France, fille aînée de l’église catholique, s’accorde avec le grand Turc pour venir à bout de l’occupation génoise. Et les accords distants boulent au bas de l’escalier militaire payé en carats !

Bientôt, dès août 1553, la déferlante franco-turque vient à bout de la résistance génoise et la Ligurie sous le garrot allégorique a le goût rauque de la défaite.

Les villes de Bastia, de Corte, d’Ajaccio, Bonifacio, tombent. Elles ne crânent plus, d’un ton sûr, de leur éclat génois. Calvi si. La ville résistera à l’envahisseur au prix d’un siège meurtrier de 6 ans.

Les Calvais en cale vus on pourrait songer que l’occupant, en état, est rien et qu’on occis Gênes ! Mais on se trompe !

Commandées par le vieil amiral Andréa Doria (qui sera, bien plus tard, raillé par Boby Lapointe dans sa chanson « Andréa c’est toi »)  ces troupes faibles mais valeureuses vont recevoir de l’Office de Saint Georges (OSG) l’appui de la plus grande armée jamais déployée sur la future terre natale de Napoléon !

Et, une à une les cités perdues sont reprises et de nouveau tout meurt quand s’érige Gênes.

Le Turc qui bosse fort mais pour des yeşil erik (prunes vertes) se dit que ça va bien ! L’âme erre, noire. Elle lui somme de quitter le combat. La France se retrouve sans appui.

Pour ne rien simplifier, la défaite française de Saint-Quentin (on la sent mauvaise, ah, l’Aisne !), en 1557, et la signature du traité du Cateau-Cambrésis, d'un trait mat hisse en 1559 la grandeur de Gênes.

Il entraîne le retour de la Corse sous la domination des Ligures.  Lors de la signature de l’acte, les Français tentent de cambrer de fierté Cateaulique pour conserver l’île à la couronne, mais ils doivent y renoncer pour conserver  Calais, Metz, Toul et Verdun ! Troquons trop cons, mes amis !

Henri II meurt en juillet 1559 après avoir reçu un coup de lance dans l’œil lors d’un tournoi. Alors, la reine-mère, Catherine de Médicis, prend le pouvoir et le taureau par les cornes (normal s’il s’agit de l’arène) pour ne plus entretenir une flotte coûteuse en Méditerranée.  

La mort dans l’âme en sachant qu’il ne maniera plus avec mordant lame (d’épée) notre Sampiero se transforme en tranquille Gouverneur  d’Aix-en-Provence (1560) puis devient ambassadeur extraordinaire à Constantinople (l’actuelle Istanbul)  laissant son épouse, la constante et noble Vannina dans la demeure familiale de Marseille où les Phocéens la savent honnête.

Mais la jeune femme se morfond sur fond mort. Son homme est loin et l’OSG en profite pour nuire au grand absent. Il envoie l’abbé Michel-Ange Ombrone, ombre au prénom trompeur, comme précepteur des enfants de la belle Vannina.

L’homme doit séduire la belle, aidé d’une fausse annonce : Sampiero serait mort devant Constantinople ».

Persuadée d’être veuve, Vannina sacrifie honneur et biens, vend à tous les vents et emporte le reste pour la ville de Gênes en compagnie d’Ombrone !

Mais pour toi cette fugue infâme ne fut gain, femme ! Car ton Sampiero, plus vivant que jamais, est informé de ta trahison. Il envoie ses sbires te capturer poussé par la folie de seize ires. Ta frégate est arraisonnée dans la baie d’Antibes et te voilà bientôt écrouée dans le château de la ville anti-police mais quand même sacrément carcérale.

De sa geôle, Vannina commet l’irréparable : elle écrit à des dignitaires génois une lettre plaidant sa cause et qui épice tôt l’air d’un piment de trahison.

On la transfère à Marseille puis à Aix jusqu’au jour où le cocu au cou courroucé débarque en réclamant avec des cris vains déversés qu’on lui rende sa femme !Le parlement consent à sa requête à la seule condition qu’aucun mal ne soit fait à l’adorable pécheresse. Sampiero acquiesce mais se fait l’âpre aux messes des réconciliations. Une fois sur ses terres, il contraint Vannina à rédiger un testament en sa faveur avant de la livrer au lacet strangulatoire de ses esclaves Turcs en contrat à durée indéterminée.
Vannina accepte cette sentence dignement. Mais elle refuse de mourir de la main d’un esclave qui dit « la mort à lacet c’est moral assez et c’est maure : Allah sait ! ». Aussi implore-t-elle son mari de lui accorder la grâce de l’exécuter lui-même.

Devant une telle dignité, Sampiero embrasse sa femme, lui accorde son pardon et l’étrangle à mains nues tel un Othello pour une déesse démone.

Mal lui en prit. Le vieux combattant se verra traqué lorsque la famille d’Ornano  promettra deux mille ducats à qui ramènera sa tête !

L’homme ose, aboie encore. Mais l’homme âgé erre, vain. Il sent ses forces l’abandonner et finalement  tombera, le 17 Janvier 1567, dans une embuscade à la férocité gaie, tapant et tendue près d’Eccica -Suarella par les frères de Vannina, spécialistes des temps d’heurts.

Sa tête tranchée sera exposée des jours durant aux murs de la Citadelle d’Ajaccio : c’est une déconfite hure.

En dépit de cette fin pitoyable, Sampiero restera dans les mémoires.
Il sera récupéré par tout le monde : par les partisans de la Corse française comme par les Nationalistes qui le feront premier héraut de la Corse indépendante.


Ainsi crée-t-on une légende d’un homme qui, finalement, n’aura peut-être embrassé qu’une seule cause : la sienne !