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mercredi 31 janvier 2018

LES EHPAD, URGENT : LÉSÉS, PAS D'ARGENT !



Après les établissements pénitentiaires ce sont les EHPAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes) qui ont manifesté leur mal-être. Ce mardi 30 janvier, on a vu de nombreux défilés de personnel (aides-soignantes, infirmières) que venaient étoffer des familles en souffrance voire des personnes âgées bénéficiaires de ces structures en déliquescence.

Il faut dire que la plupart des EHPAD gèrent honte. Par restriction budgétaire le personnel vient à manquer pour prendre soin des personnes invalides et on se dit alors que toute trésorerie saine est sens !

Oui l’argent manque pour prodiguer les soins ! Les conditions de travail, dès lors, se dégradent. Le personnel soignant flirte l’acrimonie et l’aigre abat ! Dans certains établissements on est à 0,6 salarié par résident. Les petites mains salvatrices n’en peuvent plus :

-   On nous supprime des postes, témoigne une aide-soignante, qu’ils soient de nuit, qu’ils soient de jour. Il n’y a plus qu’une personne par service pour faire le ménage. Certaines chambres n’ont pas été nettoyées depuis deux jours ! 

Une litière propre devrait être sous l’âgée pour un soulagement optimum mais hélas, le temps manque pour une équipe réduite acculée à être au four et au moulin. Le soignant en a plein le dos ; il serait temps d’y caper un manteau de réconfort. Seul le recrutement de personnel pourra pallier les insuffisances qui s’assimilent parfois à de la maltraitance.

Celle-ci peut être physique. Le soignant, à la limite du burnout, peut s’énerver sur une vieille dame édentée. L’enfer se pose là : Dante y est. Mais la violence se révèle souvent passive : la personne âgée est oubliée si elle ne réclame rien ! Et parfois, pour qu’elle vous laisse tranquille, on la surmédicalise médicalement par mets dits calmants ! On doit sans cesse opérer un tri en l’urgence et le « ça peut attendre » ; le service gère, y’a tri !

Cette gestion de la rareté trouve ses racines dans le mode de financement des Ehpad et dans la réforme gestionnaire.

Trois sources de financement abreuvent les Ehpad :

-  le budget «soins», à la charge de l'Assurance maladie, sert à financer le personnel soignant et les équipements médicaux.
-   le budget «dépendance», financé majoritairement par les départements et en partie par les résidents, sert aux prestations d'aide et de surveillance des personnes en perte d'autonomie (aide-soignants, psychologues ...).
-  le budget d'hébergement (hôtellerie, restauration, animation ...) est à la charge du résident qui, en fonction de sa situation financière, peut percevoir des aides publiques.
Le restant dû à la charge des résidents, après ces aides, a été évaluée à 1.758 euros par mois en moyenne par la Drees, alors que la pension de retraite moyenne est de 1.376 euros bruts ! Inutile de préciser que dans la plupart des cas on pompe sur son épargne et que les riches font des ans vieux !

Mais surtout, depuis 2016, on cherche à fixer les mêmes règles de tarification en ce qui concerne le volet « dépendance » pour les établissements publics et privés. Ceux qui sont actuellement au-delà de cette tarification y perdront, des pans entiers, des pans denses ! Or il s’agit bien de « la plupart des Ehpad du public, qui accueillent des résidents plus lourds”, explique un directeur. Comment quand la source tarit faire ?

Face à la grogne, Agnès Buzin, Ministre de la Santé hélas hantée par lassants thés autour desquels on discute, s’engage à ce que la raie forme une jolie ligne directrice sans réductions de postes.

Sur les 110 millions d'euros en plus inscrits au budget 2018 de la Sécurité sociale pour les Ehpad, 10 millions doivent servir à créer des postes d'infirmières de nuit, et 28 millions sont destinés aux Ehpad en difficulté.
Pour ces derniers, une enveloppe supplémentaire de 50 millions d'euros a été annoncée la semaine dernière, pour une nouvelle étape. Espérons qu’on saura l’affranchir !  

Il serait temps de financer davantage ces structures dont l’utilité ira croissante. Il ne faudrait plus que l’augmentation du nombre des seniors s’ignore ! En 2040, les personnes âgées de plus de 75 ans représenteront près de 15% de la population contre 9% actuellement !


Si Dieu me prête vie j’en ferai partie ! J’aimerais bien, sans pointe d’égocentrisme, pouvoir bénéficier de bons soins si, malheur aidant, j’étais acculé à quitter mon chez moi pour des raisons de dégradation physique ou mentale. 

samedi 27 janvier 2018

LES PRISONS MÉPRISÉES ?


La prison a l'idée d'allumer le feu et Mme Belloubet se doit d'amener des seaux aux porte du pénitencier !



Jeudi 11 janvier 2018. Trois gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil (charmante bourgade où je prodigue mes talents de formateur pour adultes) se font méchamment agresser par Christian Ganczarski, un détenu allemand radicalisé et sensiblement d’origine polonaise.

Il n’en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres au sein de la prison et, dans un temps canon, l’affaire se répand comme une traînée de poudre (celle qui n’avait pas brûlé) dans les autres établissements pénitentiaires.

Le lendemain, un mouvement de grève s’érige dans les prisons, troquant le mot « détention » pour des tensions. Les 28.000 surveillants de France et de Navarre exercent le service minimum dans une ambiance de « taule est gênée, râle ». Les matons mutins du matin mutant brûlent des pneus et attendent qu’on les écoute.

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, se rend à Vendin-le-Vieil où flotte dans l’air à la ronde un agréable parfum de caoutchouc cramé. Accueillie par une « Marseille » hostile, au style haut, noir (comme le charbon car nous sommes en pays minier), Nicole s’engage à aller vers un accroissement des effectifs des personnels d’encadrement pour l’instant un quart serré par manque de budget.

Oui, il faut davantage de personnel pour surveiller des détenus radicalisés ! D’ailleurs, la prison de Vendin ne va-t-elle pas bientôt accueillir Salah Abdeslam, dernier membre vivant du commando jihadiste du 13 novembre ? Une fois Salah mis que proposera la Garde des Sceaux ? Six sonnets ?

Le personnel remonté exige davantage de main d’œuvre mais aussi une meilleure reconnaissance du métier et cela passe par une augmentation des rémunérations.

-      On joue notre vie pour 1.500 euros mensuels, lance un surveillant à l’adresse de la Ministre. On est comme nos détenus, on demande de meilleurs traitements.

Nicole, qui se garde des sots, a bien réfléchi sur des propositions intelligentes, en béton armé (il vaut mieux) mais avec une texture fine en sable. Elle a consulté ses compères, Mr Lemaire et Mr Darmanin, pour connaître la faisabilité budgétaire de ses idées. Face aux exigences gourmandes des surveillants elle ne dresse pas un triste portrait en disant « c’est faute aux matons ». Non, elle positive mieux que Carrefour qui licencie à tour de bras. Elle hausse les dispositions.

Les primes évitant déprimes seraient augmentées pour un montant de 34 millions d’euros. Par ailleurs, sans le prendre d’un pas railleur, Nicole prévoit la création de 1.100 postes et l’aménagement de 1.500 places pour les détenus radicalisés dans des quartiers dit « étanches » où le prisonnier lisse l’âme à défaut d’aiguiser lame à contre Coran.

Sur le plan sécuritaire, la dame de la chancellerie, lâchant sellerie d’un cheval trop bridé, s’est même laissée aller à envisager la systématisation du port de menottes pour les déplacements à l’intérieur de la prison des détenus dangereux qu’on aime noter « létaux » dès qu’ils l’étalent (leur haine).

Des gilets pare-balles pourraient aussi venir étoffer les jolis uniformes des surveillants car on voit traîner tant de vilaines choses dans les pénitenciers où l’on végète, où l’espoir se plante et où, finalement, on mesure ô combien la cellule ose !

Nicole a dit son dernier mot, Jean-Pierre.

-      Mes propositions sont sérieuses et non révisables. J’invite les gardiens à reprendre le travail et leur responsabilité.
Mais la grogne persiste face à ces propositions que Nicole mit tard ! Deux organisations syndicales, la CGT et FO, annoncent  qu’elles ne signeront pas le document. La CGT, dans l’application de sa peine,  déplore notamment l’absence de proposition sur l’évolution statutaire des personnels.
Le syndicat majoritaire, l’Ufap-Unsa Justice (40%), indique, lui,  qu’il consultera sa base avant de se prononcer.
A Vendin, l’aumônier de prison, réputé pour sa dureté lupine, se met à y croire sous un ciel de béatitudes : l’abbé loup bée !
Mais Nicole prévient : il y aura des sanctions à l’encontre des surveillants qui continuent de bloquer les établissements alors qu’ils n’ont pas le droit de grève !


Oui Nicole force sa nature : elle se fait l’âpre, ô c’est dur !

vendredi 26 janvier 2018

LA COHUE PLEIN POT

COHUE MONSTRE CHEZ INTERMARCHE POUR DES POTS DE NUTELLA TRA LA LA LA...



Une sympathique promotion proposant le pot de Nutella (950 g) à 1,41 € au lieu de 4,50 € a été proposé par quelques magasins « Intermarché » de la région Grand Est (Forbach, Haguenau…).

Intermarché a, par cette démarche promotionnelle, provoqué un branle-bas de combat. Les clients se sont précipités sur les fameuses pâtes à tartiner dont on connaît la contribution dans l’accroissement de l’obésité.

Oui, on s’est bousculé pour devancer le voisin, lui ôter les pots convoités sans plus se soucier que le groupe Ferrero (producteur de Nutella) utilise de l’huile de palme et, qu’à ce titre, il participe à la déforestation mondiale. On plante des palmiers là où d’autres espèces accueillaient sous leur frondaison des singes au grand cœur : les orang-outang. La conversion des terres en plantations de palmier est, à elle seule, à l’origine de 40 % des pertes de couvert forestier naturel autour de la planète, principalement en Indonésie et en Malaisie.

Ce n’est donc pas un réflexe écologique qui a poussé des consommateurs reptiliens à se ruer sur les pots chocolatés  mais, bel et bien, le souci de faire des économies en profitant d’un effet d’aubaine.

Les nutritionnistes ont dû s’arracher les cheveux en observant une telle effervescence. Avec 60% de sucre et d'huile de palme, le délicieux Nutella fait figure de bon apôtre dans la lutte contre la baisse de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) et nous prépare de merveilleuses maladies cardio-vasculaires !


Et Paul Bocuse qui n’est plus là pour leur dire…



Tu t’es levée, t’es nue, t’es là
Mais pas longtemps, tu fais fissa
Pour t’habiller. Ton attitude
Sort des standards de l’habitude.

Tu cours vers cet enfer, héros
Le temple des grands commerciaux
Qui te voient « cible », un terme archer
La promotion t’a alléchée.

C’est la cohue ; quel choc, oh là !!
On joue des coudes, des mains, des bras
Les pots de pâtes à tartiner
S’arrachent au cœur de la mêlée

Loin de la déforestation
Ton corps se donne à sa passion
Peu te chaut cette huile de palme
Ou qu’on te crie : - hé tu te calmes !

Tu pousses, tu sais vociférer
Ce noir sésame vaut six ferrés
Pour lui tu deviens la guerrière
Noise et noisette se font bannières

Tu prends des coups pour un coût bas
Ça vaut le coup ce pugilat
Ton caddy reflète l’âme aux zèles
Tu t’es bien battue, demoiselle

Sur ton étagère Ikea
Vingt pots se figent ; fin d’un combat !
Un prochain viendra titiller
Ton corps empreint d’obésité…

mercredi 24 janvier 2018

PAUL BOCUSE REJOINT D'AUTRES ETOILES




Paul Bocuse vient de nous quitter. Son nom, mondialement connu, évoque la gastronomie française, les saveurs de notre pays, la richesse des plats, la sophistication des mets.

Il incarnera toujours la bonne cuisine française et nombre de chefs, étoilés ou non, viennent de perdre leur père spirituel.



Le petit Paul naît dans une famille de restaurateurs fixés dans la région lyonnaise et reste orateur culinaire dès sa plus tendre enfance. Il ne parle que des mets ! Il faut dire qu’il baigne dans un environnement gastronomique ; oui, c’est comme un monde astronomique mais dont les étoiles ne brillent qu’avec la présence d’un G, G comme Gourmandise, Gourmet, hum…  

 

Paul rend souvent visite à ses grands-parents paternels qui tiennent des auberges où il n’y a pas de fumets sans feu. Il observe les plats mijoter dans la poêle et sera pour la cuisine l’ami tôt né !

À l'âge de 10 ans, Paul emménage avec ses parents dans l'hôtel-restaurant familial, baptisé L'Auberge du Pont. Mais pour ce qui est du pont on repassera : on y travaille le dimanche, la cuisine domine, y cale ses impératifs. Le jeune homme apprend l’exigeant  métier où l’expression « avoir poêle dans la main » n’a pas le même sens. Il entreprend, à l’âge de 15 ans, un apprentissage auprès du chef cuisinier Claude Maret. C’est un bon tuteur mais qui peut se montrer l’âpre, anti-sage, aux yeux de Paul, pour les besoins de la cause. On voit parfois Maret chausser les pompes du flic qui surveille le jeunot. Paul se souvient d’un Maret salant un plat qu’il n’avait pas suffisamment peaufiné. Ah, souvenirs !

Mais la guerre éclate ! Finis les confits de canard des champs ! On passe au conflit de canardés, vil ! Paul est alors majeur et,  pour ne pas être à l’index, s’engage au sein des Forces Françaises Libres (FFL), dans un bataillon de marche avec de gros durs à cuire, héros tissant leur toile de bravoure (bravitude dirait quelqu’un d’un ton royal).

Il est blessé en Alsace mais au niveau de l’aine ! Il n’a jamais été très bon en géographie car seule la cuisine le captive. Il est soigné par des soldats américains qui lui tatouent un coq gaulois sur l’épaule gauche ! Oui tatoué l’est Paul ! Dans la foulée, il est décoré de la Croix de Guerre pour avoir intégré une équipe d’œufs qu’on bat.

Il reprend la vie civile en voulant faire du passé table rase. Loin d’être nouille, il se fait remarquer par des chefs étoilés qui vont lui accorder la confiance et par la voix l’acter ! Sans jouer les fayots (ce qui serait bette comme chou) il s’adonne à sa tâche, sans se défiler, mignon ! Il se lie d’amitié avec les frères Troisgros qui, en réalité, ne sont que deux et pas spécialement obèses. Il continue d’apprendre le métier puis quitte l’escale, hop ! Le voilà  le chef cuisinier plus vite qu’il ne le pense et rejoint l'équipe de Fernand Point dans son restaurant La Pyramide, à Vienne, près de Lyon. Le lieu n’évoque pas l’Egypte mais délecte tout palais et même la pire amygdale avec ses filets de soles aux nouilles. Du beau monde s’y retrouve : Guitry, Cocteau, Fernandel…

Chez Point pas de suspension, il faut agir vite. Paul met le turbot, et, même si les creux vissent son estomac, il oublie sa faim pour penser à celle des autres. Paul travaille près de dix ans chez son mentor ; son énergie brûle pour Point ! Il apprend beaucoup, sans rechigner, larme honnie et sans être contre Point.

Puis Paul ne désirant plus que Point l’appointe décide de voler de ses propres ailes après en avoir tant déplumées. En 1958, il décide de reprendre le restaurant de ses parents, à Collonges.

L'établissement, renommé « Paul Bocuse ", rencontre immédiatement un succès fulgurant sans que le concurrent trouve ça louche. Bientôt, il obtient le prix du Meilleur Ouvrier de France et brille en société (en sauce y était aussi).

En 1965, Paul Bocuse décroche sa troisième étoile Michelin et une vieille casserole pour la mettre au rebut. Son talent qui vaut bien celui d’Hugo est mis haut ! On vient des quatre coins de France pour goûter ses saveurs. On y fait blanquette, en salivant même en période de sale hiver. Le gratin est là mais aussi des gens plus modestes qui ont économisé du fric assez pour s’acheter un poulet au champagne.

Tout baigne dans l’huile pour celui qui reste au rang des grands étoilés sans mépris pour les pâles toqués. Il fait son beurre à un tel point que la mayonnaise prend quand il décide d’ouvrir des restaurants et des « corners » partout dans l’hexagone.

Parallèlement à ses activités culinaires, il crée, avec d'autres chefs étoilés, une association de défense de la gastronomie française, ainsi qu'un Concours mondial de la cuisine (le "Bocuse d'Or") en 1987 et dont le premier récipient d’air (effet Michelin ?) sera Jacky Fréon.

Paul est décoré de la Légion d’honneur et devient le premier chef à entrer au musée Grévin, par un concours de cire-constance, gratifiant ses efforts jamais instables (à napper). Les critiques écrivent mille-feuilles sur cet artiste qui jamais ne tire au flan.

Mais l’homme fatigue. On sent qu’il est à plat ! Il est, dans bien des cas, saoulé par cette renommée qui lui colle comme une crêpe sur la poêle non graissée.

Il commence sérieusement à sucrer les fraises. Il subit trois pontages ce qui lui fait dire :

-      J’ai trois étoiles et j’ai eu trois femmes dans ma vie. Le chiffre 3 me va comme un gant de cuisine, comme dirait Mannick, une ancienne employée.

L’homme s’éteint ce 20 janvier 2018, dans son auberge du pont de Collonges. En deux coups de cuillère à pot  la camarde, avec son art en sorcellerie (hareng saur-céleri), a scellé son sort !

Le pape des gastronomes nous quitte et pleurent les chefs qui se réclament de lui. Il laisse un empire pesant quelque 50 millions d’euro de chiffre d’affaire et de bons souvenirs chez nous, tout comme au Japon et même aux USA ! 

vendredi 19 janvier 2018

LA FIN D'UN LONG FEUILLETON . AH AYRAULT NOTE HIC !




Jadis, un avion qui s’appelait Concorde rêvait de décoller du Nord de Nantes pour gagner les Amériques. L’aménagement d’un aéroport du grand ouest était alors dans la tête de certains politiciens et, dès 1970, le site de Notre-Dame-des-Landes était retenu par l’Oream, (l’organisme régional d’étude et d’aménagement d’aire métropolitaine), parce qu’il le vaut bien.

C’était un beau petit terrain, bien plat, terre agricole en partie sillons, jolis champs qu’évoqua Lise, une ancienne paysanne dépossédée de sa terre.

Car, en 1974, une ZAD (zone d’aménagement différé) est créée. Elle permet au conseil général de la Loire-Atlantique d’acquérir, par droit de préemption, de la réserve foncière ! Le département acquiert ainsi, jusqu’en 1988, 850 hectares sur les quelque 1.250 prévus (et qui deviendront ensuite 1.600 ha).  Dura lex sed lex : la loi rate l’antique ! L’ancien décor perd une belle occasion de rester ce qu’il est.

C’est d’autant plus vrai qu’en 2000, sous le gouvernement Jospin, le projet ressort de la plus belle manière. La ministre écolo de l’époque, Mme Voynet, voit né..cessairement  (sans ses errements) l’urgence de rééquilibrer territorialement l’implantation des dessertes aériennes. Pour ne pas rendre l’ouest sinistré,  il semble urgent de déplacer l’aéroport de Nantes-Atlantique (créé au début des années 60) sur le site de Notre-Dame-des-Landes ». 

Mais c’est surtout Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes,  qui poussera à relancer cet aménagement dont il veut se faire le héraut. Il est, en effet, aux héritiers « Dumont* » peu lié.

La déclaration d’utilité publique est signée en 2008, en plein sarkozysme flamboyant, pour un aéroport qui accueillerait à terme neuf millions de passagers (pour un coût estimé à 581 millions d’euros). En 2010, l’Etat signe avec Vinci un contrat de construction et de concession du futur aéroport pour 50 ans. Couper les aulnes : art de Vinci !

Alors la révolte verte gronde. Une chaîne humaine se compose et scande « Aéroport Non ! ». On dirait actuellement #balancetonaéroport !  En 2009, un premier camp d’opposants s’installe sur les lieux, avides de militer, d’humilité en humidité (les terres le sont). Bientôt se crée la ZAD : la Zone à défendre. Le terrain devient belliqueux, ZAD y guerroie car il faut vols taire (Zadig est roi, car il faut Voltaire).

A l’automne 2012, c’est l’opération « César ». L’état tente, avec plus de 1000 gendarmes et policiers, d’évacuer les « zadistes » spécialiste de l’are ZAC (Zone à Conserver) et qu’ils veulent réduire à plat tôt en faisant sonner La Cavalerie. S’ensuit une guérilla bocagère : beaux cageots, boques âgées, bacs à joncs, sont lancés sur la tranche des représentants des forces de l’ordre. C’est la croix-ZAD visant à mettre une croix sur ce lieu de résistance et réduire à l’échec les chouans.

Mais César est contreproductif en voulant reconquérir ces ares avec tant de brutes us ! La lutte s’érige en symbole. Des soutiens viennent du monde entier pour encourager la ZAD. On ne regarde plus les rebelles comme des animaux curieux. On est loin des « ZAD : hommes à zoo » !

Le 16 novembre 2012, François Hollande réaffirme son soutien au projet et ne fait que remettre de l’huile sur le feu ! Le lendemain, une manifestation de « réoccupation » rassemble quelque 40 000 personnes dans la ZAD qui gênent Ayrault, génèrent râles ! Le premier ministre propose alors une commission de dialogue comme unique entame, communicante âme mais qui ne sert à rien.

A moult reprises, entre 2013 et 2015, le gouvernement tergiversera, attentant les décisions de justice pour lancer les travaux et permettre à Vinci, évincé, de vivre enfin lents travaux têtus avec l’entrave ôtée, tue…

En octobre 2015 des procédures d’expulsion reprennent et redoublent avec l’arrivée de Bruno Retailleau (LR) à la tête de la région des Pays de la Loire. L’homme heureux taille haut et aimerait que les bas-bas coulent.

-         Otez moi ces gueux de la ZAD, lance-t-il, en voulant leur faire boire le calice jusqu’à l’hallali ! Re-taïaut, taïaut !

Ces expulsions sont confirmées en janvier 2016 par le TGI de Nantes et provoquent un regain de tensions à Notre-Dame-des-Landes ! Pour calmer le jeu François Hollande propose un référendum local.

-         Si c’est oui à la question « Etes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? » alors le projet sera entériné.

En terrine est cette décision tant elle sent le pâté ! Les opposants désapprouvent le périmètre électoral retenu (le département) et la formulation de la question ! Comment en aimant autant leurrer faire un dogme ?

Il n’empêche ! La consultation a lieu et pond un 55,17 % de votes « OUI ». Donc, logiquement, l’aéroport aurait dû voir le jour mais les Zadistes n’en démordent pas et s’engouffrent dans une brèche gouvernementale : Ségolène Royal voudrait « arrêter les frais » et fait son show qui sème l’effroi chez Valls qui confirme une évacuation imminente de la ZAD !

Quand sur une case neuve se pose le remplaçant de Valls, il n’est plus question d’évacuer si ce n’est l’idée d’évacuation. Cela peut attendre ! Le nouveau premier ministre invoque un conte-en-cieux européen, une jolie fable étoilée qui vêt de l’habit du grand méchant loup l’Etat français pour sa mauvaise gestion du dossier !

Puis Macron devient Président et ravale sa position de campagne. Initialement il suivait le verdict populaire, celui du référendum. In fine, pour plaire à son Ministre Nicolas car toute situation qui sourit aime Hulot (souris et mulots ? Qu’est-ce-que cela vient foutre dans cette histoire ?). Par ailleurs, Emmanuel ne veut pas se trouver en porte à faux (de paysan) avec les engagements de la Cop 21 : l’avion ça pollue et fait qu’erre haut zen ! Lui, il a besoin d’être zen ! Pas de troubles ! Pas d’aéroport ! Il ne peut imaginer les bords d’ailes !

Notre Jupiter finit par jeter l’éponge !

Le projet tombe à l’eau : plouf ! Les Zadistes lèvent leurs verres, dans un même élan vert et crient victoire. Ayrault tique ! Retailleau pleurniche autant qu’après l’Affaire Fillon. La maire de Nantes, Johanna Rolland se demande ce que cet Etat ronce vaut et hurle à la « trahison ».

Il faudra négocier avec Vinci pour limiter les coûts de rupture de contrat car comme dirait un rocker mort : « les coûts, quand ils vous arrivent, oh oui, ça fait mal ! » et proposer d’élargir l’actuel aéroport de Nantes pour ne pas donner l’impression qu’on abandonne l’Ouest !

Et puis, il faudra engager la réallocation des parcelles agricoles. Les terres devraient revenir aux agriculteurs expropriés en 2012, contre restitution de l’argent obtenu lors de la cession. Encore faudra-t-il que les Zadistes évacuent les lieux sans broncher ! Or j’ai cru comprendre que certains n’en avaient pas l’intention et étaient prêts à en découdre avec les forces de l’ordre !


Affaire à suivre…

jeudi 18 janvier 2018

ON N’ARRÊTE PAS LE PROGRÈS


UN FILM NOURRISSANT






On pensait qu’elle avait tourné définitivement la page du septième art mais c’était sans compter sur l’obstination de Marc Hélezespris. Le jeune réalisateur a su convaincre notre BB nationale de se remettre devant la caméra, pour le plus grand bonheur de ses fans (chiens de tous poils, bébés phoques et même quelques humains nostalgiques…).

Le film est insipide comme le goût des plats que tente de savourer Aubin Marie (Brigitte Bardot), boulimique frappée d’agueusie.

Le scénario est bien plat, mal cuisiné et ne tient pas la distance avec le modèle du genre « la grande bouffe » de Marco Ferreri (1973).

Marie ne peut s’empêcher de manger, de se perdre dans la nourriture pour oublier le mal qui la ronge : un passé glorieux d’actrice vénérée la rattrape dans ses nuits. Elle se lève (long passage nocturne où on devine vaguement une silhouette empâtée qui pourrait tout aussi bien être celle de Maïté évoluant dans une galerie minière, houilles ouille ouille !) et descend à la cuisine pour vider le réfrigérateur.

Pour l’accompagner dans cette déchéance  elle écoute un tango d’art (et non pas « elle écoute un temps Godard »). Ça lui donne un rythme soutenu et permet surtout de donner à ce film son unique support musical.

Elle mange, engloutit tout en vitupérant contre ces jeunes artistes allumeuses qui balancent leur porc sur les ondes et les réseaux sociaux. Et en parlant de porc, eh bien, elle en reprend. Et pas qu’un peu ! Avec de la mayonnaise mélangée à la Chantilly !

Mais le goût n’est pas au rendez-vous. Elle consulte un spécialiste, le Docteur Sam Etausne (joué par un jeune peu prometteur, Michel Picolloli, dont le nom n’est même pas inscrit sur le générique). Le spécialiste s’avère charlatan et, comble d’ironie, se vautre également dans l’abondance alimentaire.

Les deux êtres vont fatalement se retrouver dans la bombance orgasmique. Les morphales évoluent de concert, ignorant les maux des rations. Aucun des deux ne relèvera l’autre.

La fin suicidaire sous le miaulement strident des chats et l’aboiement douloureux des chiens constitue le point d’orgue de ce court métrage quelque peu navrant.

On se demande encore pourquoi BB s’est lancée dans cette aventure dans laquelle Hélezespris jouait gros (il aurait hypothéqué son mas « Scarpe-Aulne », belle résidence douaisienne où il a planté l’alnus).


Jouer gros pour un résultat qui risque d’être maigre…

mercredi 17 janvier 2018

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DRAME SOUS UN TOIT




En Californie, alertée par une adolescente échappée de l’enfer, la Police a découvert une nouvelle maison de l’horreur. Un lieu sordide se révéla aux yeux des policiers : treize frères et sœurs enfermés, dont un bébé de 2 ans, certains enchaînés à leur lit, affamés par leurs propres parents !
L’incommensurable ! Comment de telles situations sont-elles possibles ?
Le couple de bourreaux a été mis sous les verrous pour cas de torture et mise en danger d'enfants. Une caution de 9 millions de dollars chacun a été fixée pour leur éventuelle remise en liberté, a annoncé lundi la police du comté de Riverside, où est située la maison à Perris, à deux heures au sud-est de Los Angeles.
David Turpin, 57 ans, et son épouse Louise, 49 ans, n'ont, pour l'heure, pas expliqué pourquoi plusieurs de leurs enfants ont été retrouvés enchaînés à leur lit, en pleine obscurité et dans un environnement pestilentiel.
C'est l'une des sœurs, âgée de 17 ans, échappée de la géhenne, qui aura réussi à appeler le numéro d’urgence 911 depuis un appareil portable trouvé dans la maison.
Les services de protection de l'enfance ont ouvert une enquête.
Le plus surprenant voire le plus incroyable est que David Turpin est cité comme directeur d'une école privée à Perris, Sandcastle Day School, par un site internet du département de l'Education !
Autre fait insensé : l’inertie des voisins. Comment un couple a-t-il pu durablement séquestré une telle progéniture sans que cela n’attire l’attention ?
Une voisine, Kimberly Milligan, aura bien confié au quotidien Los Angeles Times que beaucoup de choses sur cette famille semblaient étranges, que les enfants étaient pâles, qu’ils avaient le regard vide, qu’ils ne sortaient jamais jouer, que peut-être ils suivaient des cours à domicile, sans pour autant chercher à en savoir plus.

Nous ne sommes pas dans ces pays déshérités où l’enfant sert d’esclave ou de petit soldat. Nous sommes en Californie, dans l’assèchement de cœurs parentaux et baignant dans les eaux troubles d’un voisinage aveugle.


Deux et deux feront treize
C’était plus qu’il ne faut
Quand on n’est pas à l’aise
Pour aimer ses marmots.

Un papa, une maman
Lançaient les anti-gay
A quel prix cependant
Quand le cœur s’est vidé

Quand la chair de la chair
Ne suscite qu’ennuis
Frelatés en colères
Dans le froid de la nuit

Treize enfants dévastés
Par ces jours innommables
Sans moindre humanité
Dans les yeux des coupables

Dans le noir, enchaînés
Sans mobile apparent
Une enfance brisée
Cents maux, biles, ah parents !

Ah parents sans statut
Sans dignité, sans âme !
Un univers s’est tu
Sous vos rites infâmes

La maison des souffrances
N’émut pas tant le doute
Des soupçons sous silence
Marchaient au long des routes

Treize vies sacrifiées
Le futur douloureux
Apprendre à retrouver
La passion d’être heureux…


mardi 16 janvier 2018

LES TRIBULATIONS D'UN MACRON EN CHINE





Emmanuel Macron avait souvent chiné dans sa vie, s’était échiné à trouver l’objet rare : la queue de lézard dans un bocal de formol qui complèterait sa collection.

Il en avait vu des chineurs, mais pas de Chinois. Et pourtant, la Chine il en rêvait depuis qu’il avait dévoré, à 4 ans et toutes ses dents, le livre d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s’éveillera…le monde tremblera », paru en 1973.

Le manque vient d’être comblé sous l’effet d’un superbe voyage en Chine où notre Jupiter national prit plaisir à discuter avec des dirigeants toujours disposés à parler d’hommes en marche. On n’oubliera pas la longue marche de 1934 que la Chine aime à honorer, vénérer  (La Chine et Mao : nos rêves aînés raient !).

Oui, Emmanuel a atterri à Xian en gommant toute trace de moue à l’endroit de l’Empire du milieu qui propose à tout temps pire d’humilier. Oui, cette moue réprobatrice, seul indice de mécontentement, ce lundi s’éteint, ce lundi 7-01.

Il ne s’agit pas de fâcher l’hôte à riz, cantonné dans son mauvais rôle. Alors notre Président déploie un grand sourire en visitant  Xian, la cité millénaire sans ressentir qu’on y ait mis les nerfs de l’insupportable. Xian est le point de départ de l’ancienne route de la Soie. C’est donc tout un symbole qui va de soi, et pour lequel on doit lever nos vers, dirait Virgile.

Le Président chinois Xi Jinping n’est pas d’ailleurs le dernier à apprécier cette route qui menait, jadis, à Antioche et s’assoit, rit, en levant son verre tout en martelant gaiement qu’il va créer de nouvelles routes :

-      Soyons soyeux, et construisons des nouvelles routes, des ports, des lignes de chemins de fer qui impliqueront 65 pays et nous feront débourser plus de 1.000 milliards de dollars.

Emmanuel approuve car la France pourrait bien profiter de cette manne. D’ailleurs il va en reparler ce soir, au dîner. S’il pouvait placer quelques contrats juteux pour Areva, Airbus, Thalès…

Effectivement, le soir, dîne avec Xi Jinping et sa femme. Brigitte est là également et ne tarit pas d’éloges sur le petit panda du zoo de Beauval dont elle est la marraine.

-      Il est trop mignon, lance-t-elle, tout en mastiquant un nem récalcitrant. Merci pour ce cadeau !

Oui, rappelons que la mère du Panda est un présent (enfin un prêt) fait par les Chinois en 2012. Mais le centre de la discussion s’oriente surtout vers la continuité des relations économiques entre les deux pays : tout arrêt valide heurts et presse anti-Paris ! Et donc tout Areva, leader est pressentie ; pari !

La grande entreprise française gagne le gros lot : la construction d’une usine de retraitement de combustibles nucléaires en Chine. Le contrat pourrait faire gagner 12 milliards d’euros à la société dirigée par Philippe Varin.

-      Vous verrez, lance Macron, Areva maîtrise parfaitement, comme à la Hague, chez nous ! Hague y chante l’attrait ! Tous les pays nous envoient leurs déchets ! Ils en profitent aussi, parfois, pour nous acheter du vin. C’est l’heure des chais ! Vous aussi, Chinois, n’utiliserez pas en vain l’atome ! Vous honorerez la Cop 21 du début à la fin : production et retraitement. Une véritable transformation, loin des énergies fossiles mais si certains, en voyant la mue, raille !


-      Vous voulez parler de Trump, le climato-sceptique ! Bah, ne gâchons pas notre repas avec cet individu raciste qui compare certains pays à de la merde et de ce fait cale dans son honneur, sans compter qu’il a des propres problèmes avec ses amis et se voit haïs siens !

-      Oui, évitons de parler de ce psychopathe. Tiens à propos de fou furieux, que devient votre voisin, le Coréen Kim Jong Un ?

-     Il a l’air de se calmer et j’ai même entendu dire que Pyongyang pourrait participer aux JO d’hiver de Pyengchang. Nord et Sud se rapprochent, apparemment.

-      Ah, ah, c’est bien ! Rien de tel que le sport pour ressouder un peuple. Espérons qu’ils auront des médailles en étant des Corées.

-      Hi, hi, très bon humour, me glisse mon interprète. Je pense que Kim va s’assagir. Actuellement, sa menace nucléaire s’estompe car il veut faire l’exquis, et pour c’là l’omet !

Les agapes se poursuivent et sont l’occasion d’autres discussions à caractère économique.

Avec la levée de l’interdiction pour les couples de n’avoir qu’un seul enfant notre natalité décolle et nous pose des colles et pas mal d’écoles. Le lait infantile pourrait nous manquer ! Cher Emmanuel, la France pourrait-elle nous livrer ce genre de denrée, lance Xi ?

Et bien, heu, c’est-à-dire, mon cher Xi Jinping, la conjoncture est assez défavorable. Notre groupe Lactalis a, disons, quelques problèmes. Mais que faire alors que l’absence de probité ne devrait pas atteindre un grand groupe mais que la sale monnaie l’ose ?

Le repas s’achève sur une boisson que Brigitte ne peut saquer tant elle fait des cauchemars la nuit.

Le lendemain, elle est tout juste « frais et dispo » pour visiter la cité interdite. Elle admire les pavillons de l’harmonie suprême, de l’harmonie parfaite, de l’harmonie préservée en se disant que ce mot d’harmonie, lui va droit au cœur, et à celui de son mari, si loin de larmes honnies. Emmanuel, lui, tout en devisant de la beauté architecturale, place de ci de là, cahin caha, quelques dithyrambes sur les joyaux de l’industrie française.

Une cérémonie d’accueil a lieu au Palais du Peuple, érigé du côté ouest de la place Tian’anmen et Jupiter pense, inévitablement, aux évènements de 1989. Il ressent l’envie de parler des droits de l’homme mais, une petite voix l’en dissuade et il retire cette pulsion de la même façon qu’une jeune servante, pour ne pas salir le mas, ôte ses tongs.

Vient la grande cérémonie des accords et des contrats. Outre le mirifique marché pour Areva, on notera une superbe bouffée d’oxygène (il vaut mieux car l’occis gène) pour Airbus : 184 moyen-courriers A320 ont été commandés par les Chinois. Dans un grand élan de reconnaissance, pour tant de bontés, notre Jupiter offre à son hôte un superbe cheval de la garde républicaine.

-      Je vous offre cette ombre gaie, heu, cet hongre bai, brun, de 8 ans. Voilà, je vous le montre en photo. Il se nomme Vésuve de Brekka et vient d’un haras de la Manche. Il est très propre, jamais de Brekka sent, en revanche, heu Debré cassant…mais, heu, je ne vais pas vous parler de politique française. Par contre, heu, en n’étant pas trop à cheval sur la diplomatie de Bonn-à-lois, pour évoquer la rigueur de la chancelière, j’aimerais vous parler des droits de…

-      Oui Emmanuel ?


-      Des droits de..de hauteur, heu, des droits d’auteur ! Je voudrais exporter mon livre « Révolution » vers votre beau pays. Je pense que le titre vous paraît déjà très culturel !

-      Nous verrons cela plus tard, cher Emmanuel. Allez, trinquons encore.


Mercredi, Brigitte et Emmanuel quittent le sol chinois. L’homme en marche voit se dérober les contours d’un pays dont il est devenu un gros fournisseur. Un petit pincement l’étreint dès qu’il songe à la veuve du dissident Liu Xiaobo (Prix Nobel de la Paix – 2010), placée en résidence surveillée. Il pense à Liu, l’écrivain qui ne laissera pas l’écrit vain après sa mort par cancer. C’est sûr, la prochaine fois qu’il verra Xi Jinping, il parlera franchement des droits de l’homme…