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jeudi 24 janvier 2013

FLORENCE CASSEZ DU MEXIQUE S'EST CASSEE


Le quotidien mexicain El Universal  vient d’écrire que Florence Cassez était "Libre, mais pas innocente" !

La jeune femme vient d’être remise en liberté mercredi par la Cour suprême mexicaine après avoir purgé sept années d'incarcération (sur les 60 prévues !).
Elle en restera à sept, mais, espèrons le, pas ascète...Quoiqu'à Sète ?
Une fin heureuse pour ses parents et ses défenseurs et une issue inespérée à cet imbroglio judiciaire ineffable dont elle a été victime et qui va la marquer pour un moment dans sa quête de reconstruction.

La liberté n’efface pas vraiment les ombres de culpabilité puisque la justice mexicaine a principalement libéré la Française pour s’appliquer un mea culpa quant à la façon d’organiser les procès, de conditionner les médias, d’extorquer des aveux sous la torture (je pense à ce qu’a subi le compagnon de Florence, toujours en prison et en attente de jugement)  et d’élaborer un scénario cousu de fil blanc pour abuser le peuple et créer plus de culpabilités qu’il n’en eût fallu  !

La Cour suprême mexicaine a rayé d’un trait de plume une condamnation à 60 ans de prison pour enlèvements, délinquance organisée et port d'armes prohibées sans autre forme de procès, et a ordonné la libération "immédiate et absolue" de  Florence.

Le motif majeur d’un tel virage à 180 degrés repose sur l’envergure douteuse de Genaro Garcia Luna, l'ancien chef de la police judiciaire (AFI) au moment de l'arrestation de la Française en décembre 2005 ! L’homme,  devenu, par un sinistre signe du destin, ministre du président Felipe Calderon de 2006 à 2012, a reconnu avoir modifié génétiquement  une pièce maîtresse de l'accusation. Il a notamment reconnu  avoir procédé à une fausse interpellation, reconstituée de main de maître bluffeur, diplômé bac + 6 en falsification, le lendemain et dans un tout autre lieu !

Les meilleurs journalistes mexicains, n’y ont vu que du feu et ont été mystifiés en croyant que la scène s’était déroulée en direct alors qu’il s’agissait d’un léger différé !

Pour les médias mexicains le bouc émissaire a changé de visage. Il ne prend plus l’apparence d’une jeune femme frêle, aux longs cheveux bouclés et importée de France mais celle d’un vil truqueur haut placé et influent !

Le site d'information Sin Embargo titre "L'heure de Garcia Luna", évoquant un "montage organisé en toute conscience et réalisé dans le but de manipuler l'opinion publique, fait pour simuler une action exemplaire et lancer ainsi la carrière politique de sergent Garcia Luna".

Pour Ricardo Sepulveda, éditorialiste du quotidien El Universal, il va s’agir de déterminer, dans les plus brefs délais, les responsabilités de ceux qui ont placé des bâtons dans les roues de la procédure régulière !

Un éditorial du quotidien Excelsior va dans le même sens en ces termes  : "En défendant les droits de Cassez, la Cour suprême défend nos droits à tous de bénéficier d'une procédure judiciaire convenable."

Les Mexicains ont finalement le postérieur assis entre deux chaises !

D’un côté ils goûtent un certain satisfecit à exhiber une justice enfin capable de faire son ménage et de nettoyer son parquet au « déterre-gens présumés coupables ».

D’un autre ils se morfondent dans une certaine frustration à ne pas voir de coupables désignés en tête de gondole de ces multiples affaires d’enlèvement ou de racket qui font le lot des chroniques judiciaires au pays de la téquila !

Par défaut de coupables désignés (à ce jour), Florence Cassez demeure la principale suspecte dans l’émotionnel mexicain ! On n’en est pas à un paradoxe près !

Si la France se réjouit de retrouver sa compatriote il reste sous les ponchos et sombreros des cœurs blessés qui se demandent si la Justice de leur pays n’épousera pas cette jurisprudence qui consiste à libérer une personne et à classer une affaire sous la pression médiatisée d’une repentance à n’avoir su appliquer codes et procédures de la manière la plus solennelle !!

D’où l’anagramme de FLORENCE CASSEZ : CLASSEZ DE FORCE !!