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samedi 5 décembre 2020

AU CIMETIERE LES HOMMES GISENT...CAR DESTIN !

 



Valéry Giscard d'Estaing s'en est allé rejoindre le sphynx Mitterrand et ce diable de Jacquot, le Corrézien, son ennemi patenté. Petite biographie de ce personnage, haut en couleur, qui dirigea la France de 1974 à 1981, en la regardant dans le blanc des yeux, en allant manger chez elle, à la bonne franquette, avec ou sans accordéon...


Le petit Valéry ne naît pas en Caux (vu qu’il n’a rien de Saint) mais à Coblence c’est-à-dire en Rhénanie car son père y est Haut-Commissaire. Dans cette zone occupée par les troupes françaises, le petit garçon ne vivra pas principe allemand. En effet, quelques mois après sa naissance, datée au 2 février 1926, son père est rappelé en France par l’Inspection des Finances. La famille s’installe dans le 8° arrondissement ! Valéry poursuit ses études durant l’occupation, histoire de s’occuper et d’obtenir son double baccalauréat en philosophie et mathématiques élémentaires en 1942, à l'âge de 16 ans.

La libération de la France le sublime et il s’engage dans l’armée de De Lattre de Tassigny (lui aussi, il a de la particule). Il se retrouve dans les chars dont les chardons auront raison des dernières résistances nazies.

Après la guerre, il brille en polytechnique puis intègre l’ENA dont il sort les épingles du jeu et 6ème de sa promotion (la promotion Europe, nom prédestiné).

En 1959, il est élu conseiller général du Puy-de-Dôme et sera réélu, sans discontinuer, jusqu’en 1974 ! Cette charge n’est pas un fardeau tant il la vêt d’énergie : - Quel éclair mon faix rend, dira-t-il souvent.

Tombé dans un puits de dogmes monétaristes, il s’occupe des Finances sous les gouvernements de Pompidou, Debré, Chaban-Delmas et Messmer. Valéry aux finances fait augmenter les taxes et étend la TVA sur le commerce de détail quitte à porter le chapeau en rendant les français obérés.

Le premier choc pétrolier, en 1971, lui donne du fil à retordre car l’inflation se profile ! Il doit dévaluer le franc tandis que le mark s’apprécie. VGE fait sortir le franc du serpent monétaire européen, et mesure, en coûts, l’œuvre, en janvier 74. Notre monnaie nationale fluctue, donc, au gré de l’offre et de la demande et cette absence de changes fixes contribue à doper une inflation vipérine !

Georges Pompidou se meurt et VGE pense à la présidentielle ! Il se lance avec comme slogan « Giscard à la barre » et donc, en visionnaire prépare « Giscard au Barre » car bientôt il pêchera le gros poisson économiste. Mais j’anticipe…

Le 19 mai 1974, VGE l’emporte sur Mitterrand et rentre à l’Elysée. Il se brouille très vite avec un corrézien zélé dont il avait fait un premier ministre. Chirac, qui conserve encore aise hyène, claque la porte de Matignon, tel un loup, pour créer son propre parti : le RPR.

VGE nomme alors Raymond Barre, le meilleur économiste de France (dit-on) pour redresser une nation qui cumule désormais inflation à deux chiffres et chômage. Barre mène alors la barre, et Barre barre.

Les mesures d’austérité d’une liste héritée (liste noire de potions amères) ne sont d’aucuns secours devant le second choc pétrolier en 1979 ! Le chômage continue de grimper, le français en supporte le coût et l’épaule en ploie. La France est plongée en pleine stagflation (forte inflation et croissance ralentie qui génère le chômage).

Une telle déroute économique fait déjà oublier les acquis sociaux de ce septennat : la majorité à 18 ans, la loi sur l’IVG (défendue par Simone Veil), le divorce par consentement mutuel.

Le septennat est aussi marqué par des faits médiatisés qui le fragilisent. Ses fréquentations avec la France à fric lui fait recevoir des diamants de l’Empereur Bokassa de Centrafrique. Cette affaire qui remonte à 1973, alors qu’il n’était que ministre, lui revient en plein figure ! VGE doit se carats-pâté, si j’ose dire, dans des explications du style « ce cadeau reçu a permet de financer des œuvres de bienfaisance". 

La presse ne le lâche pas non plus sur ses différentes sorties nocturnes. On lui prête des tas de maîtresses. Un soir, sa voiture heurte le camion d’un laitier ce qui fera le beurre de la presse à sensation. Les rumeurs enflent vachement ! Ca va de mal en pis ! VGE n’était pas seul à bord, Marlène Jobert (oui, c’est mieux que Michel) aurait été à ses côtés. L’actrice a toujours démenti.

Enfin, l’affaire Boulin. Le corps du ministre du travail est retrouvé en octobre 1979 dans l’étang Rompu de la forêt de Rambouillet. Crime ou suicide ? Toujours est-il que cette mort affectera VGE qui envisageait d’envoyer Boulin à Matignon.

VGE se représente en 1981 mais se fait piquer par la rose mitterrandienne. Il ne fera pas un second mandat, terrassé par la force tranquille qui l’assène de maux rois !

Heureusement , il reste l’Europe pour laquelle il s’est beaucoup battu consolidant la réunification franco-allemande, en serrant plusieurs fois la main d’Helmut Schmitt, le chancelier de la RFA.

Il est élu plusieurs fois député et siège au Parlement européen de 1993 à 1996. En effet, Giscard d'Estaing a toujours œuvré pour une promotion de l'Union européenne à la fois politique et monétaire. Avec son ami allemand dont il aime à dire « Il plane parfois, mais sert Schmitt ! » il met en marche le Système monétaire européen et s'émeut de voir SME grandir. Il fait naître le Comité pour l'union monétaire de l'Europe en 1986.

L’écu voit le jour ; il est le 1° avatar de l’euro, lequel le remplacera comme moteur monétaire dès qu'on sentira que l'écu lasse.

En 2003, il rentre sous la coupole et s’assoit sur le fauteuil 16 ! Après sa défaite au régionale de 2004, qu’il ne juge pas trop académique en ses riches lieux, il se console en entrant au Conseil Constitutionnel.

En 2005, il milite pour le « oui » à la constitution européenne mais essuie un revers cuisant avec le morceau de chiffon qui lui sert, habituellement, a briquer les touches de son accordéon chromatique ! Le traité de Lisbonne, qui s’inspire d’un projet de constitution européenne pondu par lui-même, est rejeté par les Français, dans le cadre d’un référendum. Pour se détendre, il retourne en Auvergne, pour une randonnée. Le mieux, dans ces cas-là, serait faire un dôme !

VGE se consolera en voyant les parlementaires français adopter le texte, à peine remanié ! C’est donc qu’ils jugeaient son analyse bonne (son âne à Lisbonne ?)                        

Les années passent et VGE poursuit ses activités constitutionnelles dans le château d’Estaing, dans le Lot. Il passe de temps en temps visiter Vulcania, le centre français de culture scientifique autour du volcanisme, dont il est le père fondateur (ouverture en 2002). 

Il écrit, aussi, notamment « la Princesse et le Président », en 2009. On peut y voir le coup de foudre que VGE avait pour la princesse Diana, écrit dans une prose indigne d’un ancien Président, comme le diront moult critiques.

Une fois encore, ses frasques sexuelles le rattrapent. En mai 2020, une plainte est déposée par une journaliste allemande pour attouchements au niveau des fesses qui auraient eu lieu en 2018.

L’ancien président juge « grotesque » cette accusation pour « un geste dont personne n'a gardé le souvenir ». Il essaiera d’en faire une chanson, pour en rire, mais l’accordéon rend alors son dernier souffle. Il est hors nerfs !

Et, à son image, notre brave Giscard rendra le sien, le 2 décembre 2020, à Authon !

Triste nouvelle que l’automne oit !


dimanche 18 octobre 2020

DE L'ENSEIGNANT A L'AN SAIGNÉ

 


La France retiendra le nom de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie du collège Bois d’Aulne, de Conflans-Sainte-Honorine, assassiné vendredi 16 octobre, dans une rue proche de l’établissement, par un assaillant de 18 ans d’origine tchétchène, qui a été ensuite abattu par les forces de l’ordre, les armes à la main, sans doute pour mourir en martyr et mériter les vierges du Paradis.

Ce père de famille, quadragénaire, était connu pour son investissement auprès de ses élèves. Son grand malheur est d’avoir voulu expliquer ce qu’était une caricature à la sauce Charlie-Hebdo, des dessins qui se moquent de Mahomet mais qu’on peut justifier au nom du droit au blasphème et de la laïcité.

Son grand malheur est d’avoir vu son intervention pédagogique faire la une sur les réseaux sociaux à partir du bouche-à-oreille, de l’ire de certains parents d’élèves, de l’indignation engendrée chez celui ou celle qui pense « qu’on met de l’huile sur le feu à continuer de se moquer d’une religion qui a déjà tué ! ».

Au point de départ de tout ce drame, une plainte déposée contre ce professeur qui, pour certains, dépassait le cadre de sa mission. Cette plainte aurait pu rester sous silence mais le père d’une élève scolarisée, voulant l’ébruiter, l’a propagée sous forme de vidéos, en ligne, en faisant de l’enseignant une cible potentielle.

Jusqu’où ira la responsabilité de ce père de famille, d’un point de vue pénal ?

Cette attaque survient trois semaines seulement après celle qui s’était déroulée devant les anciens locaux de « Charlie Hebdo » et quelques jours après qu’Emmanuel Macron a présenté son projet de loi sur le séparatisme :

·        Dès la rentrée 2021, l’instruction à l’école sera obligatoire pour tous dès 3 ans, l’instruction à domicile étant strictement limitée, notamment aux impératifs de santé.

·        L'obligation de neutralité est étendue aux salariés des entreprise délégataires de services publics. Ainsi, les conducteurs de transports publics ne pourront plus porter de signes religieux ostentatoires. 

·        Toute association qui obtiendra une subvention publique devrait signer une charte de la laïcité. En cas de non-respect de ses engagements, l'association devra rembourser les fonds publics obtenus. 

·        Le Conseil français du culte musulman (CFCM) va être chargé de "labelliser des formations, certifier des imams et éditer une charge qui entraînera la révocation des imams ne l'ayant pas respectée".

·     De nouvelles mesures contre le racisme et l'antisémitisme seront annoncées "durant l'automne". Une partie du plan de relance sera destinée aux quartiers. 

Toutes ces mesures devraient se transformer en poudre de perlimpinpin eu égard à l’ampleur des radicalisations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Comment lutter contre les appels à la haine, couverts d’anonymat, sur Twitter ou sur Facebook ?

Nous voilà donc, de nouveau, face à la bête immonde. Les slogans pourront changer, passer de #jesuischarlie à #jesuisprof, la menace persistera car le radicalisme islamique trouve ses racines dans les printemps arabes aux bourgeons décimés avant même que d’éclore.

Les marches blanches pourront se multiplier, la menace portera toujours son épée de Damoclès car le djihadisme se nourrit de la haine de l’Occident, de relents d’anticolonialisme et d’une irritation à voir Mahomet se faire rouer par ce droit au blasphème dont nous usons au nom de notre laïcité !

Deux virus minent notre démocratie, il n’est pas sûr que le premier, même à déséquilibrer notre système de santé, soit le plus létal !


Il était professeur au collège Bois d’Aulne

On l’a décapité dans le gris de l’automne.

Le prix de son blasphème, par un loup déchaîné

Affamé de venger l’humilié Mahomet.

 

L’effroi gagne la vie, dedans son couvre-feu

Des larmes de colère, la tragédie des yeux

Qui parlent d’une peur, jusqu’aux murs des lycées

Des écoles, collèges, fruits de laïcité...

 

On attise le feu d’une libre expression

Mais le prix à payer coule sans rémission

Dans un lit sanguinaire aux remous tortueux

 

Rampe au cœur des cités, jusqu’aux murs des écoles

La menace hérissée d’islamiques paroles

Où se perd un Coran gorgé de damnations…

 

samedi 17 octobre 2020

ANNIE

 



Le confinement nous rend paresseux. Le réveil sonne plus tard. Je me décale comme Annie. Elle se lève vers 9 H, moi vers 9 H 30. Avant mon café, Annie verre sert : un jus d’orange bien vitaminé pour nous mettre d’aplomb. Puis je prends mon arabica, mais hume, Annie, thé.

- Il est ex Ceylan, me lance-t-elle comme à son habitude, tandis que je dévore déjà les viennoiseries avec un appétit de feu ! Et je sais ce que tu penses : plus gourmand que moi il n’y a pas pire homme, Annie !

Elle déguste par petites bouchées, calmement. Des vagues de sérénité semblent hausser Annie vers l’ataraxie. Et je sens qu’à cette quiétude féline Annie m’a lié.

Je parle de la Covid et laisse Annie taire (elle est sanitaire) sa mince angoisse ! Elle m’écoute en souriant comme si les difficultés Annie veut les niveler.

- Les perspectives d’avenir se délitent, Annie !

- Ceux des litanies renchériront tes propos, mon chéri, répond-t-elle avec aplomb ! Il faut continuer à vivre ! Malgré la pandémie !

- Je n’arrive pas à comprendre que tu ne puisses pas faire la tête, Annie ! Les affres virales nous contractent tellement !

- Détends-toi mon chou ! On n’est pas à plaindre ! On a un job et nos boss nous permettent le télétravail !

C’est vrai ! On est privilégiés ! On vit au bord de la mer et on peut travailler chez nous en regardant les remous maritimes !

Annie est traductrice pour le compte d’un éditeur qui veut écouler sur le marché français un roman d’un britannique adepte du Brexit.

- Ce roman m’amuse, dit-elle, son héroïne s’appelle Annie !

- Ah ? Ah ! C’est motivant pour toi, donc !

- Oui, sauf que, bon là je suis sur un passage scabreux ! Annie est une secrétaire à qui son boss administre une fessée alors qu’il lui a manifesté beaucoup d’égards au préalable ! C’est dérangeant ! Pourquoi cet homme qui aime Annie fesse tant ?

- Dis donc, ton auteur anglais, il ne serait pas un peu pervers sur les bords ?

- J’ai l’impression. Mais, excuse-moi mon chou : ça m’excite ! En fait, le boss est sous son charme et l’attire Annie ! Lui, est comme un papillon attiré par sa lumière sexuelle et aime, avec ses fêlures, Annie (avec ces faits : l’uranie). Elle joue un double jeu mais s’en lave Annie !

- Ca ne vire pas quand-même dans les pratiques SM ?

- Non, pas encore, ça n’essaime pas SM ! Mais je sens que ça pourrait ! La fille a l’air tellement tordue ! Par exemple, dans le chapitre 1, on l’accuse de se connecter trop souvent sur son portable pour vérifier si son petit bichon maltais est sage à la maison. Des accusations qu’Annie dément, tord (canidé mentor ?). Le boss la met alors à l’épreuve, sans s’défausser (sens des fossés) pour mesurer ce qu’Annie vaut !

- C’est vraiment un sale jeu pervers entre eux !

- Oui, mais c’est assez facile à traduire ! Pas de mots savants ! Donc, je disais : elle fut mise à l’épreuve et Annie y laissa la santé à ne pas pouvoir s’annihiler salace, hantée ! Mais, je t’ennuie avec mon roman, non ?

- Un peu, pas trop ! En fait, là, il faut que j’aille dans le bureau pour terminer un rapport ! A tout à l’heure ma biche !

- Bisous mon chou !

Je me retrouve face à mon écran. Il me faut terminer des tableaux Excel ! Je repense à Annie : quelle évolution ! Elle me disait que, petite, elle lisait des illustrés que lui payait son père coco invétéré. A l’époque elle était Pif, Annie mais sans les rois mages dont se moquait bien son paternel.

Animée, Annie met de la vie dans mon existence ! Et dans ce bal qu’Annie (danse Balkany ?) galvanise, je me sens virevolter d’amour !

Des petits pas s’invitent sur l’escalier. Annie va prendre l’air un moment ! Elle a besoin, plus que moi, de respirer la mer ! Sans vent, sans sel, Annie erre (sans ses lanières ?) !

Elle doit marcher, en ce moment, tandis que je m’acharne sur des formules mathématiques et des si imbriqués). Les gens d’ici la reconnaissent : elle ne bat pas la campagne, elle longe la cote avec une envie carnassière ! Tous savent qu’Annie bat l’isthme !

Elle rentrera dans une heure et me dira :

- Tu penseras à t’oxygéner mon amour ?


jeudi 15 octobre 2020

COUVRE-FEU LOIN DE L'EMPIRE AUX MANNES

 



Ce mercredi 14 octobre, notre Jupiter national était convié à s’expliquer face aux Français. Pour l’aider à trouver les bonnes questions à des réponses toute faites, il s’était fait aider par Anne-Sophie Lapix (France 2) et Gilles Bouleau (TF1) à ne pas confondre avec « gît l’boulot » le nouveau slogan de Pôle Emploi.

Le thème de la soirée : La Covid, la Covid et encore la Covid ou « comment s’en sortir » quand on est une Nation parfois conne et pleurnicharde.

Avant toutes choses, notre Président a rappelé la gravité de l’épidémie et c’est vrai que l’an pleure ! On larmoie aux urgences, on pleurniche dans les entreprises, sous les masques, on verse du lacrymal partout tant la morosité gagne à une vitesse aussi exponentielle que le taux de reproduction du coronavirus.

Notre Emmanuel national a décidé de prendre les moyens ! Ce sera le couvre-feu en Ile-de-France et dans 8 métropoles particulièrement touchées par la pandémie : Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse. En ces lieux, il ne faudra plus sortir de chez soi, sauf ausweis, entre 21 heures et 6 heures du matin. 

Toute infraction sera pénalisée par une contravention de 135 € à payer à la « comme en dents dures » une structure policière patentée.

Par ailleurs, une « règle de six » est proposée. Mr Macron, a demandé aux Français « d’au maximum de ne pas être plus de six à table ». Les familles nombreuses devront donc prévoir deux services. Ceux qui sont ascètes, pourront ne pas manger pour permettre aux six autres de se mettre à table, commensaux, comme en salle !

Il n’y aura pas pour autant de restriction au niveau des transports dans les zones concernées par le couvre-feu et Jupiter a confirmé, dans sa grande bienveillance, qu’il n’empêcherait pas les gens de partir en vacances, même à Sète. Les trains rouleront sans se voir gares ôtées.

Quant à savoir combien de temps durera ce petit cinéma, nul ne le sait. Six semaines ? Plus ? Il faudra prendre son temps. De toutes manières, comme dirait un ami Helvétique, y’a pas le feu au lac puisqu’il est couvert (le feu, pas le lac !).

Il a été question des tests : trop de gens les utilisent ! On ne s’en sort plus ! Les résultats sont donnés 7 jours plus tard ! Ça bouchonne de partout ! Notre Président en a conscience, il le dit d’un ton poli mais rase (polymérase) les murs pour ne pas trop montrer les réactions en chaîne de son impuissance.

Une fois encore le volet économique a été abordé. On va verser une aide de 150 € aux bénéficiaires du RSA et des APL ainsi que 100 € par enfant à charge car « la crise est inégalitaire » avoue l’Elyséen. Et oui, la Covid frappe surtout les moins favorisés ! Ce Covid doit voter pour Les Républicains !

En attendant, on donne, on verse des subsides et les mannes s'évaporent. On creuse la dette comme dirait un ancien de Matignon qui a eu quelques soucis avec une Pénélope qui retissait un ouvrage perclus d'inanité mais gratiné d'une jolie rémunération.

Voilà donc comme un Président nommé pour 5 ans se voit dans l’obligation de discuter de sales petits virus et des mesures sanitaires pour en venir à bout.

Nous voici en période de couvre-feu !

Une traversée de Paris, en nocturne, se fera en catimini, en marche feutrée qui se perd aux quais.

Qui se perd aux quais silencieux, nu de bavardages ; et clôt d’autant l’ara !


mercredi 14 octobre 2020

DIVERTISSEMENT XXVIII

 



Je n'avais pas pondu de planches allitératives depuis septembre 2019 !

Un an déjà !

Voici la petite dernière : 15 illustrations autour de Mata-Hari, l'espionne !

On y retrouve du beau monde : Bach, Alain Rey, le peintre Matta, notre ancien premier ministre de la rose hollandaise et...la Reine Elizabeth quelque peu malmenée par la duchesse de Sussex.



lundi 12 octobre 2020

LE MAQUIS DE KARABAKH ENTEND LE BRUIT DES BOTTES


Il existe une terre de tensions, parmi tant d’autres, qui se nourrit du sol de l’Azerbaïdjan mais dont jouit un peuple majoritairement arménien. Cette terre se nomme le Haut-Karabakh et, depuis 1988, la population de cette zone demande son attachement à l’Arménie.

A l’époque, ce fut un Niet péremptoire dans la bouche de Gorbatchev, le même veto fleurissant sur les lèvres des dirigeants de Bakou (capitale de l’Azerbaïdjan). Il s’agissait de donner raison à Staline qui, en 1921, avait octroyé la région à l’Azerbaïdjan bien que la sachant arménienne !

Soutenu par l’Arménie, le Haut-Karabakh obtient, au terme de 6 ans de conflits, son indépendance.  Indépendance toute relative car non reconnue à l’international. Depuis, la ligne de front reste figée et témoin de flambées sporadiques suivant calcul super chérot, car abaque (sue, perd chair, Haut-Karabakh).

Le 27 septembre, le conflit a dégénéré de manière brutale, sans doute à l’initiative de l’Azerbaïdjan, soutenu par le Turc Erdogan.

Armé par Ankara, Bakou, la musulmane, s’est modernisée militairement. Mais les aides ottomanes ne sont pas les seules en présence : des entreprises russes, israéliennes, mais aussi françaises, ont livré des armes à Ilham Aliev, le président de l’Azerbaïdjan, le fils de son père, Heïdar Aliev, ex général du KGB et spécialiste de la répression des peuples.

Le fils ne vaut guère mieux que le père auquel il a succédé en 2003. Il se spécialise dans les arrestations sommaires et ne veut rien céder à l’Arménie. Sa dernière déclaration en dit long, tant la défausse est haine :

- Si la France veut déterminer son propre destin pour le Haut-Karabakh, laissez-les leur donner la ville de Marseille, où près de la moitié de la population est arménienne !

On imagine Charles Aznavour se retourner dans sa tombe à l’écoute de cette Marseillaise venant d’un diable dont le cheval de Troie, en tant qu’arme, hennit !


Une trêve a été négociée entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays sous le parrainage de Vladimir Poutine, vendredi 9 octobre, à Moscou.

 

Dans ce jeu, Moscou travaille en hôte-rouble, qui soutient l’Arménie tout en livrant des armes à ses ennemis.


Ce cessez-le-feu a officiellement pour objectif d'échanger les prisonniers et évacuer les blessés, ce qui laisse présager d'une reprise des combats dans quelques jours.


Bakou, soutenu inconditionnellement par Ankara, affirme qu'il ne cessera pas ses basses œuvres martiales tant que les forces arméniennes n'auront pas quitté le Haut-Karabakh. Au comme il sent le soufre, le papier d’Arménie !


Une politique inflexible aux bas coups main non à bas coûts eu égard à l’effort de guerre de ce pays musulman : achat de drones turcs, armes antiradars made in Israël…

Une poudrière de plus dans les mains d’Erdogan, pyromane en série, qui attise aussi les braises du conflit avec la Grèce, en Méditerranée orientale.


    

Une étendue de monts, tout veinés de rivières

Où poussent à foison les fruits ensoleillés

Le jardin du Caucase, de son noir éclairé

Aspire jusqu’aux crêts à des paix millénaires.

 

Mais son cœur arménien secoué de menaces

Maudit encore Staline et les choix du passé

Le fracas des canons de l’ennemi juré

Déchire le silence d’effronteries pugnaces

 

Les accents azéris en crocs de va-t’en guerre

Emplissent l’horizon de combats à venir

Que le marché martial attise de plaisir

 

Le regard de Moscou et celui d’Ankara

Aux larmes d’Arménie, se posent, scélérats

Sur les bords d’une trêve aux harmonies amères…

vendredi 9 octobre 2020

LA TEMPÊTE ALEX TERMINÉE APRÈS AVOIR EXTERMINÉ...

 


Alex n’est pas allé en alexandrins pour souffler ses maux à la nature. Il a bousculé les éléments, exacerbé sa tempête et, avec cruauté, éleva les crues, hautain.

Les flots de la Roya se sont alors déchainés, emportant en coulées de boue les voitures, habitations et la joie de vivre des habitants de cette petite perle des Alpes-Maritimes.

Le lit de la Vésubie a connu la même fièvre cataclysmique ! Un pont a été emporté par les flots déchainés !

Cet arrière-pays niçois a été le théâtre d’une véritable apocalypse aux affres d’intempérie inimaginables. Alex a tué ! Cinq morts ont été identifiés et le dernier en date est un capitaine de sapeurs-pompiers. Son corps a été retrouvé dans le Var, à quelque 80 kms du lieu où les flots l’avaient emporté !

Six autres personnes restent portées disparues et treize « supposées disparues ». J’avoue ne pas trop mesurer la nuance qui ne doit pas peser lourd à l’aune de l’angoisse de celles et de ceux qui se rongent les foies.

Le calme est revenu, mais les vallées pansent leur plaie dans l’hébétude la plus complète.

A ce jour, trois villages sont toujours coupés du monde. Tous se situent dans la vallée de la Roya. Il s’agit de Tende, Fontan et Saorge. Dans ce dernier, l'avenir s'annonce très sombre, malgré la solidarité des habitants. Seuls les hélicoptères y ont livré de l'eau potable

- On n’a plus de routes, plus d'électricité, plus d'eau, lance Laurence Senda, la secrétaire de Mairie de Saorge. Pour les vivres, c’est ce qui nous reste dans les congélateurs, les frigos. Mais bientôt, ça va être fini. Il faut se débrouiller avec les moyens du bord. On fait le tour pour voir les personnes qui nécessitent de l'aide."

 

On dénombre plus d’une cinquantaine de brèches dans la voirie départementale tout le long de la vallée de la Roya, soit au minimum 25 kilomètres de routes et beaucoup d’ouvrages à reconstruire !

Dans un climat sanitaire très covidien, les esprits s’affairent pour reconstruire progressivement une zone désolée, victime d’un réchauffement climatique que l’activité humaine excite à coups d’industrialisation.

Cela prendra du temps, des années et coûtera plusieurs centaines de millions d’euros et des heures de réflexion à se demander s’il faut reconstruire aux mêmes endroits eu égard aux risques imminent de renouvellement d’une telle catastrophe.





Dans la colère d'Alex, les flots de la Roya
Ceux de la Vésubie, ont charrié l'épouvante
De longs torrents de boue en fanges dissidentes
L’impétueux débit d’une aqueuse samba.

Une crue frénétique déchirant les vallées
Erodant l’atonie des rives bucoliques
Eboulement de voies, gravats fantomatiques
L’innommable fracas des gîtes emportés

Le calme douloureux aux terreurs suspendu
Profile sous le vent des solidarités
Uniques fleurs d’automne en ces lieux isolés

Les rives endeuillées gardent en leur mémoire
Stigmates purulents d’un tragique offertoire
Sur l’autel des colères aux souffles impromptus…

vendredi 25 septembre 2020

ET PLEURE ST GERMAIN-DES-PRES


Juliette Greco est née le 7 février 1927 à Montpellier, d’une mère bordelaise et d’un père d’origine corse, Gérard Greco, dit GG pour les intimes mais qui ne fut guère héros dans l’Hérault car il abandonna sa famille. Aussi, la petite Juliette est-elle élevée avec sa sœur Charlotte à Bordeaux par ses grands-parents maternels avant que leur mère ne les rejoigne en 1933 pour les emmener dans la capitale. Tu la rappelles Hérault mais haut est Juliette, haut, dans ses rêves parisiens…

Là, attirée par la danse, elle devient petit rat à l’Opéra Garnier, petit rat se faufilant entre chats. Mais la guerre éclate et comme la mère fait de la résistance, les deux sœurs sont vite impliquées ! Aussi, Juliette aura-t-elle le malheur de connaître la gestapo et la prison de Fresnes. Sa mère et sa sœur ainée seront, elles, déportées à Ravensbrück d’où elles reviendront, miraculeusement.

Dans ces années 50, de reconstruction, Juliette se retrouve à St Germain-des-Prés, lieu foisonnant d’artistes d’âme rive-gauche, mais loin d’être maladroite. C’est dans ce bouillon de culture qu’elle tisse des liens : Boris Vian, Jean-Paul Sartre, Camus…

En 1949, alors que les trente glorieuses fait la part belle aux banquiers et que s'ingèrent mains des prêts, elle joue dans Orphée de Jean Cocteau, lequel (ironie du sort) écrivit « le mythe du Greco » en 1943, en hommage au grand peintre !

En 1951, elle enregistre son premier album, Je suis comme je suis, de Prévert et Kosma. L'auditeur, lui, dira : Je la suis, comme je la suis, depuis le début, avec avidité !

Au milieu des années cinquante, elle chante Aznavour, Trenet et Brel dont le pianiste, un certain Gérard Jouannest, sera son compagnon de la dernière route.

Auparavant, la dame brune, jolie môme, aura connu un impossible amour avec Michel Piccoli, et la maternité avec Philippe Lemaire, une figure du cinéma de cape et d’épée (2kpdp). En 1957, elle se rend à Hollywood pour y interpréter quelques rôles pour des réalisateurs prestigieux tels que John Huston « les racines du Ciel » avec Errol Flynn, ou Richard Fleischer « Drame dans un miroir », film de 1960 où elle rencontre, ni plus ni moins, Orson Welles !

Puis, de retour à Paris, elle enregistre « jolie môme » une chanson de Léo Ferré. Mais, surtout, elle interprète une dizaine de chansons de Serge Gainsbourg, dont la Javanaise en 1963. Gainsbourg dira :

Cette Javanaise, qui fut si incomprise parce que j'y parle javanais, je l'ai écrite pour Juliette Gréco et je lui ai donnée aussitôt son retour des Amériques (sic). Je pense être un auteur privilégié puisqu'elle m'a chanté et je pense qu'il n'y a pas un auteur digne de ce nom ou au moins ayant un tant soit peu de tenue littéraire qui n'ait souhaité écrire pour elle.

En 1965, son rôle dans la série Belphégor fait grimper sa popularité. La France de l’ORTF découvre la chanteuse en fantôme masqué et hantant les couloirs du Musée du Louvres, d’avant la pyramide ! Ca fait faire peur mais sans jamais donné dans le sanguinolent (d'ailleurs, en noir et blanc, le sanguinolent, hein ?). En aucun cas la belle fait gore !

En 1968, elle inaugure la formule des concerts de 18 h 30 au théâtre de la Ville à Paris. Elle y interprète l'une de ses plus célèbres chansons que n’aurait pu imaginer Charlélie Couture «Déshabillez-moi », tube, qui depuis, n’a jamais pris une veste.

En 1982 sort Jujube, son autobiographie, ainsi qu'un nouvel album. Elle s'éclipse ensuite pendant quelques années et revient au début des années 90 avec deux albums. En retrouve son public de l’Olympia en 1991 !

En 2004 sort « Aimez-vous les uns les autres ou bien 10 x éc..heu, disparaissez ! », album sur lequel travaillent notamment Benjamin Biolay, Art Mengo, Bernard Lavilliers et Christophe Miossec. L’accueil de ce dernier album lui confirme l’indécrottable fidélité de son public et cette faculté de se fondre dans toutes les générations !

Elle sort « Le Temps d’une chanson en 2006 », album réalisé à New-York avec de vrais jazzmen.

Début 2015, elle annonce une ultime tournée qui débutera fin avril 2015 :

 - J'ai 88 ans, et je n'ai pas envie de monter sur scène en boîtant. C'est une question de courtoisie, de dignité. [...] Je veux partir debout. Je ne voudrais pas faire pitié. J'ai horreur de ça !

Ce 23 septembre 2020 s’en est allée la muse de St Germain des Prés. Il n’y a, désormais, plus d’après à la silhouette de la belle dame en noir et blanc, à la voix mystérieuse, aux cristallines aspérités masculines, aux mains frétillant de volubilité, au regard noyé de malices et d’étrangeté !

 Il n’y a plus d’après à la jolie môme !

Une page s’est fermée ; notre vie sous masque a l’rimmel qui fout l’camp, et l’âme des amants est toute nue sous le pull de laine rêche dans l’automne abandonné..


mardi 22 septembre 2020

IL ETAIE UNE FOI, UN GRAND COMEDIEN...

 


Michael est né à Paris, en 1931, d’un père anglais, d’Edward Lonsdale-Crouch et d’une mère française, Simone Béraud.  Il passe une partie de son enfance à Londres avant que sa famille ne s’installe au Maroc en 1939. Son père y est négociant en engrais ; l’anglais, en gros, file pour l’engrais anglophile. C’est dans ce beau pays du Maghreb que futur acteur anime, dès 1943, des émissions enfantines sur Radio-Maroc dont la plus connue « la case à Blanca » rabat les suffrages. Son tout premier rôle, radiophonique, est Atchoum, un des sept nains ; un avant-goût de sa recherche mystique : éther, nuées…

En 1947, après la guerre, il vit en France et rencontre Roger Blin, acteur mais aussi grand metteur en scène des pièces de Beckett. Roger lui fait découvrir le théâtre et les planches ne tarderont pas à vibrer sous la voix chaude et voluptueuse de ce néophyte qui picore ça et là des pousses d’alexandrins et becquette.

On le voit dans, en 1955,  dans « Pour le meilleur et pour le pire » mis en scène par Raymond Roulleau, bien loin d’y être au bout tant il est passionné. L’année suivante, Michel démarre sa carrière au cinéma dans « C’est arrivé à Aden (1956) de Michel Boisrond, un meneur d’homme assez carré.

L’acteur s’illustre rapidement devant la caméra de cinéastes prometteurs comme Gérard Oury (La Main chaude 1960, Le crime ne paie pas 1962 – un film à sketches     ) ou Michel Deville (Adorable Menteuse - 1961). Mais c’est avec Jean-Pierre Mocky que la relation semble la plus forte. Sous la direction de JPM, il jouera 8 films dont « Snobs » 1962, « la grande lessive » 1968, avec Bourvil. C’est un film mené tambour battant dans lequel son prénom rétrécit au lavage du générique : il y figure en tant que Michel !

Le petit écran ne l’oublie pas, qui lui fait tourner dans des courts métrages comme « Escale Obligatoire » de Jean Prat, en 1962. De théâtres en écrans il multiplie les projets et impose son aura charismatique dans des films d’auteurs comme « La mariée était en noir (1967) et Baisers volés (1968) de François Truffaut ou encore British Sounds (1969) de Jean-Luc Godard montrant ainsi son intérêt pour la nouvelle vague où l’onde hale le navire de la modernité.

Mais, pour montrer son éclectisme, le comédien s’investit avec le même bonheur dans des œuvres populaires : « Hibernatus » (1969) de Molinaro où il donne la réplique à De Funès, ou encore « Le bon roi Dagobert « (1984) de Dino Risi où, en tant que St Eloi, il croise Coluche (le roi fainéant).

Il crée même la surprise en jouant un rôle de méchant dans un James Bond de 1979 « Moonraker ». Il incarne Sir Hugo Drax qui, sur fond de navette spatiale, donne du fil à retordre à l’agent de sa gracieuse majesté (Roger Moore). Mais 007, une fois encore, gagnera et fera mieux que Drax taire (si vous motorisez ce calembour) : il l’enverra dans l’espace.

Le jeu de l’acteur se caractérise, à chaque fois, par une distanciation (bien avant la Covid) avec le personnage qu’il incarne. On y trouve toute une palette de couleurs : ironie, tendresse, réflexion, introspection… Selon ses humeurs ou les volontés du metteur en scène, l’homme est capable de passer d’une voix suave, voire sirupeuse à l’explosion volcanique mais jamais létale car jamais lave-haine tuera (oui, bon, si on ne peut plus placer un tube de Stone et Charden !)

Il passe allégrement de l’ange au diable et cette dimension manichéenne touche au mystique. L’acteur se sent de plus en plus à l’aise dans les rôles ecclésiastiques, tout imprégné qu’il est d’une foi chrétienne. On le voit jouer un abbé bibliophile dans « le nom de la rose », 1986, de Jean-Jacques Annaud (d’après l’œuvre de Umberto Eco) et surtout il est consacré pour l’interprétation du frère Luc Dochier dans « des hommes et des dieux » , 2010, de Xavier Beauvois. Un film qui évoque l’assassinat des moines de Tibéhirine et qui lui vaudra, enfin, un César, celui du meilleur acteur de second rôle.

Michael, vivra de sa foi jusqu’à son dernier souffle. Il deviendra, ainsi, un acteur à part dans le 7ème art. Jamais totalement avalé par le showbizz, il demeurera une sorte de moine comédien, célibataire car la seule femme de sa vie, une certaine Delphine Seyrig, avec qui il joua souvent (« Baisers volés » -Truffaut, « Chacal » - Zimmerman, « son nom de Venise dans Calculta Desert » – Marguerite Duras…) aura brisé son cœur !

Il dira d’ailleurs :

 "J'ai vécu un grand chagrin d'amour et ma vie s'en est trouvée très affectée. La personne que j'ai aimée n'était pas libre... Je n'ai jamais pu aimer quelqu'un d'autre. C'était elle ou rien et voilà pourquoi, à 85 ans, je suis toujours célibataire ! Elle s'appelait Delphine Seyrig.

L’amour conjugal impossible mais amour de toute une vie pour l’humanité, derrière le visage d’un Christ ressuscité, qui, jusqu’à son dernier souffle aura habité l’âme de ce merveilleux comédien.

Il nous quitte, en ce 21 septembre 2020, dans son sommeil, en paix, dans la sérénité et le regard de Dieu en nous laissant le souvenir de sa voix mélodieuse et son regard interrogatif qu’il posait sur les êtres…


mercredi 2 septembre 2020

ITINERAIRES SYMPAS - XIII

 


Voici ma treizième planche d'itinéraires sympas à effectuer avec ou sans le masque, en fonction de votre éthique plus ou moins étique.

mardi 11 août 2020

LA MALEDICTION LIBANAISE

 


Le Liban vient de vivre un drame sans pareil.

Deux fortes explosions ont secoué Beyrouth, ce 4 août, semant morts et désolation.

Selon le dernier bilan du gouverneur de Beyrouth, la catastrophe a fait au moins 158 morts, plus de 6 000 blessés et 300 000 sans-abris.

A l’origine de la déflagration : un stock de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans un entrepôt. Cette substance est bien connue chez nous pour avoir causé l’explosion de l'usine AZF à Toulouse (2001).

Pour des raisons qu’il reste à éclaircir la combustion a ravagé l’entrepôt dont on connaissait, depuis longtemps, la nocivité potentielle. Les explosions s’en sont ensuivies, meurtrières, laissant la ville dans un état chaotique de fin du monde.

Notre Jupiter national s’est rendu sur place, très vite, en lançant comme un « je vous ai compris ». Emmanuel Macron a assuré le soutien de la France en laissant poindre la nécessité de réformer le pays du cèdre, sérieusement enlisé dans la corruption de ses dirigeants !

Car un tel accident n’aurait jamais dû se produire dans un pays où la démocratie circule en toute liberté.

Hélas, le Liban, déjà atteint d’une crise économique, supporte depuis longtemps un régime vérolé par les combines, les passe-droits, les dessous de table.

Le Président de la République, Michel Aoun, avoue lui-même avoir été informé de la présence du produit dangereux, seulement le 20 juillet dernier alors qu’il était en poste depuis 6 ans ! Toutefois, il n’a jamais pu ordonner le moindre déplacement du stock à défaut de prérogatives nécessaires attribuées à son poste !

Dans ce pays gangrené, les banquiers, les politiciens mafieux mènent le bal et, maniant les rouages du pouvoir, freinent des deux pieds pour éviter que la moindre avancée positive pour le peuple nuise à leurs petits intérêts personnels.

Le peuple, après avoir encaissé le choc, s’est mu dans la résilience et la colère. Un parfum de jasmin est monté dans les rues.

La jeunesse encadrée par des militaires à la retraite s’est ruée contre les édifices gouvernementaux. La colère a gagné les rues acculant le gouvernement a démissionné.

Tout reste à faire au Liban : les aides humanitaires sont impératives puis viendra la reconstruction des immeubles.

Une page devrait se tourner pour aboutir à un système politique épargné par les scories mafieuses. Mais la situation sera difficile : les bénéficiaires de l’ancien régime feront tout pour conserver une part de leurs avantages tandis que, déjà, beaucoup de jeunes lorgnent vers l’étranger, vers un exil salutaire puisqu’ici « rien ne leur est proposé ».


Deux immenses tonnerres, brisures, déflagrations

Beyrouth enseveli sous les gravats d’enfer

Le regard éborgné vers l’ombre d’une mer

Qui pleure en ses marées cette désolation

 

Nitrate d’ammonium en stockage funèbre

Contait de fatalisme l’éminence du feu

Les cris d’apocalypse, la terreur dans les yeux

L’ineffable chaos qui rejoint les ténèbres.

 

Souffles impétueux d’années d’impéritie

Le péril opérait sous des regards tacites

D’un pouvoir ossifié de crédos illicites

Corrompu jusqu’au fond de son derme flétri.

 

Décisions sclérosées dans le lit des prébendes

Où s’endorment banquiers dans des rêves d’égo

Tandis que d’une lune émerge le chaos

Les étoiles vidées de lueurs sarabandes

 

Le port n’est qu’une plaie de décombres maudits

Où survit l’indigent que l’avenir apeure

Une rue mutilée enfante sa douleur

Les quais noirs, éventrés, se meurent dans un cri.


Le cèdre a tant gémi en regardant le ciel

Les nuages blanchis de vaine providence

Il a pleuré les morts dans les plis de l’absence

La rage d’un sanglot, le deuil en traits de fiel


Puis, du profond secret de cette Terre fière

Il a senti monter la sève des racines

Nourrissant, tel un cœur d’une source divine,

Un jardin de combat, aux effluves altières

 

Il a vu le drapeau crier l’ignominie

A la face des rois pantelant sur le trône

Se lever le matin des ires mégaphones

Des parfums de jasmin aux aplombs infinis !

 

Les puissants frelatés ont laissé place claire.

A l’horizon frileux de cette démission

Naviguent en fantômes d’indicibles questions

Où se perdent déjà les cédraies visionnaires 

 

Jupiter, en ces lieux, a promis le salut

Le soutien cocardier et les mannes d’Europe

Au large des trafics et des voies interlopes

Tant de bouches à sauver, tant de ventres ténus !

 

Beyrouth attend le vent dans les ailes syriaques

Du serin souverain au nid de probité

Sur les visages las par des masques celés (*)

Le soleil irradie de douceurs élégiaques…


(*) La Covid 19 est présente, également, au Liban. La crise sanitaire amplifie les difficultés.