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mardi 8 mai 2012

SAGES COMME UNE IMAGE


François Hollande a les cheveux en bataille ; ah ce cent ! Décevant ! Valérie lui avait pourtant dit de mettre de la laque ! Bon, déjà il s’est essuyé les verres de lunettes. C’est déjà ça pour l’aspect photogénique. Ah, ils sont déjà là ! C’est tout l’ancien gouvernement au pied de l’Arc de Triomphe ! Il va falloir que je salue tout le monde ! Ah, les protocoles ! Ça va, il ne pleut pas ! Moi Président je décrèterai qu’il ne pleuve jamais le 8 mai ! Moi Président je proposerai que la flamme du soldat inconnu soit alimentée par des panneaux photovoltaïques ! Moi Président, heu, bon, je ne vais pas refaire le débat télévisé ! Je suis le nouveau Président ! Non, je rêve, je suis le nouveau Président !! Je me pince ! Oui je me pince ! Aïe !! Mais quel idiot ! Je suis sûr que je me suis fait un bleu, pour un rose c’est un comble !! Oh, là, la tête du neveu de Tonton, pas la frite ! Et la Pécresse ? Ça va pas trop revêche pour une fois ! Et mais c’est Mamy Rose ? Tu vas bien toi ? Ah, un petit rhume ? Moi Valérie préconise l’homéopathie ? Ah, tu n’y crois pas ? L’effet placebo ? Tu penses ? Ah, le voilà ! Mais dites-moi il est un peu en retard, non ?  Ah, il se dirige vers moi ! Prenons bonne posture !!
 

- Bonjour François, bien dormi ?

- Très bien Nicolas, comme un loir !

- Oh, le vilain petit menteur que voilà ! Mais, bon ! On ne va pas refaire le débat !

- Oh que non ! On est filmé pour une cérémonie émouvante ! Il faut soigner nos images !


Alors les deux présidents (hé oui ! deux !!) se dirigent vers la tombe du soldat inconnu et
déposent ensemble une gerbe. Les deux candidats à l'Élysée qui s’étripaient férocement il y a moins d'une semaine se sont métamorphosés en gentils petits garçons bien élevés et de bonne famille dont la mère, une certaine Marianne, peut tirer moult fierté. Photos et films se doivent d’éterniser le côte-à-côte des deux rivaux réconciliés pour les besoins de la mémoire collective.

Quand le protocole s'achève. Hollande et Sarkozy se dirigent vers les spectateurs. Pour un peu on jouait à guichet fermé. Le second s'offre un bain de foule, saluant les brebis égarées tandis que le second fait de même par mimétisme.

Une « bonne » image, celle d'une « démocratie apaisée » comme on le répète dans les deux camps. « Il y a les institutions, la continuité des institutions. La politique n'a rien à voir avec ça. C'est la France éternelle », commente le Premier ministre François Fillon.
 

Le soldat inconnu n’en revient toujours pas d’être à l’origine d’une telle réconciliation ! Il s’enflamme :

- Vive la France, vive le Général de Gaulle ! Vive Jeanne d’Arc ! Vive Pét.., heu, vive Moulin !

Allons, soldat inconnu, on se calme ! La guerre va reprendre car la campagne des législatives se profile à l’horizon. Ami, entends-tu le vol noir des corps beaux de ces députés prêts à en découdre ? Aux urnes citoyens, rangez vos bâtes haillons de sérénité fugace !!

LA GRECE S'IRISE A L'AUBE DOREE


Michaliakos leader de "Aube dorée"

Le 6 mai on votait aussi en Grèce mais pour élire les députés.

Ces élections  se sont traduites par un recul cinglant des deux principaux partis politiques du pays, adeptes contre mauvaise fortune bon cœur des cures d’austérités imposées par l’Union Européenne et le FMI.
Ces deux partis, la Nouvelle-Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste) ont essuyé un sévère revers. A eux deux ils ne rassemblent que 149 sièges sur les 300 disponibles au Parlement grec ! Ce n’est pas la majorité !

Les deux grands gagnants du scrutin sont la formation de gauche radicale, Syriza, qui devient la deuxième force politique du pays avec 16,5 % des voix soit 52 sièges, et surtout (et hélas !) le parti néonazi Aube dorée (6,9% soit 21 sièges), qui fait une entrée en force au Parlement.
A chaque fois qu’on saigne un pays, pour des raisons d’économie, on exacerbe la colère des habitants et on insuffle de la vie aux brasiers extrémistes qui ne sont jamais éteints.

Les Grecs n’en peuvent plus de voir leur pouvoir d’achat s’effondrer et accusent les partis au gouvernement de s’assujettir, pieds et poings liés, aux diktats de l’UE et du FMI, eux-mêmes soucieux des colères du Marché et des agences de notation.
Les Grecs ont voté contre l’austérité qu’on leur impose en s’ouvrant aux extrémismes de gauche et de droite.

Le leader de Nouvelle-Démocratie, le conservateur Antonis Samaras, s'est vu confier par le chef de l'Etat grec un mandat pour former un gouvernement de coalition. Samaras a trois jours pour former un cabinet dont la constitution impliquera, nécessairement, la coopération des deux partis extrémistes.
Si aucun accord de gouvernement n'intervient au terme du processus de négociations, de nouvelles élections pourraient être convoquées dès le mois prochain. Ce report aux calendres grecques s’avèrera incompatible avec le planning de consolidation budgétaire (environ 11,5 milliards d’euros). Car, si de nouvelles élections devaient avoir  lieu, les partis extrémistes pourraient davantage s’étayer et annihiler toute volonté de voter des mesures d’austérité corollaires à l’obtention de nouveaux prêts !!

Et sans nouveaux prêts la belle Hélène risquerait de se trouver en faillite et de quitter la zone euro !!


L’Austérité sème la mort
Au cœur d’une Europe voutée
Et refaçonne le décor
Des aigles sur les croix gammées.

La saignée des enfants d’Hélène
Noie le pourtour du Parthénon
Et l’olivier pleure sa peine
En huile rance d’affliction.

Quand l’athénienne république
Se délite aux pas des banquiers
Refleurissent en bouquets cyniques
Les extrémistes carnassiers.

La mère de la démocratie
Vit dans les cendres d’Aristote
Les pigments de démagogie
Relèvent les goûts patriotes.

Mais qui blâmer lorsque la faim
Ou la peur de manquer de tout
Vient crucifier les lendemains
Sur le bois noir des grippe-sous ?

L’UE flanquée du FMI
Impose les fourches caudines
Et le Péloponnèse émit
Des râles en ton de grise bruine.

Saper pensions et traitements
Ou supprimer les fonctionnaires
Avive les ressentiments
Et les  brasiers de la colère.

Quand tout un peuple est à genoux
Sous le joug des spéculateurs
Il finit par fouler la boue
De sournois mystificateurs.

Le volcan éructe sa lave
Sur l’étranger bouc émissaire
L’aveuglement se fait entrave
La peur se trompe de colère.

Sous le regard des armateurs
Repus dans leur château d’ivoire
La Grèce engrossée de douleurs
Ouvre un enfer de son Histoire…