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vendredi 6 mars 2009

BIENS MAL ENCHERES NE PROFITENT JAMAIS

Un milliardaire indien a remporté jeudi 5 mars 2009, à New York, pour 1,8 million de dollars les lunettes et d'autres objets ayant appartenu au Mahatma Gandhi
Non, ce n’était pas lors d’un gala de charité pour les époux Obama, ni une tombola au profit du financement du nouveau disque de Mickael Jackson.

Non, il s’agissait d’enchères !

Elle se sont déroulées alors que le militant pacifiste James Otis (Spécialiste des ascenseurs qui montent mais qui ne descendent pas ! Un non-violent ne descend jamais !), propriétaire des objets, venait juste de demander à la Salle des Ventes de les retirer et de les lui rendre.

- Il faut savoir ce que vous voulez, Mr Otis, s’est fâché le commissaire priseur, méprisant.
Otis, las censeur insensé, n’a pas réussi à retourner la situation et, in fine, c’est un certain Tony Bedi qui a raflé le gros lot pour le compte de Vijay Mallya (je ne sais pas si je prononce bien ?)
De quoi s’agit-il ? C’est un lot composé des célèbres lunettes rondes, d’une montre de gousset, de sandales de cuir à lanières, d’un bol et d’un plat.

Julien Dray, présent dans la salle des ventes, lorgnait sur la montre à gousset. Mais avec 1000 € en poche il dû battre retraite. La vie n’est pas rose pour lui, en ce moment.

Laurent Dumas était sur place aussi. Il voulait acheter les sandales de cuir pour Christine Deviers Joncourt. Après la paire de godasses à 1 SMIC la chaussure cela aurait eu de la gueule d’offrir à sa belle les sandales de Gandhi.

- Dumas hâte ma décision de vite surenchérir, se dit Tony Bedi.

Et il prend tout le monde de vitesse !!

En effet, c’est 1,8 million de dollars qui sont sortis de la poche de Taudis bénit heu..de Tony Bedi. Une coquette somme, quand bien même le dollar ne vaut plus rien car sous l’emprise de leadership financier chinois alimenté par les bons du Trésor américains et les dollars qui s’accumulent dans la cité interdite .

En parlant des Chinois, c’est une autre histoire d’enchère qui nous a régalés ces derniers jours.
Revenons aux faits : Pierre Bergé et Yves Saint Laurent (récemment décédé) ont, durant de longues années, collectionné des œuvres d’art : premiers numéros de Spirou, médailles du travail du Second Empire, premiers enregistrements de Léon Zitrone et surtout des babioles venues de Chine !

Parmi elles : une tête de rat et une de lapin en bronze.

Tandis qu’il se coulait un bronze, Pierre Bergé, stoïquement assis sur le trône (qui avait aussi servi à Honoré de Balzac, une pièce rare !) eut une idée brutale qui déstabilisa inopinément l’infrastructure mentale de ses neurones :

- Et si je vendais ces deux têtes stupides ? J’aurais un peu d’argent pour ma fondation !
Oui, c’est cela ! Je vais lancer des enchères

Et voilà Bergé qui s’organise une petite vente aux enchères. Comme cela, au débotté. Et ça marche ! L’argent afflue. Un collectionneur chinois Cai Mingchao (Pantin) se paie même le luxe d’emporter les deux têtes en question ! Pour la modique somme de 31,4 millions d’euros.

- C’est génial, se dit Pierre Bergé, je vais recevoir un gros chèque de 31,4 millions
Hé oui, il est resté très gamin le Pierrot. Il est tout frétillant, comme un môme qui a reçu un nouveau cadeau des mains du Père Noël.

Il va vite déchanter. Les jours passent. Le chèque ne vient pas ! Il téléphone à l’acquéreur :

- Allô, Cai ? (il prononce très mal le chinois ; c’est un de ses principaux défauts !)
- Oui, c’est pourquoi ?
- Ah, mais vous parlez français ?
- Oui, c’est pourquoi ?
- C’est Bergé ici, celui qui vend des toiles (les toiles du Bergé, mondialement connues) mais aussi des bronzes. Vous vous souvenez ? Les bronzes ? Une tête de lapin et une tête de rat ? Des œuvres chinoises ! De votre pays ! Ca vous revient ??

- Si ce me revient ! Et comment ! Figurez vous que mon pays souhaite récupérer ces superbes ouvrages entièrement ciselées avec motricité fine par des petites mains chinoises au XVIII ème siècle !

- Ah ! Et alors !
- Alors ! Je ne vois pas pourquoi je paierais ces deux têtes si c’est pour les voir disparaître dans un musée chinois.
- Ah !!

Pierre Bergé a reposé le combiné, une grosse boule dans la gorge. Puis il a déclaré en son for intérieur :

- Si le paiement ne s’effectue pas je garde chez moi les pièces ! Na !

Hé oui, il est resté très gamin le Pierrot. Il est tout renfrogné, chiffonné comme du papier kraft ! Quand même, c’est puéril un tel comportement ! Et tout ça pour 31,4 millions d’euros ?
Entre-temps Cai (mais de quoi il se mêle, celui là ?) a téléphoné à son cousin indien Tony Bedi (le monde est vraiment petit !) :

- Et Tony, tu sais pas, j’ai acquis la tête de sapin et de la, heu de lapin et de rat ! Deux trésors qui vont revenir au pays de mon enfance ! Et toi ? La collection Otis ?

- Figure toi que c’est dans la poche ! Mon mandataire, Mallya, a, grâce à mon talent et à son fric (aussi) récupéré le maigre héritage de Gandhi. Il va le réintégrer au musée de New Delhi.

Et c’est ainsi que les deux pays émergents, au taux de croissance insolent (au regard de nos taux de récession) récupèreront, peut-être, par enchères interposées, des pièces de leur patrimoine national.

En Chine, c’est l’année du bœuf mais ça n’empêche pas de parler de l’art !!

Quant au pays du Mahatma, il se félicite du retour possible de l’héritage de l’apôtre de la non violence : tu vaux de l’or Gandhi ! Mais pour te récupérer c’est coton !

POUR DYLAN

Ca ne peut laisser indifférent. Dylan a vécu, sept ans, cloîtré dans une chambre, sans éducation, sans soin...
Le voile s'est juste levé, dernièrement, découvrant l'incommensurable gâchis d'une enfance sacrifiée...


Prés du grand viaduc au cœur de l’Aveyron
Majestueux géant, la fierté de Millau
Ils ont ouvert la porte de l’infâme cachot
Qui gardait ses secrets aux angles moribonds !

Un infâme cachot, pas l’aspect d’une chambre
Qui fût digne d’ouvrir à l’enfant des chemins
De rêves élancés, de chevaux qui se cambrent
De diables gentillets ou de lutins coquins.

Un infâme cachot aux volets rouges clos
Pour nimber de noirceur le silence de plomb.
Pour plonger un enfant au fond de ses sanglots
Dépouillé, désarmé aux gouffres d’abandon.

Un infâme cachot à la couche souillée
Par l’urine putride aux relents nauséeux
Cruelle signature de l’ange incarcéré
Sur le livre de vie aux folios douloureux.

Un infâme cachot pour minorer mineur.
Le rabattre au statut de la bête inutile
L’écarter du savoir, du penser, du bonheur.
Le briser en arguant qu’il n’était point docile.

Honte à ces géniteurs, empreints de violence
Rien ne peut dédouaner le vil agissement !
Quand bien même ils connurent des blessures d’enfance…
Se paie-t-on d’alibi, ainsi, impunément ?

Qui saura, en douceur, recoller le miroir
D’une enfance brisée, d’une vie sans racine
Qui saura, baume au cœur, insuffler de l’espoir
Dans le souffle troublé aux sorties des ravines ?

Qui saura, se donner et donner de l’amour
Suffisamment longtemps au fil de la tendresse
Pour dessiner la vie dans de jolis contours
Et guider l’ange frêle au cœur de la sagesse.

Qui saura lui donner l’envie de repartir
Qu’il n’ait pas dans vingt ans l’envie de se jeter
Le cœur lesté de noir, le visage en martyr
Du haut d’un viaduc de jolie renommée.

Du haut d’un viaduc de jolie renommée…