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samedi 26 mars 2011

QUAND SERT LA PAROLE...

Depuis qu’il a remplacé Brice au Ministère de l’Intérieur Claude dort très mal la nuit. Comme il regrette son fauteuil moelleux de secrétaire de l’Elysée ! Oh, la belle vie ! Il était comme un pacha et se taillait le costume d’un Président bis, mieux qu’un Premier Ministre !!

Mais voilà, il y eut le mini remaniement ! Le voici Place Beauvau avec tous ces policiers qui lui demandent des comptes ! Il doit pérenniser la politique du chiffre et faire grimper le sentiment d’insécurité pour mieux légitimer le rôle de la police coercitive et chasser sur les terres de qui vous savez !!

Mais depuis sa nomination il dort mal la nuit ! L’environnement policier l’accule à prendre des positions nouvelles et à éructer des propos racistes ! Lui, devenir un raciste ! Bon, il l’est un peu, pas plus pas moins que les autres ! Mais de là à propager de grosses blagues racistes comme son prédécesseur !! Ah non !! Ah, la belle vie quand il était secrétaire du petit caporal !

Il dort mal la nuit ! Aussi est-il parti voir son médecin personnel.

- Bonjour docteur, heureux de vous revoir !

- Ah, monsieur Guéant, quelle bonne surprise ! Dites-moi : ça fait combien de temps qu’on ne s’est vu ? Attendez que je consulte ma fiche informatisée…Hum, cinq ans déjà !! Vous n’êtes jamais malade vous ?

- Non, tant que j’étais sous les lustres élyséens je n’avais aucun symptôme alarmant ! Mais depuis que je fréquente les inspecteurs, préfets de police et consorts j’ai des migraines, je suis victime d’insomnie…

- Je vois : maladie psychosomatique !

- Plaît-il docteur ?

- Maladie psychosomatique : vous somatisez ! Le docteur Franz Alexander, de l'Institut de recherches psychiatriques et psychosomatiques du Mount Sinai Hospital, à Los Angeles l’écrit très bien dans un article. Bon, on n’a pas élevé les cochons ensemble mais je le rejoins sur ses thèses : "L'esprit (psuckê) régit le corps (sôma). Tel est le fait le plus important que nous connaissions quant au développement de la vie humaine, de la maladie et de la santé. Toutes nos émotions sans exceptions sont accompagnées de modifications physiologiques. La crainte se traduit par des palpitations. La colère, par une accélération cardiaque, par l'élévation de la tension artérielle et par la modification du métabolisme des hydrates de carbone ». L'ulcère d'estomac fut la première maladie lésionnelle à être considérée comme ayant une origine psychosomatique. Mais, actuellement, des maladies comme le cancer, pourraient, selon certains chercheurs, provenir de stress et de conflits bien précis. Ill faut faire très attention monsieur Guéant : si vous stressez trop vous pouvez développer un cancer !

- Un cancer ?

- Oui, un cancer, un cancer vous dis-je !!

- Un cancer…Mais de quoi ?

- Un cancer ! Qu’importe l’organe touché ! Un cancer !!

- Mais c’est dramatique ! Comment peut-on éviter cela !

- Il faut se déstresser ! Libérer ce qui oppresse ! Cracher ce qu’on a sur le cœur !

- Par exemple, heu, par exemple, heu… Avouer qu’on est raciste !

- Oui, par exemple ! On gueule sa haine un bon coup ! Ca fait du bien ! Ca libère ! La parole libère ! C’est la base de la psychanalyse !! Voyez : moi, par exemple, j’ai souvent caché mon appartenance au FN et bien à présent je la clame, sans pudeur !

- Vous, vous…vous êtes encarté au FN ?

- Oui depuis longtemps ! Mais je n’osais pas le dire ! Jusqu’au jour où je me suis diagnostiqué un début d’ulcère ! Et selon le bon vieil adage « Médecin guéris-toi toi-même » je me suis décidé à tout cracher ! J’ai d’autant mieux avoué mon appartenance au FN que la fille succédait à son père, ce rustre borgne que j’appréciais modérément !

- Vous, vous êtes encarté au FN ? Vous, mon médecin !?

- Et pourquoi pas ! Non croyez-moi mon petit vieux : libérez vos bas instincts, lâchez-vous sans ambages ! D’autres avant vous ne se sont pas gênés : Hortefeux, Dieudonné, Galliano, Zemmour…

- Oui, c’est vrai ! Une véritable épidémie !

- Oui, mais ces gens-là se prémunissent contre d’éventuels cancers ! Ils mourront d’opprobre et encore ! On les trainera en justice mais ils éviteront la chimio !!

- Ah ?

- Bon je vous prescrits quelques tranquillisants mais c’est pour la forme. Et puis pas trop car je plombe le déficit de la Sécurité Sociale. Enfin, vous connaissez le problème ! Mais surtout n’oubliez-pas mes conseils : lâchez-vous !! Ne gardez rien pour vous !

Claude est sorti gonflé à bloc du cabinet médical ! Depuis il se lâche, effectivement !

Il va être aussi expert que Brice dans la distribution verbale de petites phrases assassines et polémistes !

Tout un florilège de déclarations hautes en couleurs :

- Les Français à force d'immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux»,
les Français veulent que la France reste la France

- Heureusement, le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies, et puis également la Ligue arabe et l'Union africaine .

Et Claude Guéant dort beaucoup mieux. En rêve, il s’est vu draguer par Marine ! C’était délicieux !! D’autres en auraient ressenti une répulsion, un cauchemar ! Lui non ! Il en redemanderait presque !!

LA CHATTE A FINI PAR TOMBER DE SON TOIT BRULANT...

Liz Taylor vient de nous quitter et avec elle la dernière grande star féminine de la machine hollywoodienne.
Disparue à l'âge de 79 ans la grande actrice aux huit mariages (dont deux avec Richard Burton) nous laisse une série d'oeuvres à redécouvrir dans les salles obscures.
Elle reçoit deux oscars pour ses rôles dans la Vénus au vison (1960)  et Qui a peur de Virginia Woolf (1966).
Sur la fin de sa vie cette femme de coeur consacra beaucoup de temps dans la collecte de fonds pour lutter contre le Sida.

Repose en paix belle Elizabeth qui nous a tant charmés et émus et dont nous étions tous un peu amoureux...

Je conclus cet hommage par un texte qui se nourrit des titres de tes principaux films ! Il pourrait être l'amorce d'un scénario de film, qui sait ?


Jeanne erre sur les blanches falaises de Douvres avec sa fidèle Lassie. Ce merveilleux lévrier afghan qui a résisté aux bombardements de Kaboul lui est comme l’arbre de vie ! Sans le courage de Lassie Jeanne n’aurait pas de goût à la vie et la force du destin lui aurait certainement fait goûter le goût amer de l’existence, les noces de cendre de la désillusion !

Ce jour-là elle se sent heureuse, elle suit du regard l’oiseau bleu qui cherche à prendre une place au soleil au faite d’un arbre ! Elle saisit sa légèreté et s’en bombe la poitrine. Elle en oublie ses maux d’amour et la piste des éléphants. Oui, pour elle les hommes sont de gros mastodontes mais qui la chattent sur un toit brûlant de promesses non tenues. D’Yves à Noë, ils ne sont que pourvoyeurs de guet-apens prêts à leurrer la belle imprudente qui, à leurs yeux, devient à plus ou moins vive échéance la mégère apprivoisée !

Elle en a fait le tour des hommes qui jouent les comédiens fourbes et retors !

Elle a commencé à s’en méfier, soudain, l’été dernier ! C’est son amie Virginia, une belle tigresse pourtant, qui la mit en garde à la suite d’une désillusion amoureuse :

- J’étais la fille qui avait tout, lui avoua-t-elle, je ne craignais personne. Mais la dernière fois que j’ai vu Paris ce fut loin d’une vie de star ! Un homme m’a fait des avances à l’hôtel international et s’est présenté comme étant le beau Brummel ! J’avais trouvé cela quelque peu prétentieux et narcissique
Mais face au collier géant qu’il avait sorti de l’écrin mon cœur avait fait boom ! Pour me rendre farouche tout en gardant de jolis reflets dans un œil d’or je lui avais faussement avoué que je me nommais Virginia Woolf et que les hommes me redoutaient ! Qui a peur de Virginia Woolf, m’avait-il lancé hilare ? Et il m’avait serré contre lui comme en une cérémonie secrète. J’étais déboussolée mais tout à la fois enchantée de cette rhapsodie amoureuse. Le lendemain, après une nuit mémorable il m’acheta un manteau de fourrure pour que je devienne, à ses yeux, la Vénus au vison.
Mais deux jours plus tard le miroir se brisa quand je le vis sortir de l’Hôpital Central au bras d’une blonde infirmière aux feux airs de Marilyn.

Depuis le témoignage de Virginia Jeanne fuit les galants quelque peu pédants et beaux parleurs. Son dernier soupirant était un prince arabe se targuant d’être le Chevalier des sables ! En réalité il exerçait l’indigne profession de trader et listait l’or de la planète. Quand il rentrait le soir il puait l’alcool et on l’eût plutôt nomme « Le chevalier de Bacchus ». L’idylle ne dura pas une semaine. Le Divorce était fatal ! Le grand projet d’être à Las Vegas un couple tombait à l’eau !

Depuis Jeanne renoue avec la nature, l’authenticité…

De sa fenêtre l’observe le docteur March, un veuf de 40 ans. Les quatre filles du docteur March sont trop petites et le médecin, trop vite veuf, aimerait que Jeanne vive à ses côtés. Il l’aime en secret et l’observe tous les jours tout en écoutant en boucle les virtuosités violonistiques de Toscanini !

- Allez donc, papa, lui lance Cynthia sa fille ainée, déclare toi, je suis sure qu’elle acceptera !!

Mais le médecin, surnommé Doctor Faustus par ses diablotines, a quelque appréhension à aborder cette jeune femme si belle ! Et puis il doit s’occuper de ses moutons, sa grande passion après la médecine. Tant pis, il se lance. Il va vers la bergerie et laisse la clé au pâtre :

- Tiens, Pierrot, je te laisse la clé : si ça drache tu les fais entrer dans la bergerie et tu refermes aussitôt !

- Quo vadis, lui demande le jeune berger, tout fier de ses dernières connaissances en latin glanée au cours d’un stage intensif financé par le Fonds Social Européen ?

- Je vais le long de la falaise ! Je reviens dans une heure !

Le quadragénaire file vers la fluette silhouette efflanquée d’un superbe compagnon aux longs poils roux et soyeux. Il l’appelle dans la fine brume matinale :

- Mademoiselle, attendez !

Jeanne se retourne. Elle reconnaît cet homme. Drôles de retrouvailles, songe-t-elle ! Elle l’a vue en songe la nuit passée ! C’était lors des épousailles de Virginia et il était le Père de la mariée !
Etrange rêve prémonitoire !

L’homme s’approche. Un pâle sourire dessine ses lèvres épaisses :

- Mademoiselle, je vous...je vous vois passer tous les jours et…

- Et mon père et nous on serait contents de vivre avec vous !

Le médecin se retourne : ses quatre chipies l’ont suivi jusque-là et les voilà qu’elles dansent autour de la jeune fille et les voici qu’elles caressent le chien ! Il hallucine ! Pas plus hautes que trois pommes et déjà si fortes pour orienter le destin des hommes.

Ainsi sont les femmes !