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dimanche 10 février 2013

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LES PLEUREUSES


Elles n’arpentent jamais la rue de Saint Denis
Ni ne recèleront les tableaux de Dali
Elles s'offusqueraient tant d’être mères porteuses
Pour gagner quelque argent elles sont juste pleureuses.

Elles ne commercent pas leurs attraits féminins
Ni ne salissent l’âme à braquer le rupin
Jamais elles ne pourraient se montrer bateleuses
Pour beurrer l’épinard elles sont juste pleureuses.

Depuis l’antiquité, du temps des Pharaons
Une engeance geigneuse a gagné du galon
Chez les grecs endeuillés vibrait la thrénodos
Qui tressait larmoiements en ces funèbres noces.

- Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi
Mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos petits rois !
Professait Jésus Christ en allant vers la mort
Conscient que pleurnicher n’influait pas le sort.

Peu lui chaut, le métier survit à l’Evangile
S’écoulant  généreux vers des terres fertiles
Aux semences de grains pour la fleur jérémiade
Mandaba, l’égyptienne, en fait la sérénade.

Elles épluchent l’oignon jusqu’au plus lacrymal
Ou déterre d’antan un passé qui fait mal
Sollicitent mémoire pour capter les prières
Aux amers vocalises s’entraînent au cimetière.

Elles se détacheront de tout don d’ovocytes
Et ne se nourriront d’aucuns fruits illicites
Nul trafic d’ecstasy, ni luxure d’entraîneuse
Pour payer le rentier elles sont juste pleureuses…

Pour payer l'intérêt, elles sont juste pleureuses...

LE PIERROT DU SOURIRE


Imaginons venu sans aucun artifice
Un pierrot orphelin d’une lune inconnue
Echappé d’un enfer aux profonds maléfices
Où le rire en tyran menacerait les nues.

 
Il viendrait prudemment, délesté de fierté
Poser plein d’émotion le timbre de sa voix
Sur nos tympans urbains, de micros inondés
Il viendrait sans écho nous prodiguer la joie.

 
Guitare en bandoulière il entamerait fou
Des mélopées subtiles où les mots danseraient
Entre les calembours et l’humour à feu doux
Entre brises légères de savants contrepets.

 
La chanson liquoreuse aux senteurs de gaité
En subtiles émois viendrait charmer le cœur
Sur les lèvres un croissant de lumière enjouée
Sous les cranes l’astuce en oiseau du bonheur !

 
Alors loin des éclats de notre humanité
Condamnée au banquet des plus gras de nos rires
Le Pierrot humblement nous ferait chavirer
Dans cet humour si beau qu’on ne pense qu’à sourire !