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mercredi 22 septembre 2010

MONET AU GRAND PALAIS


Exposition phare de cette rentrée, près de 200 tableaux du père de l'impressionnisme, Claude Monet (1840-1926) sont présentés venant du monde entier (musées et collections privées) au Grand Palais, à Paris.

C'est l'occasion de revoir des oeuvres célèbres («La Pie», le «Déjeuner sur l'herbe»...) et de voir se révéler, à nos yeux, et pour la première fois, des tableaux méconnus comme «La Capeline rouge, portrait de madame Monet». Grâce à un regroupement inhabituel, le visiteur pourra ainsi découvrir différentes toiles des meules au soleil, si chères à Monet (Canberra, Orsay, Zurich...) ou du Parlement londonien.

L'exposition rend hommage à cet artiste, soutenu en son temps par un certain Gambetta, en retraçant sa carrière, des débuts des années 1860 jusqu'aux ultimes tableaux liés au cycle des Nymphéas (musée de l'Orangerie).

C'est pour ce cycle là que je rends hommage à cet artiste génial ! Ce stakhanoviste de la toile finira sa vie dans les douleurs de la cécité. Juste avant que l'ombre ne tombe sur son immense acuité à percevoir les mystères de la lumière il aura, en sa demeure de Giverny (Normandie), peint et repeint les merveilleux nymphéas de son étang surmonté d'un joli pont japonais.

Le même modèle plusieurs fois reproduits mais sur toute la gamme chromatique selon les rythmes des saisons et sous le regard dévoreur de lumière de l'homme au chapeau feutre et à la longue barbe fleurie...



Tu ne comptais ni lune ni l’Eure
Devant l’étang de Giverny
Les nymphéas offraient leur cœur
A tes passions inassouvies.

De l’aube jusqu’au crépuscule
Dans la magie de la lumière
Tu retouchais les calicules
En touches tendres de prières.

Une louange à la nature
Contemplation de la lueur
Au fil gracieux des chevelures
De ces pinceaux doux enchanteurs.

O témoin des quatre saisons
Vivaldi de l’impressionnisme
Tu as joué de tous les tons
La partition peinte au lyrisme.

Après le temps des cathédrales
Les rocailleux bras de belle île
Tu fus capté par les sépales
Les flammes jaillies des calices.

Les nymphes ont inspiré ton âme
Dans cet étang aménagé
Qu’enjambe en courbe qui se pâme
Un ravissant pont japonais.

Les toiles ont retenu l’éclat
Des respirations saisonnières
Flammes d’été, troubles sépia
Frissons d’automne en rouille amère.

Les lumineuses emprisonnées
Dans les tableaux de ton génie
Gardent les magies du passé
Comme un présent sous le vernis.

Tu ne comptais ni lune ni l’Eure
Accroché à ton chevalet
Tu étais prince des couleurs
Qu’a-t-on fait de ton atelier ?

A Giverny, ton doux plaisir
Le mercantile a fait son nid
Ils font monnaie de souvenirs
Chapeau, tableau, pâles copies.

Mais l’âme de ton doux repos
Imprègne en délicieuse course
Les pas des amants d’un tableau
Curieux d’en retrouver la source..