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mardi 7 février 2017

OPÉRATION TRANSPARENCE ET VERRE A CITER ?



La tempête Marcel n’aura pas autant soufflé dans sa tête que celle, médiatique, qu’on lui impose depuis deux semaines. François Fillon sent un vent pire, bien plus violent que celui insufflé par ce phénomène météorologique qu’on a affublé d’un nom de maillot originaire des bars d’Eure.

Oui, le Pénélope Gate pourrit la campagne du Sarthois. L’homme aux gros sourcils doit continuellement consacrer 75 % de ses meetings à parler de "l'affaire". Ça laisse peu de temps pour expliquer pédagogiquement sa future politique de casse de la Fonction Publique et de démantèlement du système de Sécurité Sociale.

Alors il a pris le bœuf que Marcel n’avait pas décorné, heu, je veux dire qu’il a pris le taureau par les cornes. Ce lundi après-midi, lors d’une conférence de presse devant un parterre de journalistes accrédités à crocs dit-on, il a brisé l’armure. Il a fait preuve de transparence, enfin presque…

Il a livré ses explications.

-  Oui, j'ai employé mon épouse comme collaboratrice, elle a ensuite été la collaboratrice de mon suppléant (...) Elle a donc occupé ce poste pendant quinze ans pour une rémunération mensuelle de 3.677 euros net. Un salaire parfaitement justifié pour une personne diplômée de droit et de lettres et parce que son travail était indispensable.

Faut-il préciser qu’un indice pensable bien plus qu’un essai sert ! Selon le candidat de la droite, l’épouse Pénélope a "donné les preuves de son travail". Et, comme dirait Virenque, elle n'a pas "été assistante à l'insu de son plein gré". Il est vrai, par ailleurs, que 3.677 € net par mois est totalement justifié quand on est diplômé et que le talent s’étale en droit, s’étale en vers…

François Fillon a ensuite annoncé qu'il allait publier la totalité des contrats de sa femme sur son site internet, ce lundi soir. Il s’agit de contrats synallagmatiques, à titre onéreux, intuitu personnae, ad libitum in secula seculorum, amen.

Il s’agit bien d’un contrat de collaboratrice même si Pénélope, lors d’une interview parue en 2007 dans le Sunday Telegraph (et dont la France entière dégusta la vidéo lors de l’émission « envoyé spécial ») avait déclaré :

Il m'est arrivé [de m'impliquer dans la carrière politique de François Fillon], enfin, en plus des enfants. Je l'ai toujours accompagné dans ses campagnes électorales, ses meetings, pour les dés à coudre… heu, pour l’aide à en découdre... J’aimais  me mettre au fond de la salle et écouter les commentaires que les gens font sur ce qu'il dit. C'est quelque chose que je faisais quand il était maire de Sablé, un peu catho sec. J'allais dans les associations de personnes AG (Apparemment gérontes), quelque chose comme ça, c’est très flou, mais rien de plus, rien. Je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne m'occupe pas non plus de sa communication. »

En revanche, l’ex collaborateur du petit nerveux s’est bien gardé d’évoquer l’affaire « Revue des deux mondes ». Pénélope aurait réalisé deux notes (si, si) en Times New Roman, taille 11, signées sous pseudonyme, et dispensé quelques conseils stratégiques à la direction de ce journal pour un salaire mensuel de 5.000 euros brut (gardez la monnaie !). Le hic est que le directeur de l’époque, un certain Michel Crépu, risque de lui crêper le chignon car il assure n’avoir jamais vu la dame dans les locaux ou n’avoir jamais travaillé en sa compagnie.

Puis l’homme à genoux a parlé de ses enfants.

Les enfants ont aidé leur père, c’est-à-dire moi. Qui n’aime pas taire, n’ose taire la vérité. En vérité, je vous le dis, mes mioches ont touché des salaires mensuels nets de 3.000 € en moyenne pour chacun. Tous les contrats sont légaux, les sommes perçues ont été déclarées, imposées ! Alors arrêtez votre char les marris, Charles et Marie étaient des avocats en puissance ! Un peu boutonneux à l’époque mais, en puissance ! C’est beau de voir de futurs avocats qui germaient bien (qui gèrent mes biens ?)

Le Sarthois, enfin, comme s’il se confessait devant le curé de Solesmes, avoua :

Ce sont les pratiques de la vie politique, qui sont très anciennes, qui ne sont plus aujourd'hui acceptées des Français ! Suis-je poursuivi pour ces pratiques? Non. En suis-je à l'origine? Non. Doivent-elles changer ? Oui.

Ou l’art de poser des questions et d’y répondre soi-même !

Avant d’ajouter :

Ces pratiques anciennes restent légales. Je n’ai jamais enfreint la loi. J’ai juste en frein l’envie de ne pas faire plaisir à ma famille. En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. C’était une erreur. Je le regrette profondément. Je présente mes excuses aux Français !

Les Français ont donc eu droit à de magnifiques excuses sarthoises pour non infraction à la loi !

Ça sentait quand même le grand n’importe quoi !

Enfin, s’il est des crédules pour continuer à croire en son étoile et l’imaginer remonter dans les sondages, pourquoi pas ?

L’homme peut se continuer à se croire prophète en son pays. Un Elie hors loi, éludant délit, édile au deal d’élu…


Sauf qu’actuellement flots rances portent Elie !