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mercredi 8 septembre 2010

BELGIQUE : LA BELLE GIT !



En pleine présidence de l'Union Européenne, la Belgique se retrouve plus divisée que jamais suite à l’échec d'une tentative de formation de gouvernement, dernier épisode d'une crise politique profonde entre francophones et néerlandophones qui dure depuis déjà plus de trois ans.


La guéguerre perdure entre les Wallons francophones, anciens riches et devenus pauvres pour n’avoir pas su reconvertir leur industrie minière et les Flamands, anciens pauvres et devenus riches par leur commerce dynamique et la place prépondérante du port d’Anvers, troisième port mondial, en vers comme en droit !


Pour éviter un pourrissement de la situation, le roi des Belges Albert II a dû agir frite, heu, vite en désignant dès samedi soir deux médiateurs, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat. Ils auront pour tâche de renouer les fils du dialogue ! Une fois ! Ce n’est pas gagné !

En effet, le président de la Chambre, est un socialiste, André Flahaut alors que celui du Sénat est membre du parti indépendantiste flamand NV-A ; son est Danny Pieters ! Imaginez, chez nous, une Marine Le Pen jouant aux dames avec Martine Aubry !


Les tractations de marchands de tapis ont commencé : en échange de l'abandon de droits linguistiques spécifiques en Flandre, les francophones demandent des subventions supplémentaires pour Bruxelles, jolie ville très majoritairement francophone et lourdement déficitaire ! Evidemment les Flamands refusent : Bruxelles n’aura pas un chou !

Si, au bout du compte, un gouvernement ne peut être formé, la Belgique devra retourner aux urnes, comme en juin de cette année !!


Beaucoup de Belges se disent déjà que « mission impossible » connaîtra une remake en ce beau pays de Brel, Simenon ou Annie Cordy !

La bataille de la langue n’est que le vernis d’une lutte intestine qui se situe au point de vue économique. Les riches patrons flamands veulent que la Flandre demeure une des régions les plus prospères d’Europe ! Bien trempés dans la doctrine libérale ils souhaitent une réforme de la sécurité sociale belge (et oui, il y a aussi une Sécu chez nos voisins !) à leur avantage : rendre l’heure de l’ouvrier moins chère et pouvoir embaucher à bas coût une armée de réserve disponible en Wallonie !


Juste retour des choses pense le Flamand s’enflammant ! Il fut un temps où c’étaient les maudits Wallons qui exploitaient la misère flamande : ils les sous-rémunéraient (si Monsieur !!), sous payaient leur production agricole ce qui rendait les frites bon marché !! Enfin les temps changent !! A présent on peut casser du sucre (de betterave) sur le Wallon ! Houa, l’honni !!
En résumé la crise se nourrit de poussées extrémistes voire xénophobes. Si Jacques Brel revenait il aurait du mal à reconnaître le plat pays qui fut le sien, le temps d'un instant, juste une parent-thèse, fugace moment… avant que de se donner corps et âme aux Marquises ! Quel aristocrate !


Avec la merde encore dans des cœurs qui divaguent
Et des vagues de tunes pour financer le vague
Oui ce vague projet qui franchement dépasse
Mon esprit bien sensé. Comme ils ont l’âme basse
Avec infiniment de drames à venir
Avec un vent de peste écoutez-le gémir
Le plat pays qui est le mien

Avec des paquets de râles pour uniques campagnes
De politiciens nés dans l’esprit de castagnes.
Comme des diables en pierre noyés dans leur nuage
De coupure au long court dans notre paysage.
Et de l’aigreur qui luit pour seule lueur du soir
Avec ces vilains gestes écoutez-le mouvoir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un Wallon s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'hostilité
Avec un ciel si gris qu'un Flamand s’est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient envenimer
Les rapports des deux corps écoutez le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec des luttes à vie qui feraient des échos
Avec Frida la Blonde quand elle devient facho
Quand les fils de la Sambre de Gand font des pamphlets
Quand la plaine est flamande et chasse le français
Quand le vent est au pire, quand le vent est mauvais
Quand le vent est trop rude, écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien.