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samedi 8 octobre 2011

SARKOZNAVOUR...


Tandis que les footballeurs arméniens se faisaient étriller par des bleus menés par Blanc (3-0 et c’est du football) sur la pelouse du Grand Stade de St Denis, le petit Nicolas était en Arménie juste pour prendre l’air et sortir un instant des prises de bec qui s’instaurent entre les sages-femmes en grève et sa moitié qui est sur le point d’accoucher !

Oui, Nicolas a besoin de changer d’air, juste un moment ! Juste pour ne pas respirer l’air vicieux de la primaire socialiste et le parfum nauséabond de quelques affaires sulfureuses qu’il croyait enfouies à jamais !

Un bon bol d’air en Arménie ! Il fallait trouver un prétexte ! Profiter d’une offre Ryan Air ? Bah, tout le monde sait bien qu’il voyage dans un avion spacieux ! Les Français ne sont pas nés de la dernière pluie sauf le petit dernier qui se fait attendre dans le ventre de Carla ! Enfin, bon (soupirs…)

C’est alors que Charles Aznavour lui avait  proposé de venir dans le pays de ses ancêtres.

- Viens Nico, au bout de la terre, au pays des merveilles. Il me semble que ta misère serait moins pénible au soleil, lui avait  lancé le chanteur octogénaire juste après son show à l’Olympia, prestation  qu’avait  su apprécier  l’hôte de l’Elysée !

- Pourquoi pas, avait répondu Nicolas, mais qu’y ferai-je ?

- Il existe une maison Charles Aznavour qui vient d’achever sa construction ! Ce serait bien que tu l’inaugurasses !

- Ah ! Oui, pourquoi pas ! Il y a longtemps que je n’ai pas inauguré un édifice !  Mon statut l’exige car je suis un homme éminent, un homme haut comme ils disent, malgré ma petite taille !

- Rassure toi Nico, je ne suis pas plus grand que toi, lui avait glissé le Grand Charles comme pour rassurer son interlocuteur !

Le temps d’embrasser Carla et de recadrer quelques sages-femmes récalcitrantes et voilà le petit Nicolas en route vers l’Arménie.

Arrivé sur les lieux le jeudi  il se rend au Mémorial de Tsitsernakaberd, en hommage des victimes arméniennes du génocide de 1915-1916. Charles lui a dit que c’était important qu’il s’y recueillît (Charles aime vraiment le subjonctif imparfait !).

- Je comprends, admet  Nicolas, d’ailleurs tu en as parlé dans une chanson de ce génocide perpétré par les Turcs !

- Exact, je vois que tu connais tes classiques. La chanson s’appelle « ils sont tombés » !

- Je sais ! Carla me l’a souvent chantée avec sa guitare désaccordée ! Mais un point me chiffonne !  Dans une strophe il est dit « nul n’éleva la voix dans un monde euphorique ! Tandis que croupissait un peuple dans son sang, l’Europe découvrait le jazz et sa musique. Les plaintes des trompettes couvraient les cris d’enfants ! »

 Dis-moi Charles comme musique jazzy elles se posent là les plaintes des pauvres poilus dans les tranchées !

- Oui, j’ai failli chiffonner  le texte et recommencer ! Et puis je me suis dit qu’un petit peu de révisionnisme ça ne pouvait pas tuer son homme !

- Sacré Charles, va !!

Le jeudi soir,  un dîner d'Etat est offert par le président du pays, Serge Sarkissian. Nicolas manque cafter sur les kéfté, les boulettes de viandes hachées bien trop épicées. Il se retient pour ne pas avouer que c’est immonde pour son fragile estomac. Ne laissant pas errer vannes à Erevan ! Sus à l’incident diplomatique !

Le lendemain il retrouve Charles pour l’inauguration de la Maison susnommée !

Ce centre culturel, planté sur une colline en face du mont Ararat regorge de multiples aznavourettes : affiches, vieux disques 33 T, essais chiffonnés, rouge à lèvre d’Edith, képi de Tobrouk…

- C’est super, avoue Nicolas à Charles, plus tard j’aimerais bien qu’on me construisît une maison de la Sarkozie à quelques mètres du Trocadéro !

- Ah, oui, tu pourrais y stocker les reliques de tes amis, tes amours, tes emmerdes ! Au fait, tu ne dois pas prononcer un discours ?

- Heu, si, tout à l’heure, sur la place de France. Je ne sais pas trop ce que je vais dire. Comme d’hab’ c’est Guéno qui m’a refilé le papier tout torché ! Tu seras là pour m’écouter !

- Oh que oui ! Pour moi écouter les discours ne sera jamais un plaisir démodé !

L’heure du discours arrive.  Nicolas Sarkozy évoque sans détour le génocide des Arméniens en Turquie, au début du siècle:

-  La Turquie doit regarder son histoire en face, plaide-t-il. Il n'y a que les grands peuples qui sont capables de regarder leur histoire en face !

Il ne se rend même pas compte du surréalisme de son discours : regarder l’histoire en face ! Encore du Guéno ! C’est comme si on disait de quelqu’un qu’il avait l’avenir derrière lui !  Si on a son histoire en face c’est que forcément l’avenir fait des grimaces dans le dos !

Mais l’auditoire frissonne. Comment les Turcs vont-ils réagir ?

- De toute façon, les Turcs me détestent, répond Nicolas Sarkozy à un membre de sa délégation qui l'interroge sur le risque de voir les Ottomans réagir  à son déplacement en Arménie.

Et de confirmer :

- La négation est inacceptable !

Et oui, devant le grand Charles et une certaine Hélène qui Ségara  dans la foule, notre Nicolas national a qualifié le génocide  de 1915 de "première entreprise d'extermination de l'histoire contemporaine".

Je connais quelques notables d’Istanbul qui l’ont trouvé insultant !

Nicolas ne va pas se faire des amis du côté du Bosphore.

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