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mardi 20 mai 2014

CAMILLE LEPAGE ET WIKIPEDIA


La jeune photographe, Camille Lepage, a été assassinée alors qu'elle était en reportage en Centrafrique. Mardi 13 mai, près de la ville de Bouar, une patrouille de la force française Sangaris contrôle un pick-up avec dix hommes armés. A l'intérieur, cinq corps, dont celui de la jeune journaliste française de 26 ans. 

Le Chef de l’Etat aura bien rendu hommage et toute la presse se sera fortement émue de ce meurtre, pour l’instant sans coupable, cela n’aura pas suffi,  pour les administrateurs de Wikipedia, pour proposer une fiche détaillée sur la journaliste. 

« De très gros doutes sur l'admissibilité d'une journaliste qui a fait le buzz et eu une couverture médiatique importante sur une courte période du fait de son décès en service. Peut-on faire un article sur une personne sur une seule tragédie ? »  S’interroge-t-on chez les penseurs de l’Encyclopédie en ligne !

Faire du buzz quand on risque sa vie en travaillant dans des conditions hostiles, au cœur d’un pays chaotique ? Mais où se loge l’indignité ?

Pour ces censeurs Camille aura eu le tort de mourir trop vite, dans des conditions presque banales. Il lui aurait fallu quelques petits  mois de captivité avant son calvaire !


Et bien moi je rends hommage ! N’en déplaisent aux juges de l’opportunité de l’épitaphe !


Une fois dans sa mort qu’advient-il des vivants
Au sillage du deuil en écume de larmes ?
Pleurent-ils encore longtemps sous le ciel qui désarme
Le souvenir chéri d’un cœur toujours brûlant ?

Camille a disparu sur le sol de l’Afrique
Fauchée par les périls de sa noble mission
Hirondelle aux nouvelles gorgées de déraison
Frêle oiseau migrateur dans le vent diabolique.

Témoin de l’agonie, du chaos meurtrier
Perpétré en ces lieux par les guerres tribales
Que les cris religieux exacerbent de mal
La frêle messagère eut les ailes broyées.

Tombée dans sa mission, sans jouer l’héroïsme
Anonyme visage dans le flot médiatique
Éphémère victime délestée du tragique
Poids de captivité qui nourrit l’historisme.

Par le temps qu’il manqua  pour devenir otage
On récuse à son sort tissé de tragédie
Quelque bel épitaphe sur l’encyclopédie
Hébergée dans l’espace du virtuel orage.

Succomber dans le feu, au péril d’un métier
N’est pas digne, dit-on, d’un  Panthéon en ligne
Trépas sans intérêt ! Quelques  grincheux s’indignent
Pétris de suffisance et de stupidité !!

Que peut bien leur coûter quelques lignes sincères
Sur ce que fut la vie d’une fugace flamme
Qui voulait éclairer dans l’abysse des drames
Des réponses au mystère d’une impossible guerre ?

Que peut bien leur coûter quelques mots bienvenus
Eclos dans le jardin de la reconnaissance ?
Quand tant d’insanités, d’aigreur, de médisances
Polluent de leur présence la cyber-avenue !

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