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samedi 28 mars 2015

CE DRAME QUI NOUS HANTE TOUS


Il s'appellait Andréa Lubitz et son suicide égoïste (selon les pu blications du sociologue Emile Durkheim) a amené 150 personnes dans la mort !

Il était copilote et a profité d'une sortie de son commandant de bord pour s'enfermer dans le cockpit et déclencher une mortuaire descente. Une mort programmée, un choc imminent, un fracas qui pulvérise ce monstre d'acier dans lequel battaient 150 cœurs.

Un copilote qui en devait pas se trouver en situation de travail de par se fragilité psychologique.

Un drame humaine et une faillite dans le suivi de ceux qui sont chargés de conduire à bon port des passagers, au gré des ailes du désir...

Elle était une de ces 150 âmes. Elle ne devait pas mourir si jeune.
Elle était allemande, aimait Bach, Mozart et l'opéra parce que sa mère les aimait, aussi.


Elle ne se trouvait pas près du hublot, qu’importe, elle regarderait au-dessus de la tête de son voisin pour scruter les premières couleurs de sa terre allemande.

Elle était bien assise, depuis le décollage, sur ce fauteuil dont elle avait légèrement incliné le dossier. Sa tête n’était pas à la lecture. Elle rêvassait tout en somnolant dans ses vagabondages d’adolescente. Elle revoyait Barcelone, la Sagrada Familia, le quartier barrio Gothico, le visage des amis espagnols et les nombreux selfies.

Elle revenait chez elle et c’était la seconde fois qu’elle prenait l’avion. A l’aller l’appréhension l’avait happée puis elle s’était raisonnée. Les hôtesses étaient particulièrement réconfortantes et chaleureuses. Le Commandant de bord et son copilote étaient à l’entrée de l’avion pour l’accueillir. Elle avait dit un bonjour assuré pour se donner une contenance, mais ça battait la chamade, à l’intérieur.   
  
Après un vol aller on se sent déjà une habituée des longs courriers. Elle s’était reconnue moins frileuse en grimpant dans l’A320 du retour. Là encore le commandant de bord s’était montré amène et accueillant à l’égard de tous les passagers. Elle avait rendu le bonjour à cet homme impressionnant dans son uniforme. Elle avait salué courtoisement le copilote mais il lui avait semblé qu’il ne l’avait pas entendu. Elle ne s’en était pas formalisée plus que ça !

On volait depuis une demi-heure. Elle se trouvait juste derrière Maria Radber ! Elle l’avait reconnue parce que sa mère lui avait montré une vidéo de cette jeune cantatrice à l’avenir prometteur ! Sa mère ! Une amoureuse de Bach, Mozart, et de l’opéra ! Comme il tardait de la revoir !

Elle n’avait pas osé parler à Maria. Alors, par curiosité, elle regardait dans l’interstice qui sépare les deux fauteuils frontaux. Une partition tourbillonnait de pages en pages . Maria refaisait ses gammes, dans le silence aérien de cette grande cathédrale volante.

On volait depuis une demi-heure et un bruit de cognement se fit entendre. On tambourinait sur une porte. Une voix mâle, empreinte de détresse et d’autorité. Elle apprit que c’était le commandant de bord qui cherchait à ouvrir la porte de l’habitacle de pilotage. Il n’y arrivait pas de retour d’un petit lieu de bienfaisance naturelle. Il n’y parvenait pas et son copilote semblait sourd à ses appels.

Maria ressentit les symptômes d’une descente prématurée. Les tympans tenaillés lui administrèrent les premières douleurs ! Il faut bailler ! Bailler à se décrocher la mâchoire ! La seule façon pour elle de se déboucher les pavillons et d’anesthésier le mal ! Elle bailla, avala de la salive ! Rien n’y fit !

Et ce martèlement de la porte, et cette voix qui s’égosille, et une sorte de panique qui commence à s’insinuer le long de la carlingue, rampante comme un serpent échappée des nuages, moutons ouateux qui semblent s’envoler au rythme inverse de cette descente.

Dans la cabine de pilotage, Andréa Lubitz, le copilote, a déclenché la descente automatique et condamné la porte d’accès ! Son pilote automatique s’embraie dans sa tête malade. Sa boîte noire n’enregistre plus que sa respiration et son inexorable envie d’en finir avec cette vie laminée de dépressions à répétitions. Elle n’enregistre plus la tangibilité d’une panique croissante, d’un écho de voix décharnées, d’une explosion de cris mortuaires surgis de ces gorges serrées, asséchées, dernières preuves d’une vie qui va s’éteindre bientôt, inexorablement !

Maria crie, s’accroche au corps de son voisin ! Il tremble comme une feuille balayée par les bourrasques folles et dont le pétiole voit la sève l’abandonner ! Il crie, il hurle à la mort !

La terre de France se rapproche ! Andréa Lubitz regarde sa mort en face, impassiblement. Le rocher et les ravines l’attirent. Derrière lui tout n’est que sidération terrifiée, de hurlements qui couvrent les prières. Andréa ne l’entend pas. Il a rendez-vous avec sa dame, la jolie faucheuse qui guérira toutes ses pathologies.

Le choc. Inévitable !

Cent cinquante vies pulvérisées ! Destins brisés annonciateurs de longues hibernations endeuillées.

Un sanctuaire de roches et de pentes escarpées.

Et l’incommensurable interrogation sur la fragilité mentale de l'être humain...