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dimanche 26 février 2017

L'ALLIANCE



Le père Bayrou, maire de Pau et père de mots centristes, parfois au sang triste, ne pouvait imaginer se présenter aux Présidentielles. Il n’était pas certain d’atteindre les 5% des suffrages lui permettant de rembourser la mise !
Écœuré par le programme de Fillon, synonyme pour lui de casse sociale, le Béarnais sent en lui que Béart naît : C’est l’espérance folle qui nous console de tomber du nid ♫♫
L’espoir semblait s’être transformé en homme absurde après la chute de Juppé, celui qu’il soutenait ; qu’a mue ? Où retrouver la petite étoile qui lui ferait encore croire à l’émergence d’une troisième voie entre la gauche démantelée mais qui le dément tellement et la droite ou l’extrême droite, ces faux désopilants aux faits d’aise horripilants ?
Oui, à droite comme au FN, on traîne des casseroles. Fillon reste embourbé dans son Penelope Gate et Marine Le Pen vient de se faire épingler par l’OLAF (Office Européenne de Lutte Anti Fraude) pour avoir rémunéré des emplois fictifs de faux assistants parlementaires avec l’argent du Parlement Européen. L’enquête a été reprise, en France, par le parquet de Paris qui aussi rage et soupçonne une « escroquerie en bande organisée ».
Dans ce bayou glauque qu’allait faire Bayrou si ce n’est rajouter un air, un air d’ouverture pour opérette mal engagée ?
Oui, il restait ce petit air du « ni de gauche, ni de droite » que lui semblait un peu fredonner Emmanuel Macron de sa voix cassée dans son « c’est notre projeeeet ! ». L’Euphon de l’air effraie mais pourquoi pas soutenir cette fausse rock star, nourrie à la banque Rothschild pour devenir conseiller de Hollande puis Ministre de l’Economie avant que de claquer la porte en se lançant dans la campagne ?
Pourquoi ne pas ravaler ses paroles désobligeantes : Je suis pour la séparation de l'État et de l'argent ! Oui, il avait mal jugé le jeune prétentieux qui, à ses yeux, incarnait l'hypercapitalisme qui domine le monde !  
Mais le pragmatisme et la petite voix qui lui susurrait « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » ont fini par faire tomber harnais ! Macron, paradoxalement, ne se présente plus comme l’âpre aux vies denses, il est le sauveur, mais si !
Alors oui, Bayrou déclare solennellement qu’il soutiendra Macron ! Il pose simplement quatre conditions :
-      Une véritable alternance : le mouvement de Macron « en marche » ne doit pas voir Georges Marcher (ou son hologramme), ne doit pas se composer d’anciens routards de la politique car ils seront sortis des rangs d’honneur.
-      Une loi de moralisation de la vie publique : on imagine bien que les affaires « Fillon » et « Le Pen » ont démoralisé le Palois. Il veut donc lutter contre les conflits d’intérêt, les emplois fictifs. Il veut que la grandeur s’étale honnête.
-      Un effort pour le pouvoir d’achat ; il faut remonter ceux qui sont en bas de l’échelle et qui vivent sous les ponts, pillés.
-  Une dose de proportionnelle dans les scrutins ; every body doit être   représenté de la manière la plus juste au corps (électoral) 
Emmanuel, surpris de ce ralliement, s’en est félicité et a immédiatement accepté les quatre conditions !
Sourires, poignées de main ad libitum devant une meute de journalistes : les deux compères ont scellé leur alliance, jeudi 23 février, dans un restaurant parisien, histoire d’en faire tout en plat et de montrer qu’on reste orateur, même menu !
Une belle alliance qui fait déjà grincer des dents le père Fillon. Certains électeurs de droite sentent déjà une attirance pour le jeune Emmanuel aux dents longues. Macron bayroutisé s’élève, enfle, devient incontournable. La gauche divisée en deux clans (Hamon-Mélenchon) assiste à la montée de l’OVNI.

Jusqu’à quelle hauteur ?

jeudi 23 février 2017

L'AFFAIRE THEO


Le jeudi 2 février 2017, à Aulnay sous-bois, vers 16h53, quatre policiers contrôlent un groupe de jeunes gens parmi lesquels Théo, 22 ans, éducateur de quartier.
Le jeune homme affirme que s'approchant, il se voit intimer l'ordre de policiers venus à leur rencontre de se placer contre le mur pour une palpation. Un de ses amis s’en offusquant après s’être entendu menacé d’une amende de 450 €, reçoit une gifle d’un policier. Théo soutient  avoir pris la défense du souffleté et aurait alors été frappé et insulté, tandis qu'il se débattait.
La version du policier est, bien sûr, toute différente : par son opposition, Théo aurait facilité la fuite d’un vendeur de stupéfiants. Selon cette version des faits, l'immobilisation du jeune homme aurait eu lieu après que celui-ci aurait donné, entre autres, un coup de poing au visage de ce policier.
Le compte rendu d'exploitation par l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) des vidéos concorde temporellement avec le témoignage du policier, cependant nul ne réussit pas à distinguer qui est le déclencheur de l'altercation.
Toujours est-il que Théo est maîtrisé par trois policiers tandis qu’un quatrième tient le groupe à distance à l'aide de gaz lacrymogènes. À la suite de cette interpellation, le jeune homme souffre d'une plaie longitudinale de 10 cm du canal anal et d'une section du muscle sphinctérien ! On évoque l’insertion d'un bâton télescopique, entraînant une incapacité temporaire de travail (ITT) de 60 jours ! Vous parlez de jolies pratiques policières !
Théo soutient, par ailleurs, avoir été l'objet d'insultes racistes (notamment  « bamboula »)  et de nouveaux coups dans la voiture de police. Il affirme avoir été photographié en position humiliante par les policiers via l'application Snapchat6.
Ce triste épisode de banlieue ne fait que grossir la liste des incidents sociétaux qui enflamment les banlieues pauvres de Paris, ces zones de non-droit comme on le dit souvent, ces lieux où s’enkystent la délinquance, le trafic de drogue, le non-respect des valeurs républicaines.
Plusieurs manifestations de soutien « à Théo » se  sont déroulées depuis le 8 février, mais pas de la meilleure dignité qu’on puisse en attendre. A Bobigny (Seine St Denis) le défilé a été défiguré par l’intervention de casseurs en mal de pyromanie.
François Hollande s’est rendu au chevet de Théo. L’homme de fin de mandat a écouté le grand gaillard d’1,93 m lui dire « qu’il avait confiance en la justice » mais aussi « qu’il aimait sa ville et qu’il fallait dire stop à la guerre ». Le Président a salué un jeune «qui a toujours été connu pour son comportement exemplaire ».
L’homme d’Etat est reparti avec, sans nul doute, ce poids des responsabilités partagées depuis tant d’années, de gouvernement de gauche en politique de droite, pour tant de statu quo dans les zones d’errance où fleurit une jeunesse oisive, sans perspective d’emploi et usant son énergie à en découdre avec les symboles républicains (caillasser les voitures de pompiers, insulter les forces de l’ordre…) ou à vivre de trafics de stupéfiants.
Une jeunesse à la rencontre d’une autre, coercitive, menaçante pour cacher sa peur, celle d’une police de contrôle, de chasse au faciès, d’interpellation systématique. Les policiers parachutés dans les banlieues chaudes sont souvent inexpérimentés. On les teste mais on ne les forme pas spécifiquement. Leurs missions manquent de finalité. Ils sont finalement tout aussi paumés que les sujets à surveiller et à interpeller.
Les banlieues cristallisent le grand malaise d’une France coupée en deux. La France du Nord et de l’Est, vouée à l’industrialisation et qui connaît depuis plus de 30 ans le grand déclin des usines et la nécessité d’une reconversion, n’a souvent rien de comparable à celle du Sud et de l’Ouest, agricole, bourgeoise, et ouverte à l’embellie touristique.

La police, en ces banlieues, aime à traquer
Le délinquant juvénile tout embruni
Suspecté, trop tutoyé et matraqué
La victime expiatoire se rembrunit.

Écœuré de tant de coups de bambous, las   
Des interpellations trop systématiques
Le suspect désigné comme forban, bout, là !
Il se rebelle : guérilla symptomatique !

Le poulet tremble en ces lieux et l’âme a trac !
Il sévira pour noyer son cœur patraque
La loi de la jungle jonglant de ses instincts

Le cas de Théo, tant haut, m’a tracassé
Dit Hollande au lendemain : matraque, assez !
Car l'anus horribilis s’étend, l’atteint…


dimanche 19 février 2017

PUB 112


Si elle n'était qu'ambrée
Elle serait une bêtise
Elle crée festivités
Des braderies promises

- Buvons la bienaimée
Dans le Nord, va l'antienne
Mais soyons modérés
Que nul ne contrevienne !


mardi 7 février 2017

OPÉRATION TRANSPARENCE ET VERRE A CITER ?



La tempête Marcel n’aura pas autant soufflé dans sa tête que celle, médiatique, qu’on lui impose depuis deux semaines. François Fillon sent un vent pire, bien plus violent que celui insufflé par ce phénomène météorologique qu’on a affublé d’un nom de maillot originaire des bars d’Eure.

Oui, le Pénélope Gate pourrit la campagne du Sarthois. L’homme aux gros sourcils doit continuellement consacrer 75 % de ses meetings à parler de "l'affaire". Ça laisse peu de temps pour expliquer pédagogiquement sa future politique de casse de la Fonction Publique et de démantèlement du système de Sécurité Sociale.

Alors il a pris le bœuf que Marcel n’avait pas décorné, heu, je veux dire qu’il a pris le taureau par les cornes. Ce lundi après-midi, lors d’une conférence de presse devant un parterre de journalistes accrédités à crocs dit-on, il a brisé l’armure. Il a fait preuve de transparence, enfin presque…

Il a livré ses explications.

-  Oui, j'ai employé mon épouse comme collaboratrice, elle a ensuite été la collaboratrice de mon suppléant (...) Elle a donc occupé ce poste pendant quinze ans pour une rémunération mensuelle de 3.677 euros net. Un salaire parfaitement justifié pour une personne diplômée de droit et de lettres et parce que son travail était indispensable.

Faut-il préciser qu’un indice pensable bien plus qu’un essai sert ! Selon le candidat de la droite, l’épouse Pénélope a "donné les preuves de son travail". Et, comme dirait Virenque, elle n'a pas "été assistante à l'insu de son plein gré". Il est vrai, par ailleurs, que 3.677 € net par mois est totalement justifié quand on est diplômé et que le talent s’étale en droit, s’étale en vers…

François Fillon a ensuite annoncé qu'il allait publier la totalité des contrats de sa femme sur son site internet, ce lundi soir. Il s’agit de contrats synallagmatiques, à titre onéreux, intuitu personnae, ad libitum in secula seculorum, amen.

Il s’agit bien d’un contrat de collaboratrice même si Pénélope, lors d’une interview parue en 2007 dans le Sunday Telegraph (et dont la France entière dégusta la vidéo lors de l’émission « envoyé spécial ») avait déclaré :

Il m'est arrivé [de m'impliquer dans la carrière politique de François Fillon], enfin, en plus des enfants. Je l'ai toujours accompagné dans ses campagnes électorales, ses meetings, pour les dés à coudre… heu, pour l’aide à en découdre... J’aimais  me mettre au fond de la salle et écouter les commentaires que les gens font sur ce qu'il dit. C'est quelque chose que je faisais quand il était maire de Sablé, un peu catho sec. J'allais dans les associations de personnes AG (Apparemment gérontes), quelque chose comme ça, c’est très flou, mais rien de plus, rien. Je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne m'occupe pas non plus de sa communication. »

En revanche, l’ex collaborateur du petit nerveux s’est bien gardé d’évoquer l’affaire « Revue des deux mondes ». Pénélope aurait réalisé deux notes (si, si) en Times New Roman, taille 11, signées sous pseudonyme, et dispensé quelques conseils stratégiques à la direction de ce journal pour un salaire mensuel de 5.000 euros brut (gardez la monnaie !). Le hic est que le directeur de l’époque, un certain Michel Crépu, risque de lui crêper le chignon car il assure n’avoir jamais vu la dame dans les locaux ou n’avoir jamais travaillé en sa compagnie.

Puis l’homme à genoux a parlé de ses enfants.

Les enfants ont aidé leur père, c’est-à-dire moi. Qui n’aime pas taire, n’ose taire la vérité. En vérité, je vous le dis, mes mioches ont touché des salaires mensuels nets de 3.000 € en moyenne pour chacun. Tous les contrats sont légaux, les sommes perçues ont été déclarées, imposées ! Alors arrêtez votre char les marris, Charles et Marie étaient des avocats en puissance ! Un peu boutonneux à l’époque mais, en puissance ! C’est beau de voir de futurs avocats qui germaient bien (qui gèrent mes biens ?)

Le Sarthois, enfin, comme s’il se confessait devant le curé de Solesmes, avoua :

Ce sont les pratiques de la vie politique, qui sont très anciennes, qui ne sont plus aujourd'hui acceptées des Français ! Suis-je poursuivi pour ces pratiques? Non. En suis-je à l'origine? Non. Doivent-elles changer ? Oui.

Ou l’art de poser des questions et d’y répondre soi-même !

Avant d’ajouter :

Ces pratiques anciennes restent légales. Je n’ai jamais enfreint la loi. J’ai juste en frein l’envie de ne pas faire plaisir à ma famille. En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. C’était une erreur. Je le regrette profondément. Je présente mes excuses aux Français !

Les Français ont donc eu droit à de magnifiques excuses sarthoises pour non infraction à la loi !

Ça sentait quand même le grand n’importe quoi !

Enfin, s’il est des crédules pour continuer à croire en son étoile et l’imaginer remonter dans les sondages, pourquoi pas ?

L’homme peut se continuer à se croire prophète en son pays. Un Elie hors loi, éludant délit, édile au deal d’élu…


Sauf qu’actuellement flots rances portent Elie !


dimanche 5 février 2017

EMMANUELLE SOUS LE REGARD DE L'AMOUR



Ce 4 février, dans la plus grande simplicité, a été enterrée Emmanuelle Riva, décédée le 27 janvier d’un cancer, à l’âge de 89 ans.

La grande comédienne a été inhumée au cimetière de Charonne (Paris 20°) en nous laissant le souvenir d’une actrice lumineuse, à la voix étrange et modulée, aux gestes simples, minimalistes mais terriblement justes.

Emmanuelle c’est d’abord cette actrice inconnue, dénommée « Elle » qui se rend à Hiroshima après le terrible cataclysme nucléaire. Elle vient d’y tourner un film pour la paix. Le film se nomme « Hiroshima mon amour » (1959) et il va lancer Alain Resnais dans l’univers cinématographique. Le scénario de Françoise Sagan et le talent de Resnais feront de cette œuvre une référence absolue. Dans ce film en noir et blanc, tout en contraste, le visage d’Emmanuelle dépeint toutes les émotions de l’existence humaine, dans une blanche sincérité. 

Emmanuelle c’est aussi Thérèse Desqueyroux dans le film éponyme de Georges Franju (1962). L’adaptation du roman de François Mauriac lui permet de montrer toutes les facettes de son talent. Pour ce rôle, elle sera consacrée à la Mostra de Venise.

Enfin, et surtout, elle est Anne, professeur de musique à la retraite et épouse de Georges (Jean Louis Trintignant) dans le film Amour de Michael Haneke (2012).

Elle interprète d’une façon éminemment émouvante une vieille dame qu’un accident vasculaire cérébral va faire glisser dans la lente dégradation physique. Elle brille de sa présence en dépit de la souffrance et de l’hémiplégie. Elle incarne la dignité face à la mort, elle resplendit d’amour au cœur même de sa souffrance. Emmanuelle obtiendra l’oscar de la meilleure actrice pour ce rôle.

Une grande dame  nous quitte, à pas feutrés, comme pour s’excuser d’être encore dans la lumière médiatique, aussi tamisée soit-elle. 

Un départ tout en retenue, empreint d'humilité et d'élégance, à l'image de ce que nous retiendrons de cette belle flamme à l'incandescence émotionnelle.

samedi 4 février 2017

DÉCRET SUR TABLEAU NOIR





De décret en décret, le nouvel occupant de la Maison Blanche, d’un élan narcissique, se met au style haut de l’hostile au monde d’avant en le rayant d’un stylo.

Donald Trump a usé sa première semaine de Président à parapher des décisions arbitraires pour détricoter l’œuvre d’Obama, son prédécesseur, et faire ce qu’il avait dit qu’il ferait.

Sur ce dernier point on ne peut lui reprocher sa rectitude : tel un bon petit soldat qui obéirait à lui-même, il s’est empressé d’appliquer une ligne de conduite qu’il avait promise à ses admirateurs. De ce point de vue, Donald peut se voir palmé au festival de canes du prix de meilleur acteur des promesses tenues. A faire mentir ceux qui se disaient « il est comme les autres, il y aura des sacrés hiatus entre son discours de candidat et les décisions qu’il prendra ensuite ».

Et oui, tout faux le pronostic ! Mais ce qui frappe davantage réside dans la rapidité des mises en application. On dirait une course contre la montre ! L’homme sort les crocs, nomme êtres à surveiller ! Le parapheur fonctionne à plein rendement. Trump en est à sa dixième cartouche d’encre pour nourrir son arme de destruction massive : son Pen à listes qui pénalise. 

Bien sûr, il y a l’Obama Care, le système de santé promu par Barack qui prend du plomb dans l’aile mais le plus dur des décrets demeure celui qui ferme les frontières des USA aux réfugiés pendant quatre mois et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) pendant trois mois !
Les Syriens, quant à eux, font l’objet d’une interdiction indéfinie comme si la tyrannie de Bachar Al Assad ne suffisait pas à leur souffrance.

Le décret s’est traduit, le weekend dernier, par l’interpellation dans les aéroports de quelque 109 personnes résidant chez l’Oncle Sam. Des centaines d’individus se voyaient  brutalement empêchés  d’embarquer à destination des USA. Un immense vague d’effroi a déferlé du bord d’aile jusque-là  héros, gare !  

Ce décret, dès lors,  suscite l'indignation à travers le monde. Il provoque des manifestations, irrite  même Theresa May, la nouvelle dame de fer britannique, le qualifiant « d’erreur qui sème la discorde » !

Les pays visés sont outrés et crient à l’islamophobie.

Trump réplique en invoquant la guerre contre le terrorisme djihadiste et plonge dans l’amalgame comme dirait son dentiste :

-         Il veut se montrer incisif mais ils sèment de maux l’aire diplomatique !

La résistance s’organise.  Un juge fédéral de Seattle fait des rots de désapprobation et éructe son mécontentement. James Robart (c’est son nom ou JR pour les fans d’une série télévisée) a bloqué temporairement le décret anti-immigration.

Mais l’adverbe « temporairement » en dit long. L’injonction du juge est valable sur l’ensemble du territoire américain, le temps qu'une plainte déposée ce lundi 6 février par le ministre de la Justice de l'Etat de Washington, Bob Ferguson, soit examinée.


Mais c’est déjà une première victoire pour freiner le bulldozer Trump et espérer porter l’affaire jusqu’à la Cour Suprême.

Il en va de l’honneur de l’Amérique, du respect de sa constitution !



De décrets en décrets
Aux crocs anachroniques
Il décroît l’aide ancrée
Et ses crues d’accrocs niquent !

Trump au stylo hostile
Paraphant, part au feu
Son âme hantée mutile
Le pays souffreteux

Son islamophobie
Nous hisse l’homme ahuri
Dans l’impasse imminente

Son décret décrépit
Le doux credo qui crie
« Liberté permanente ! »

vendredi 3 février 2017

LE REVENU QUI SE RÊVE AUX NUES



Pour discuter du revenu universel prôné par le vainqueur de la primaire de la gauche (Mister Hamon) rien de tel que d'inviter le Professeur Hitérol pour m'éclairer de sa science infuse (*).



Fabiano : Bonjour Professeur, il y a bien longtemps que nous ne nous étions pas vus (*) !

Prof Hitérole : Affirmatif mon cher ! Ainsi, vous me convoquez pour parler du revenu universel ?

Fabiano : Oui, de ce fameux revenu dont je ne suis pas encore revenu. Mr Hamon, désigné pour représenter le parti socialiste déliquescent  à l’issue des primaires de la belle alliance de la nulle ère, porte cette idée-là dans son cœur !

Prof Hitérole : Je sais tout cela Fabiano. Il porte une idée qu’on ne pourrait qualifier de neuve, comme dirait Catherine. Déjà, en  1797, Thomas Paine dans sa « Justice agraire » défendait le joli principe d’une manne attribuée à chacun, à sa majorité, et financée par un fonds alimenté par les propriétaires terriens.  Car t’es rien si la vie te met à plat nette, heu net, heu n’est-il pas ?          

Fabiano : C’est donc une idée philosophique que n’aurait pas aplatie d’un doigt niais Rousseau ?

Prof Hitérole : Exact ! Une noble idée qui s’enracine dans la notion de justice ! Certains s’approprient la terre qui appartient à tous ; ils s’enrichissent au détriment des autres. Aussi, un revenu minimum universel permet-il de faire vivre dignement ceux que l’égoïsme et la cupidité des autres ont écartés !

Fabiano : Oui, mais dans ce cas ce revenu n’est pas universel ! Les nantis n’y ont pas droit puisqu’ils se servent déjà bien copieusement sur la bête ! Il faudrait plutôt parler d’un revenu de substitution, un gagne-pain, une manne au nez gras qui tombe du ciel à défaut d’émerger d’un emploi ou d’une rente !

Prof Hitérole : Je vous rejoins sur ce point. Quand l’emploi ploie, à la suite de robotisation, il faut absolument concevoir que la machine raréfie le travail. On peut parler de vacances forcées, de mise en disponibilité puisqu’on informatise ! L’ordinateur peut être appelé geek tant il handicape la création de postes jadis humanisés : poinçonneur des lilas, attachés parlementaires… Oui, la machine remplace l’homme et ce dernier doit disposer d’un revenu que ne lui confère plus une activité salariée. Un revenu pour faire autre chose : du sport, de l’art. La robotique peut ainsi créer l’art aux beaux tics, des tics d’éthique pour leste éthique !

Fabiano : Et toc ! Mais, de farouches adversaires à cette idée, à l’image de Manuel Valls, prétendent que la robotisation et l’informatisation vont créer des emplois, des métiers qui restent à inventer. Ils allèguent que le postulat de départ est faux : l’emploi ne va pas se raréfier ! Qu’en pensez-vous ?

Prof Hitérole : C’est le cœur du débat ! Si on pense que le travail va se raréfier sous le poids des grappes de technologie à la Schumpeter, alors oui, il va falloir partager le travail et c’est l’idée des 35 heures, voire Deezer  pour ceux qui aiment la musique. Et si le partage ne suffit pas alors, oui, ceux qui n’ont pas accès à l’emploi devront percevoir  un revenu de subsistance, un succédané du salaire

Fabiano : Un succès d’années de faillite si j’en crois les détracteurs à cette proposition. Payer des gens à ne rien foutre, poils dans la main, regardant la poutre dans l’œil des voisins, tout cela va être coûteux, ruineux, non ?

Prof Hitérole : C’est un point de vue que nul n’a failli taire ! Tout le monde est conscient des coûts hardis à porter sans couardise apportée ! Mais on peut financer en faisant payer les robots qui remplacent nos muscles ! On peut récupérer des sommes indument versées pour des emplois fictifs si vous voyez ce que je veux dire…

Fabiano : Je vois très bien ! Donc c’est possible sous certaines conditions ? Cela n’a rien d’utopique ?

Prof Hitérole : Non, plutôt lutte épique contre un libéralisme qui, depuis des années, accroît le fossé entre les riches et les pauvres.  Hamon porte un beau projet mais il doit revoir la copie pour l’adapter à l’épreuve des faits, car à bosse !

Fabiano : Et si le postulat s’avère faux, si la modernité ne tue pas l’emploi mais, au contraire en étant bien ancrée, en crée ?

Prof Hitérole : Ah, heu, oui. C’est le cœur du débat ! Si on pense que le travail va bénéficier de nouvelles opportunités avec les nouvelles technologies alors, oui, on pourra réduire le taux de chômage, atteindre un plein emploi, mais…

Fabiano : Mais…

Prof Hitérole : Mais il se pourrait que ces emplois pro courent précaires dans les prés courts du développement numérique. L’Uberisation en est déjà un bel exemple. L’économie collaborative engendre des métiers indépendants qui à, leurs dépens, dansent sur le fil fragile d’un marché sans protection.  Cette inclination à plonger les gens dans les abysses dures  l’Uber l’eut…et l’aura encore !

Fabiano : Il ne faut donc pas trop imaginer un monde de plein emploi !

Prof Hitérole : Les 30 glorieuses sont loin derrière nous. Beaucoup pensent que la croissance ne reviendra plus quand d’autres ne la souhaitent pas : elle pollue, asphyxie nos villes, fait réchauffer la planète ! On veut mettre une croix sur l’augmentation du PIB : une croix censée stopper une croissance, est-ce tôt paix pour nos écosystèmes ?

Fabiano : Vous, vous, ré répétez ??


Prof Hitérole : Je fatigue Fabiano ! Bon, on y va à ce resto chinois ? J’ai une sacrée fringale, moi !

(*) Voir mon l'avant dernier entretien avec cette sommité (entretien avec José Bové où j'assistais comme témoin)