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dimanche 26 février 2017

L'ALLIANCE



Le père Bayrou, maire de Pau et père de mots centristes, parfois au sang triste, ne pouvait imaginer se présenter aux Présidentielles. Il n’était pas certain d’atteindre les 5% des suffrages lui permettant de rembourser la mise !
Écœuré par le programme de Fillon, synonyme pour lui de casse sociale, le Béarnais sent en lui que Béart naît : C’est l’espérance folle qui nous console de tomber du nid ♫♫
L’espoir semblait s’être transformé en homme absurde après la chute de Juppé, celui qu’il soutenait ; qu’a mue ? Où retrouver la petite étoile qui lui ferait encore croire à l’émergence d’une troisième voie entre la gauche démantelée mais qui le dément tellement et la droite ou l’extrême droite, ces faux désopilants aux faits d’aise horripilants ?
Oui, à droite comme au FN, on traîne des casseroles. Fillon reste embourbé dans son Penelope Gate et Marine Le Pen vient de se faire épingler par l’OLAF (Office Européenne de Lutte Anti Fraude) pour avoir rémunéré des emplois fictifs de faux assistants parlementaires avec l’argent du Parlement Européen. L’enquête a été reprise, en France, par le parquet de Paris qui aussi rage et soupçonne une « escroquerie en bande organisée ».
Dans ce bayou glauque qu’allait faire Bayrou si ce n’est rajouter un air, un air d’ouverture pour opérette mal engagée ?
Oui, il restait ce petit air du « ni de gauche, ni de droite » que lui semblait un peu fredonner Emmanuel Macron de sa voix cassée dans son « c’est notre projeeeet ! ». L’Euphon de l’air effraie mais pourquoi pas soutenir cette fausse rock star, nourrie à la banque Rothschild pour devenir conseiller de Hollande puis Ministre de l’Economie avant que de claquer la porte en se lançant dans la campagne ?
Pourquoi ne pas ravaler ses paroles désobligeantes : Je suis pour la séparation de l'État et de l'argent ! Oui, il avait mal jugé le jeune prétentieux qui, à ses yeux, incarnait l'hypercapitalisme qui domine le monde !  
Mais le pragmatisme et la petite voix qui lui susurrait « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » ont fini par faire tomber harnais ! Macron, paradoxalement, ne se présente plus comme l’âpre aux vies denses, il est le sauveur, mais si !
Alors oui, Bayrou déclare solennellement qu’il soutiendra Macron ! Il pose simplement quatre conditions :
-      Une véritable alternance : le mouvement de Macron « en marche » ne doit pas voir Georges Marcher (ou son hologramme), ne doit pas se composer d’anciens routards de la politique car ils seront sortis des rangs d’honneur.
-      Une loi de moralisation de la vie publique : on imagine bien que les affaires « Fillon » et « Le Pen » ont démoralisé le Palois. Il veut donc lutter contre les conflits d’intérêt, les emplois fictifs. Il veut que la grandeur s’étale honnête.
-      Un effort pour le pouvoir d’achat ; il faut remonter ceux qui sont en bas de l’échelle et qui vivent sous les ponts, pillés.
-  Une dose de proportionnelle dans les scrutins ; every body doit être   représenté de la manière la plus juste au corps (électoral) 
Emmanuel, surpris de ce ralliement, s’en est félicité et a immédiatement accepté les quatre conditions !
Sourires, poignées de main ad libitum devant une meute de journalistes : les deux compères ont scellé leur alliance, jeudi 23 février, dans un restaurant parisien, histoire d’en faire tout en plat et de montrer qu’on reste orateur, même menu !
Une belle alliance qui fait déjà grincer des dents le père Fillon. Certains électeurs de droite sentent déjà une attirance pour le jeune Emmanuel aux dents longues. Macron bayroutisé s’élève, enfle, devient incontournable. La gauche divisée en deux clans (Hamon-Mélenchon) assiste à la montée de l’OVNI.

Jusqu’à quelle hauteur ?

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