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vendredi 4 janvier 2013

AMANAT


Le 16 décembre, alors qu’elle rentrait du cinéma avec son compagnon, une étudiante en kinésithérapie indienne a été victime d’un viol collectif dans un bus à New Delhi avant d’être battue à coups de barre de fer par ses six agresseurs et jetée hors du véhicule. Elle décèdera le 29 décembre dernier en dépit des efforts  des médecins. Cet évènement tragique dans une ville surnommée « la capitale du viol » a engendré une vague d’indignation dans le pays et place au-devant  de la scène internationale la condition des femmes en Inde.
 

Dès l’annonce du viol et du passage à tabac de l’étudiante, la population s’est soulevée et des manifestations ont eu lieu. Réclamant plus de sécurité pour les femmes ainsi qu’une meilleure prise en compte des plaintes pour agressions sexuelles, les manifestants ont contraint les forces de l’ordre à appeler régulièrement au calme.
 

Surnommée Amanat (qui signifie « trésor » en ourdou), la jeune femme est devenue un véritable symbole pour toutes les Indiennes que les droits des femmes ne courtisent pas vraiment.
 

Car la société indienne nourrit un véritable paradoxe entre l’omniprésence de la sexualité, dans les médias comme dans les rues, et le caractère tabou des plaisirs de la chair. On peut évoquer une « frustration endémique » créée par cette contradiction, qui serait à l’origine, selon les associations de défense des droits des femmes, du grand nombre de violences sexuelles perpétrées.
 

Une journaliste, Rashmee Roshan Lall, rappelle également l’existence d’une étude qui montre que 65% des hommes indiens estiment que les femmes doivent « tolérer la violence pour garder la famille unie et qu’elles méritent parfois d’être battues ».
 

Les six agresseurs d’Amanat ont été inculpés  de meurtre, enlèvement et viol. Cinq d’entre eux, âgés de 19 à 35 ans, sont passibles de la peine de mort. Un sixième suspect  encore mineur (17 ans) devrait être jugé par un tribunal pour enfants si son âge est confirmé. Quoi qu’il en soit, un juriste membre du barreau du district de Saket a annoncé à l’AFP qu’ « aucun avocat ne se présentera pour défendre les accusés du viol, parce que ce serait immoral de défendre l’affaire ». D’après lui, les 2500 juristes enregistrés auprès du tribunal préfèreraient rester à l’écart pour assurer une « justice rapide ».


Du pays de Gandhi  Amanat  est partie
Cinglée de violences jusqu’au fond de la mort
Sexe martyrisé, corps broyé sous l’effort
De démons évadés de frustrations subies.

New Delhi l’allumeuse paie de sanglantes dots
Le mariage du tabou et des plaisirs lubriques
Quand la pornographie s’affichant sur ses briques
Se noue amèrement aux phobies de la faute.

Six soldats de l’enfer pour une âme martyr
Et des milliers de cœurs pour habiller les rues
De l’indienne cité, en slogans éperdus
De justice sévère au nom de l’avenir…

Au nom du droit des femmes, pour l’Inde et son salut
Plus jamais cette horreur et que meurent  les bourreaux
Portons sur nos compagnes des yeux de renouveau
De désir sublimé et de tendres vertus.

Six humains endiablés que l’avocat refuse
A défendre en procès pour des plaies immorales
New Delhi l’allumeuse d’une plainte ventrale
Cherche la rédemption sous l’étoile diffuse.

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