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samedi 14 mars 2015

L'AJOURNE DE LA FEMME




Il y a une semaine, le 8 mars, c’était la journée de la femme.

J’avais concocté un petit poème en son honneur (à la femme, pas à la journée, quoiqu’elles fussent liées, en l’occurrence).

Je cherchais une chute alors j’ai ajourné la sortie de l’œuvre.

Ça tombe bien ; la poésie a comme thématique « l’ajourné »


Donc petit hommage à l’ajourné de la femme, amoureux transi, jaloux invétéré, expert en manigances au goût de rancœur et éternel sujet de roman qui nourrit notre littérature…


L’ajourné de la femme
Est un être maudit
Qui voit mourir sa flamme
Et s’éloigner le lit…

Il caresse l’espoir
A défaut d’autres choses
Et nourrit sa mémoire
D’utopie d’eau de rose

L’ajourné de la femme
Se repaît d’onanisme
Qu’il jugera infâme
En son évangélisme

Il écrit maladroit
Des poèmes transis
Les vers en désarroi
S’ouvrent aux railleries.

L’ajourné de la femme
Dans le blanc de ses nuits
Cherche en vain les sésames
De conquêtes fleuries

Il ressasse l’aigreur
De tout évincement
L’inanité des fleurs
D’un vieux soir, sur un banc

Il fréquente les bars
Et boit assidument
Bat le pauvre clébard
En guise de calmant…

L’ajourné de la femme
Est un être égaré
Dans la nuit de son drame
Sous la lune glacée

Il s’accroche au rideau
D’un théâtre qui meurt
Sous le poids du fardeau
Des errances du cœur.

Il meurt de jalousie
Au gré de filatures
Et son âme trahie
Se peint de salissures

Il ressasse et ressasse
Et puis ressasse encore
Modelant sa menace
En promesse de mort

Il se la donnera
Au dernier des chemins
Ou la lui dédiera
En sublime assassin

L’ajourné de la femme
Est un être nanti
D'Éternels mélodrames
Qui nourrissent l’écrit…

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