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jeudi 22 décembre 2016

ALINE




J’avais quitté sur la plage de Berck Aline, en percaline, heu non, pas en percaline, en  négligé de soie, peut-être, ça va de soi. J’avais négligé le détail et n’avais pas eu l’envie de cirer « Aline ! » pour qu’elle revienne. La crise tôt fait son chaud et froid (là Christophe hait son show, effroi ?)

Je n’avais pas dessiné sur le sable son doux visage. D’ailleurs, je n’avais jamais su dessiner et mon seul dessein était de l’oublier définitivement.  Non, mes larmes vous ne coulerez pas ! Tu ne feras pas couler de mes yeux en détresse,  Aline, des très salines…

J’allais l’oublier sur cette côte d’Opale et hop, Aline ! Dehors !
Allez zou ! Du balai !

J’étais passé du trop câlin au troc-Aline : elle ne se donnait que sous conditions  car, entre-temps, la belle était tombée dans une crise mystique. Et de sa voix cristalline, elle évoquait le Christ, Aline, comme pour conjurer la peur de me voir scander en hauts cris « Staline ! ».

Oui, j’étais un peu communiste et le rouge carburant, peu tétraline, inquiétait peut-être Aline. Mais je savais respecter le contrat : pas de politique entre nous.

Je revois le contrat, alinéa 7 : Aline est ascète ! Un contrat qu’on s’était écrit, par rigolade, par amour des mots. En réalité, Aline s’était prise aux mots mis, de tout temps, qu’à mon avis elle pensait si fort.

J’étais bien innocent  d’imaginer Aline au sens volage du terme : l’Aline hôte des niais crus (la linotte des nids écrus). En réalité, elle était très sérieuse et, sans le dire, son intelligence faisait de l’ombre à mon espièglerie : Aline, haut QI, têtue à l’innocuité tue).

Elle devint âpre, hermétique à mes calembredaines :

Je sens que ça râpe, Aline, lui disais-je souvent en constatant son hermétisme et craignant qu’allassent cas de casse torpillant (qu’Alaska de castors pillant ?)

Son âpreté vira à l’intégrisme quand elle rencontra Dieu. Elle ne supportait plus mes petits péchés. Elle avait gagné le ton revêche des grenouilles de bénitier.


Une maniaquerie dévote qui continuera  à hanter ma mémoire quand je repenserai aux rondeurs lascives de ses fesses : quel cul qu’eut l’âpre Aline !

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