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samedi 18 novembre 2017

LE PATRIARCHE INDESIRABLE



Ancienne colonie anglaise, la Rhodésie du sud est devenue le Zimbabwe en 1980 mais cette totale indépendance ne l’a pas rendue forte économiquement.

A peine libérée de l’administration britannique, le Zimbabwe est tombé dans une guerre si vile qu’elle opposa deux mouvements nationalistes noirs : ZANU (shonas) contre ZAPU (Matabélés et Ndébélés).

En 1987, après avoir modifié la constitution, Robert Mugabe devient le président de ce pays voisin de l’Afrique du Sud (je vous dis cela en apartheid…)

Trente ans après, le même Mugabe se maintient au pouvoir. Il se veut pour son pays être Hérode aise-hyène, un monarque impitoyable qui redresse le pays.

De réformes agraires nourries de népotisme en élections truquées, l’homme s’accroche au trône. Il n’hésite pas à persécuter la minorité ndébélés pour jouer à fond la carte du bouc émissaire et asseoir sa légitimité.

Mais là, maintenant, ça suffit ! Le vieux lion âgé de 92 ans n’est plus en odeur de sainteté ! Il le sent et prépare sa succession ! Là encore le népotisme lui fait des yeux doux ! Le vieillard souhaite voir son épouse Grace lui succéder. Ça fait toujours bien d’avoir une Grace présidentielle !

Il fait pour écarter les potentiels rivaux. Le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, le 6 novembre 2017, atteste de la féroce volonté de préparer le fauteuil à une épouse que d’aucuns vilipendent pour ses goûts de luxe et pour sa brutalité.

Car Grace sait parfois déplacer un nerf et devenir Garce !

Le 15 novembre, le général Sibusiso Moyo, prend l’antenne et annonce qu’il contrôle les rues pour « éliminer les criminels proches du président Mugabe ».

-       Mais c’est un coup d’état, s’insurge Mugabe !

Non, sire, répond Moyo mouillant l’maillot (et pour cela aussi but six eaux !) ; c’est une reprise en mains ! Nous vous mettons en résidence surveillée, vous et votre femme !

Ainsi se trouve le Zimbabwe : l’armée encadre gentiment une foule qui envahit les rues de Harrare, la capitale. Dans cette triste république où le chômage frappe 90 % de la population active on a visiblement du temps pour manifester !

Les soldats qui appuient pleinement cette plèbe revendicatrice se voient gratifier d’un « Merci l’armée ! » 

Fait rarissime, des Blancs, descendants des colons britanniques, se joignent aussi à ce fleuve populaire. Il faut dire que certains d’entre eux ont subi la dure réforme agraire voulue par le tyran et qui s’est soldée par l’expulsion de leurs terres au profit de pseudo-cultivateurs noirs, amis du régime et surtout incapables de se mettre aux champs donneurs !

Blancs en quête de veaux et de champs, noirs excédés, armée pro-manifestante, on pourrait croire que les jours de Mugabe sont comptés !

Mais le géronte ne lâche rien. Pour le moment ! Les négociations avec l’armée piétinent. L’homme excelle dans le rude art politique. Dans les rues d’Harare ont demandent au rude art arrêt !

La pression monte ; on a un certain niveau de bars atteint !


Pour une future mise en bière ?

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