CHERCHEZ DANS CE BLOG

mardi 3 juin 2008

PARLER DE LA CAME EN BERT ?

Les élèves du lycée Paul-Bert, à Paris, par la venue de trois ministres émoustillés, ont jeté leur dévolu sur une recrudescence de violence à l'encontre des représentants du pouvoir exécutif. Ces derniers n'étaient venus là que pour échanger verbalement avec les enseignants, élèves et parents sur le thème de la prévention contre la drogue en milieu scolaire.

- Nous venons pour parler de la prévention contre la drogue en milieu scolaire, a sommairement annoncé François Fillon, notre premier ministre.
- Nous sommes là par la volonté du Peuple, a clamé Rachida Dati, pour discuter entre citoyens de la lutte contre les dealers. Dis leur, Xavier !
- Nous venons académiquement vous présenter une plateforme de dialogue en parfaite adéquation avec le contenu cognitif du référentiel des sciences et vie de la Terre, a repris calmement Xavier Darcos.

Il avait à peine ouvert la bouche qu'il reçut, par un lycéen catapulté, un oeuf dont la date de péremption aurait fait dresser les cheveux de Jean Pierre Coffe.
Rachida Dati appela aussitôt la première cohorte. Un important cordon de CRS, athlétiquement musclé et sans usage d'hormones de croissance, intervint sur le champ.
Trois jeunes furent plaqués au sol selon la technique des bittérois (sans allusion aucune !) et interpellés.
Le hic : deux d'entre eux devaient supporter des épreuves comptant pour le bac, l'après-midi même ! A défaut, ils supporteront d'autres types d'épreuves : oh râles et cris ! Un officier de gendarmerie futblessé à la main lors de la bousculade et l'un des lycéens portait une arme blanche.
Il s'expliqua en disant que chez lui tout était blanc : mur blanc, nuit blanche, copies blanches...
Un professeur de mathématiques chercha à défendre un élève accusé à tord d'avoir lancé une salade de tomates sur la chevelure de Rachida Dati : "c'est la bouffe du lycée ! Il faut comprendre que c'est infect ! Juste bon à jeter !"
Son collègue de Français, une pancarte appelant à «sauver l'éducation» épinglée sur son T-shirt Lacoste, visiblement contrefait en Turquie, confirma : «Ce qui s'est passé était prévisible, Paul-Bert a toujours été parmi les lycées les plus mobilisés. Que les ministres se permettent une visite de prestige alors qu'on a 17 heures par semaine qui sautent à la rentrée, qu'on ne cesse de réclamer des moyens, c'est de la provocation.»

Fillon devra passer chez le teinturier. Rachida est bonne pour se refaire un brushing et Xavier va devoir changer de mutuelle car, à la vitesse où les bris de verres se multiplient, il craint une résiliation de la part de son organisme complémentaire de la Sécurité Sociale.

Un parent s'indigne :«Les ministres viennent nous parler de prévention alors que le lycée n'a même pas de foyer pour accueillir les élèves entre les cours. Résultat, ils traînent sur le trottoir ou café du coin. Ca me fait flipper et j'ai les boules ! »

Les trois ministres, eux, n'ont pas traîné ! Ils sont repartis sous les huées.

Parfois, en démocratie, qui élit ? C'est haine !

Aucun commentaire: