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samedi 5 septembre 2009

LA BRADERIE


La nuit de braderie
Tous les gens sont dehors
Et se bousculent encore
Quand le ciel s’éclaircit.
Les vagues de la nuit
S’écrasent sur les bords
Des trottoirs en effort
D’engendrer tant de bruit.

Les échanges deviennent
De passionnants débats
On marchande au plus bas
Des effigies anciennes
On solde les vieilleries
L’armoire, le cor de chasse
Des jeux, la paire d’échasses
D’ineffables outils.

Dans les nombreux quartiers
On mange les moules frites
Quand le gosier s’effrite
La bière vient le sauver.
Une fois rassasiés
Les oiseaux de passage
Continuent le voyage
Dans les rues encombrées.

Les vendeurs de fortune
Les yeux pleins de nuages
Dans leur sac de couchage
Somnolent au clair de lune.
Des amis ou copains
Prennent alors la relève
Et le rite s’élève
Jusqu’au petit matin.

Témoin privilégié
De cette nuit d’histoire
La grande roue de la foire
Ne cesse de tourner.
Les lumières des manèges
Le joyeux tintamarre
Ont coupé les amarres
De moribondes berges.

Mais c’est triste au matin
Quand nous quitte la fête
Les invendus, les miettes
Jonchent un sol incertain.
Que fera-t-on demain ?
L’enfant pense à l’école
Et les cadences folles
Retraceront chemins.

Ces chemins de labeur
Au rythme des cités
Que nous avions laissés
Pour quelques jours d’été.
Pour quelques jours d’été…

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