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mardi 6 octobre 2009

UN RONDOT QU'ON SERT TOT...


Le Tribunal Correctionnel n’apporte aucune correction à la tenue impeccable du personnage qui se dresse dans le prétoire. L’homme, visiblement, sait astiquer ses pompes et régenter avec un haut degré de sophistication les plis de son pantalon. L’animal bipède se tient droit, comme au garde-à-vous. Le Président du Tribunal s’avise de penser, bêtement, qu’il a devant lui un général de l’armée française, cette grande muette qui, parfois, en sort de bien bonnes !!
L’intuition subtile du haut magistrat se confirme quand l’intéressé décline son identité :
- Général Rondot, Officier de renseignement militaire, rédacteur de petits carnets, à la retraite depuis 2005, vacciné contre le H1n1, responsable de la capture de Carlos, le terroriste, pas le chanteur. Le chanteur je n’ai aucun disque de lui. Je préfère Carla Bruni ou Mireille Matthieu, question de circonstances !

- Jurez vous de dire la vérité ?

- Affirmatif !!

Et voilà Rondot qui, durant 90 minutes (sans mi-temps !!) expose les faits tels qu’il les a vécus. Il désamorce point par point les grenades explicatives d’un certain de Villepin sur l’affaire Clearstream.

Chargé de vérifier l'authenticité des listings Clearstream (où le nom de Sarkozy figure) et l'existence de comptes occultes, Rondot consigne tout dans ses petits carnets à spirale. Cette manie il l’a attrapé, un jour, en écoutant un tube de William Sheller :

- J’ai trouvé dans mon carnet spirale tout mon bonheur en lettres capitales…


Il a donc commencé par revenir sur la fameuse note du 9 janvier 2004. «Dominique de Villepin m'avait demandé de venir. Je me retrouve dans son bureau avec Jean-Louis Gergorin. Le nom de Sarkozy est cité. On parle d'un compte couplé avec un Stéphane Bocsa. Je le note sans comprendre...»


La salle d'audience tremblote comme une feuille de marronnier qui va bientôt se détacher du pédoncule sous l’effet d’une brise d’automne. En quelques minutes le général vient de percer la défense de Dominique de Villepin. La semaine dernière, l'ancien Premier ministre avait assuré à trois reprises n'avoir jamais évoqué le cas de Nicolas Sarkozy lors de cette réunion.

De Villepin c’est comme Pierre dans les Evangiles : il va renier trois fois avant que le coq ne chante !!

Le coq ! Symbole d’une République en plein délire médiatico-politique !!

Puis Rondot continue : « Je repars de son bureau d'autant plus troublé que Villepin me demande de ne pas alerter Michèle Alliot-Marie, qui est alors mon supérieur direct au ministère de la Défense. Ce n'est pas mon habitude... »

Derrière lui, une grande carcasse à la chevelure chenue commence à s'enfoncer dans son siège. Ses pieds deviennent trop grands au regard des chaussures étroites ! Des perles de sueur coulent de ses tempes.

De son côté, Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, se frotte machinalement les mains (un réflexe pavlovien après avoir subi les recommandations anti-H1N1 de Bachelot !)

Puis Herzog boit du petit lait (son médecin lui proscrit l’alcool) quand Rondot aborde le second entretien avec Dominique de Villepin. Cette note-là date de juillet 2004. « Je m'étais rendu compte que Clearstream était une manipulation. Je lui fais part de mes résultats et propose de détruire les notes. Il accepte et me répond alors : "Si nous apparaissons, le président de la République et moi, nous sautons !"
Ce qui est marrant c’est que la semaine dernière, l'ancien Premier ministre avait, précisément, prétendu le contraire.

Rondot enfonce alors le clou : « En conclusion, j'ai agi en militaire. Je n'admets pas qu'on mette ma parole en doute. Je n'ai pas un Q.I. de pétoncle ! »

Ami lecteur, si tu ignores ce qu’est un pétoncle, sache qu’il s’agit d’un bivalve pectinidé qui ressemble à une coquille St Jacques !!

Rondot s’avance un peu présomptueusement : comment peut-il savoir qu’un pétoncle n’est pas intelligent ??

Je pense que les pétoncles devraient l’attaquer en justice pour insulte !!

Mais la métaphore est subtile car, si on admet que De Villepin considérait Jacques Chirac comme un Saint (hypothèse mystique !!), il lui aurait dit un jour : j’ai commis une coquille, St Jacques !!

A moins que le grand Philippe démontre par A + B qu’il n’a jamais commis de coquille et que Rondot est un menteur un carnet, heu, incarné !!

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