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samedi 2 octobre 2010

L'AUTO FAIT SALON, LA RUE FAIT SA LARGE...


En ce samedi 2 octobre 2001(*), à la demande des syndicats, les frustrés de la réforme sur les retraites défileront dans de nombreuses villes. Le même jour va s'ouvrir, comme chaque année, le salon de l'automobile à Paris. D'un côté la rue, la grogne, le pessimisme, la peur d'une fin de vie mal retraitée, paupérisée. De l'autre, le clinquant, l'automobile toujours érigée comme symbole de notre société de consommation, comme élément fondateur du statut social. Deux facettes de notre monde que le progrès technique a trop gâté pour certains au détriment du travail (précarité, pénibilité) pour les autres...

Le seul point positif est l'émergence de voitures électriques. On commence à réfléchir sur la voiture propre qui ne dégage plus de gaz à effet de serre. Mais l'électricité est produite par la nucléaire, en grande partie... Un problème réglé par un autre ? Et les futurs retraités auront-ils une pension suffisante pour s'acheter le véhicule de l'an 2030 ?


Alors que dans plusieurs cités
Les pas vont battre les pavés
Bravant la pluie, l’humidité
Pour s’indigner, manifester
A l’abri des intempéries
Dans un grand salon de Paris
Des yeux fixeront éblouis
Des automobiles jolies.

Alors que dans les rues sonores
La revendication s’honore
A fustiger cette réforme
Par laquelle futur se déforme.
Dans un grand salon parisien
Les esprits se griseront bien
Pour une ligne de carrosse
Où l’éclat de moteurs véloces.

Alors que dans les ville en cris
On fustigera Sarkozy
Qui veut nous faire travailler vieux
Pour un brin de retraite au mieux
Dans un salon de séduction
D’éclatantes locomotions
Appâteront riches chalands
Ou des retraités bons vivants.

Alors que dans l’avenue folle
De quolibets, de banderoles
Des voix crieront pour qu’on s’effraie
Des tâches à pénibilité
Dans un salon puant de luxe
Nombre de Castor et Pollux
Ardents, jetteront dévolu
Sur l’auto propre et ses vertus !

Alors que dans la veine urbaine
Le sang populaire se promène
Vers le cœur dûment mécontent
Des surdités du Président
Dans un salon de tape-à-l’œil
La reine à quatre roues recueille
Toujours et encore des lauriers
Dans l’univers marchandisé.

Alors que sourdront monotones
Des pleurs au langueur de l’automne
En point d'orgue sur des combats
Dont l’inanité fait débat.
Dans un salon aseptisé
Où l’argent sait se transformer
Un moteur s'est fait retraiter
Pour plaire à l’électricité…
(*) Bien sûr, il s'agit de 2010 et non pas 2001...ah dyslexie des chiffres !! Merci Alexis !

1 commentaire:

Alexis LQJ a dit…

2 Octobre 2010, 2010, et non 2001!!!