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mercredi 10 novembre 2010

PANIQUE AU LARZAC AUSSI : PAS NICOLAS SARKOZY !!

Plusieurs abattoirs français restent abattus face au blocage de leur activité par des producteurs de viande bovine qui réclament une revalorisation des prix payés par les industriels.

Ce n'est pas nouveau ! J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer ce conflit, lequel a conduit le gouvernement à intervenir.

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire (celui là-même qui trouve les propos de son ami De Villepin outrageants pour le petit Nicolas) a présenté un plan de sortie de crise qui établit en priorité une meilleure rémunération des éleveurs et une transparence accrue sur les prix et les marges.

- Les éleveurs français doivent être rémunérés correctement et les prix à la production doivent remonter pour que les éleveurs puissent avoir un revenu décent, a dit Le Maire, pour qu'ils puissent aussi élever leurs enfants et lever leur grève… et le ver sortira de la pomme de discorde !

Il a nommé un médiateur (bonne vieille technique largement brevetée) en la personne de Loïc Gouello (le goût et l'eau : une bonne viande se déguste en buvant de l'eau claire !), inspecteur général de l'Agriculture, et annoncé une nouvelle réunion de l'ensemble de la filière mercredi matin.

L'Observatoire des prix et des marges devra rendre avant la fin de l'année un rapport sur les mécanismes de formation des prix et des marges dans la filière bovine. On remet pour la nième fois l'ouvrage sur le métier !

- Personne ne peut comprendre pourquoi la viande est aussi chair, heu chère en France pour le consommateur et aussi mal rémunérée pour le producteur, a encore dit Bruno Le Maire, décidemment très innovateur dans la réflexion !!

- Personne ne peut comprendre que le consommateur paie approximativement 17 euros le kilo son entrecôte lorsqu'il se rend dans un supermarché et que le producteur soit rémunéré, pour la même entrecôte, trois euros le kilo", a renchérit Bruno Le Maire qui, assurément, veut prendre le taureau par les cornes ! Quel effet bœuf !

Lundi, des producteurs de viande bovine ont bloqué neuf abattoirs du groupe Bigard, premier acheteur en France. Le comique cher au petit Nicolas a précisé qu'il n'était pas dans le coup : il s'agit d'un homonyme ! D'ailleurs lui, Jean Marie Bigard, il ne s'occupe pas de la viande même si à l'écoute de ses sketches graveleux certaines bouches rient.

Non, l'autre Bigard est le numéro un français de l'abattage, avec 43% des achats ! Une certaine position dominante sur un marché oligopolistique qui lui permet de négocier au plus mince ! D'ailleurs les éleveurs lui reprochent amèrement d'être inflexible sur les prix et surtout de ne pas avoir participé aux dernières réunions de la filière !

- Ses comportements ne sont pas là loyaux, scande un éleveur du Larzac. Ici on souhaiterait que la reconversion des ovins en bovins soit profitable. La politique agricole commune nous a incité à produire des veaux plutôt que des moutons ! Alors ! On se fiche de qui ?? Les veaux mis sur le marché doivent nous être payés au juste prix ! Pas de crise au lit de nos efforts !

Hé oui, le juste prix ! Les éleveurs sans rechercher de chèque en blanc quêtent de vo..luptueuses rétributions… La France est quand même le premier pays d'élevage bovin dans l'Union européenne. Un pays de beaux vins aussi car la viande rouge se consomme avec une boisson de même couleur ! Mais si le vin se vend bien, la viande bovine est actuellement payée entre 2 et 2,40 euros le kilo pour la carcasse de race laitière et autour de 3 euros pour les races à viande ! Les éleveurs sont exaspérés de vendre leur morceaux de viande sans gain !

- On veut une augmentation de 60 centimes du kilo, lance la FNSEA, sinon pourquoi on se décarcasse ? On en a marre de flanchet tout en voyant se faux-filet des intermédiaires qui prennent leur marge à nos dépens !! On n'aime pas le rond pour autant mais on veut un juste prix : cessons de nous prendre pour des poires, on veut de meilleurs cotes !!

Les éleveurs estiment que leurs coûts ont augmenté de 40% au cours des dix dernières années. Le prix de l'alimentation (céréales, granulés) a augmenté avec le renchérissement du prix de matières premières. Par ailleurs l'application de nouvelles normes de sécurité alimentaire (ah, le fameux principe de précaution !) impose au éleveur des dépenses d'investissement qui génèrent des recours à l'emprunt (donc endettement). Pour faire face à ces nouvelles dépenses le paysan du Larzac (comme d'autres régions d'élevage) n'a pu trouver une évolution positive du prix de vente aux transformateurs (les fameux abattoirs !)

D'où révolte voire indignation et parfois aigreur à l'égard de Sarkozy, aussi !!
Les neufs couloirs de la mort restent bloqués pour les bêtes à cornes ! Un moment de répit, un sorte de sursis, le temps que les négociations aboutissent !

Quand l’espérance de vie d’un bœuf est tributaire d’un petit point de rémunération supplémentaire pour celui qui l’a élevé !!

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