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jeudi 13 janvier 2011

POUR LE BIEN, POUR LE MAL, ENJEUX NAISSENT


Des zones d’ombre demeurent sur l’intervention militaire française contre les ravisseurs de deux Français tués samedi au lendemain de leur enlèvement au Niger et dont les corps ont été rapatriés hier à Paris. L'autopsie en dira plus ; mais quoi qu'il en soit il demeure une certitude : l'Aqmi va s'installer durablement comme menace terroriste dans le Maghreb et son sud.


L'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) divisé en plusieurs phalanges (les Katibas) vise le chaos dans les pays anciennement colonisés et qui constituent le Maghreb et le sud Sahara (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Niger, Mali...)


Le chaos pour déstabiliser toute une région mais non s'en y puiser quelques rentes : celles des otages occidentaux ! On enlève, on séquestre, on tue à l'occasion. Face aux ravisseurs les Etats réagissent différemment. Certains paient la rançon (Espagne), d'autres jouent la montre de la négociation. Parfois l'intervention militaire surgit avant toute demande émanant des ravisseurs (cas des deux jeunes Français tués au Niger).

Longtemps les Occidentaux ont cru au bouclier des régimes totalitaires mis en place dans les pays cités.

Soutenir un despote plus ou moins éclairé peut s'avérer le gage de sécurité dans une région.

L'indépendance acquise, les pays du Maghreb se sont dotés, pour la plupart, d'exécutifs à la poigne de fer, agréablement militarisés et vertueux clients de nos industries d'armement.
Ces régimes se sont vite corrompus mais ont conservé grâce aux yeux de leurs bailleurs de fonds car ils éradiquaient les menaces de terrorisme ascendance islamique.

Jusqu'au jour où ces régimes mènent à l'exaspération une jeunesse qu'ils n'ont su intégrer ! Alors le peuple étudiant descend dans la rue et amorce le soulèvement !!

La Tunisie n'échappe pas à ce processus.

Ben Ali, l'ancien flic, au pouvoir depuis 23 ans, fait parler la force.

En Tunisie, comme chez ses voisins, une légitime soif de liberté et de reconnaissance peut conduire à la démocratie ou au chaos. Si la Démocratie s'instaure elle peut demeurer fragile et sous la menace d'Aqmi. Si le chaos gagne, les électrons libres et incontrôlés de Ben Laden ne feront que souffler davantage sur les braises…


Des regards de serpent de noir enrubannés
Prolongés de phalanges aux menaces armées
Le désert enfanta des menaces humaines
De son sable brûlant aux robes sahéliennes.

La terreur emprunta les élans du scorpion
Qui surgit du rocher d'une étendue sableuse
Et frappa de son dard sans plus de prévention
Deux jeunes hommes venus porter l'âme ingénieuse.

Aveuglée par le feu d'une haine morbide
La tuerie décima l'occidentale engeance
En cet instant d'effroi tout le Ciel était vide
Aucun dieu ne dicta les sursauts de vengeance !

Quelle vengeance, d’ailleurs ? Au nom de quel blasphème
La jouvence innocente a payé de sa vie ?
D’être issue d’un pays qui nourrit l’anathème
Contre les mercenaires des armées de l’Aqmi ?

Les chacals assoiffés de sang et de chaos
Après s’être gavés des copieuses rançons
Ne s’interdisent pas l’art de l’exécution
Mourez pauvres otages en vils occidentaux…

Mourez pour les factures de sympathies pérennes
Que vos gouvernements à l’égard de tyrans
Ont signé de leur foi, par crainte souveraine
De voir s’étendre un feu de diables musulmans

La colonisation à peine ensevelie
La feu mère patrie dans ses derniers séismes
S’assura qu’un futur dans les nouveaux pays
Se drapât de dureté contre le terrorisme…

Elle finança l’errance d’un pouvoir corrompu
Mais qui garantissait l’ordre et l’obéissance
En parfait bouclier de sournoises puissances
Terrorisme rampant, islamisme barbu…

Elle s’accommoda bien des régimes brutaux
Garant de paix civile au prix de la censure
L’emprise de l’armée répressive et si dure
Elle soutint lâchement les grands dictatoriaux.

Mais les anciens colosses sur leur socle fragile
Oscillent abondamment sous les coups de butoir
Métronomes vaillants de l’ode anti-pouvoir
Ben Ali, à Tunis, craint des jours moins serviles.

La jeunesse là-bas se meurt d’inanité
Et s’immole au gibet du diplôme inutile
Quand elle n’affronte pas les polices armées
Dans un combat sanglant qui embrase les villes.

La fin des dictatures dira-t-elle le printemps
Dans ce lointain Maghreb que convoitent les fous ?
Les insensés d’Allah, les chacals et les loups
Feront-ils un chaos du terreau militant ?

L’avenir incertain ouvre grand ses mystères
Sur le sable foulé par les pas juvéniles
Ceux de la Katiba aux écarts délétères
Et ceux des étudiants lourds de crainte virile...

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