CHERCHEZ DANS CE BLOG

vendredi 30 mars 2012

ECLAIR OU TALENT TERNE ?


Le programme de Mélenchon (Front de Gauche) peut parfois friser l’utopie il n’en demeure pas moins qu’il suscite des questions.

L’utopie n’a jamais tué son homme, elle fait même du bien à cette campagne qui ne prône que l’austérité.

Evidemment les économistes de la pensée unique font feu de tout bois sur l’aspect exagérément marxiste du programme en question.

La proposition de plafonner les salaires est vraiment alléchante pour qui touche le SMIC (voire moins) et s’indigne (Ah, Stéphane Hessel !) de voir des patrons du CAC 40 s’en « foutre plein les poches » comme on dit !
 
Bruno Jérôme (à ne pas confondre avec Jérôme Bruno qui, jadis, fut concierge de l’oncle du filleul de ma grand-mère dans les années 30 à moins que ce ne soit durant l’occupation) est un économiste qui enseigne à Paris II.

Pour lui, il est vrai que tout le monde s’accorde à  dire que les inégalités de salaires sont devenues exorbitantes.

Dans ce cadre, "plafonner les salaires est faisable", dit-il «  mais pourquoi passer par une loi, par la contrainte ?", s’interroge-t-il. "Car à 360.000 euros par an, la mesure n’impacterait pas que des footballeurs mais aussi des patrons d’entreprise, des entrepreneurs. Et le risque est que ces talents partent se faire rémunérer ailleurs.


Et voilà le bel alibi ! On va voir ailleurs pour gagner plus !! C’est la fuite des patrons !!

Mais tous les patrons sont-ils indispensables ? N’y a-t-il pas de faux talents ? Des usurpateurs ? Des requins ?
 
Et quand bien même auraient-ils du talent (mais comment le mesurer ? Sur quels critères ?) cela peut-il justifier qu’ils amassent autant de fortune à ne savoir qu’en faire ?
 
Pauvre humanité !!!


Le voilà le bel alibi
Le talent s’étalant sans lot
De gratifications farcies
Au bonus allégé d’impôt.

Un talent sans patent « merci »
Jailli des gosiers d’actionnaires
S’envolerait, oiseau meurtri
Vers de plus généreuses terres.

Talent se sentant s’étioler
Sous de pingres reconnaissances
Retrouverait  fraîche santé
Dans les paradis d’abondance.

Mais de quel talent s’agit-il ?
Une aptitude à spéculer ?
La dextérité mercantile 
Dans la logique à licencier ?

De quel génie glose l’argent
Par lequel s’étaient les pouvoirs ?
Un patron nu de sentiments
Qu’un seul profit peut émouvoir ?

Quelle jolie méritocratie
Drapée de schémas archaïques
Rémunère à l’apoplexie
Quelques requins aux goûts cyniques ?

Le talent loti sous l’étole
D’un besogneux trop anonyme
N’a-t-il pas droit à  l’auréole
En un tout autre  paradigme ?

L’amas d’humus au goût vénal
Sur le terreau  des dons douteux
Nourrit sans fin les fleurs du mal
Sous les soleils d’avaricieux.

Quelle prouesse se voit défendue
Sur le gazon des millionnaires
Dont les crampons de revenus
Se font les grands dépositaires ?

Si l’un descend dans l’indécence
Tandis que l’autre désespère
Il faut chasser  l’obsolescence
D’un schéma qui croît la misère !

Aucun talent en ce bas monde
Ne justifie l’or à foison
Et l’enrichissement  féconde
Des égoïstes ambitions.

Héritier d’un brillant empire
Gâté par les fées du berceau
Le suzerain devrait se dire :
Modérons nous, j’ai déjà trop !

Payons à sa juste mesure
La contribution aux valeurs
Que se retranche l’imposture
Des surqualifiés bienfaiteurs.

Au nom des talents oubliés
Ou méconnus de leur vivant
J’écris à l’encre émoustillée
Cette complainte au ton navrant

Dans l’apogée du nombrilisme
Où coulent des liquidités
Se pâme le parasitisme
Endormi sur de beaux lauriers.

Longtemps après sa flétrissure
Un vieux talent défend ses droits
A s’abreuver de sources pures
Qu’elles soient d’ici ou de là-bas !

Tandis qu’enfermé dans sa lampe
Un génie rongera son frein
Ecarté des feux de la rampe
Pour ne pas croire en son destin.

Aucun commentaire: